Us Et Coutumes

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Arrivé dans la salle du Trône au milieu de tout le monde, il s'agenouilla pour montrer ses respects au roi du pays. Sa beauté l'avait toujours précédé et ce fut pour cette raison que toutes les femmes de la salle devinrent pâmoison à la vue de son visage, qui était, jusqu'alors, caché sous son heaume. Les cheveux argent mi-long, les yeux d'un bleu très clair et le teint halé, il était l'homme typique de la famille Trodant. D'un signe de la main, le seigneur intima à sa fille, assise à côté de lui, de saluer le prince héritier. La fille fit une courbette sobre mais emplie de politesse.

« Mes hommages prince Orion. Bonheur et la prospérité sur votre famille ».

Il lui retourna ses vœux en la dévorant du regard, il parcourait son corps de haut en bas. Il prit le temps de s'arrêter sur ces formes, sur son visage... Bon, il devait avouer qu'il avait fait un sacré scandale depuis que son père lui avait annoncé ce mariage politique, mais bon au final... Il avait sous les yeux un petit bijou de seize ans, qui, à première vue, avait tout ce qui lui fallait pour le combler. Il suffisait d'espérer qu'elle tienne la route pour la nuit de noces, et qu'elle ne meurent pas en couches... Mais pour l'instant, il préférait se concentrer sur le physique : elle était ravissante, de grand yeux verts, entourés de cheveux noirs remontés dans un chignon, son corps, recouvert d'une robe à la couleur de ses yeux, laissait entrevoir quelques menues formes.

Le bal ne tarda pas à commencer et il en profita pour se rapprocher de sa promise. De son côté, la jeune fille était liquide. Son mariage signait l'alliance entre leur deux pays. Certes, il était beau, certes, c'était un grand combattant, victorieux de nombreuses guerres. Mais elle n'aspirait qu'à la paix, qu'au calme. Bien qu'elle ne sache pas grand-chose de la vie, le sourire carnassier qu'il arborait, lui faisait froid dans le dos, tout le monde savait les coutumes barbares de leur peuple. La nuit de noces durée au moins une semaine et maximum trois durant laquelle la mariée n'avaient pas le droit de sortir de la chambre. Aucune femme mariée de Trodant n'avait fait son apparition en public depuis son mariage, il en était de même pour la reine-mère. On parlait de maris violents, d'enfants arrachées aux mères, de fille mariées à huit ans. Elle tenta de positiver à mesure qu'elle passait l'après-midi avec lui, mais dans son attitude quelques choses qu'il la dérangeait. Elle finit par trouver un point positif : il n'avait que vingt-quatre ans, ça aurait pu être pire...

Les échanges furent polis et courtois, très futiles... Il essayait de l'amadouer. Elle n'était pas dupe, elle avait était instruite sur la plupart des sujets et maîtrisé très bien le langage corporel. Elle ne voulait pas. Elle ne se laisserait pas faire.

Un soir, une histoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant