On débarqua en courant dans la chambre, pour voir ce qui se passait dehors. Des vitres du plafond, on vit passer des centaines de milliers de raies ! Elles nageaient en poussant des gémissements désespérés et leurs larmes perlaient l'océan de violet. Leur allure était plutôt lente. Les signes étaient clairs : des raies lunaires avaient perdu leur reine et devaient partir à la recherche d'une nouvelle. C'était leur grand pèlerinage. Le grand voyage, des milliers de kilomètres, à appeler dans l'espoir d'en trouver une plus loin. Leur ancienne colonie était maintenant un sanctuaire, plus aucune raie n'y irait. C'était très rare. Et malgré notre jeune âge, Moly et moi comprenions déjà très bien que ce ne serait pas sans conséquence. Mais à cet instant, nous étions occupées à regarder, ce qui était sûrement l'événement le plus magique de notre vie. Une migration de raies de lunaires. C'était tellement beau. La pièce en plus des teintes bleutées habituelles, était violette, et l'on voyait les larmes glisser et venir se briser en éclats bleu-vert sur la vitre. Bientôt, la pièce s'emplit des cris des baleines et des dauphins qui répondaient à leurs cris de détresse pour former une magnifique chanson.
Pendant que mes oreilles se régalaient de ce festival, ma poitrine se serrait et mes cordes vocales ne demandaient qu'à vibrer. C'était un appel au chant, une ode à la vie et à l'expression.
Ce que nous ne savions pas encore, c'était que les reines raies, était immortelle, et que c'était la première migration de raie recensée de l'histoire. Pendant que nous, nous émerveillions devant ce spectacle, mais parents préparaient nos valises.
Ce fut la dernière fois que je vis Moly.
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Un soir, une histoire
Short StoryBienvenue dans l'univers de tous les possibles, prenez place pour contempler des bouts de vies, des personnes. Laissez-vous entrainer, et attachez vous pour quelques lignes, pour quelques minutes à des lieux et personnages qui vivront pour toujours...