C'était la fin. La ville était en cendre. Il ne restait que de la fumée et des ruines, des anciens bâtiments. Tous les corps avaient été consumés par les flammes du dragon. Pourtant, une petite flamme, une étincelle presque, rougeoyait, se démenait pour vivre. Son violon roussit par le feu, les cordes commençant à fondre et le cœur brûlant de vie, elle jouait. Toute son âme était dans cette mélodie, toute la citée s'illuminait dans ses notes. Sur les crescendos, on s'imaginait les grandes tours qui abritaient les reliques de la ville, les trémolos nous amenait dans les petites routes sinueuses parfois mal fréquenté. La musique joyeuse, célébrait cet endroit dans son intégrité, on entendait les rires et les pleurs, les tambours et les fanfares qui passaient les soirs de pleines lunes, le vent qui soufflait dans les arbres... La vie retranscrite à la perfection.
Elle jouait les yeux mi-clos, comme ensorceler par les brumes, et les gaz qui s'échappaient des lieux. Elle avait aimé cette ville, elle y avait grandi, elle y avait vécu, et aujourd'hui, les pieds dansant sur les flammes, elle allait y mourir. Pourtant, à aucun moment, dans sa mélodie, on entendit de larmes. Pas de tristesse, juste le calme et le regard vide plongeait dans un monde qui n'était plus. Le faire revivre une dernière fois était probablement le plus bel hommage qu'elle pouvait lui rendre.
Voilà l'image qu'aura la fin du monde à Isgul : une fille vêtue de rouge dansant sur les flammes au rythme des braises qui consume son instrument.
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Un soir, une histoire
Short StoryBienvenue dans l'univers de tous les possibles, prenez place pour contempler des bouts de vies, des personnes. Laissez-vous entrainer, et attachez vous pour quelques lignes, pour quelques minutes à des lieux et personnages qui vivront pour toujours...