Un soir, une histoire

Nuit Noire

 Un vide m'habite. Depuis toujours. Derrière les sourires, les moments de joies, quand je me pose seul, dans mon lit. Je sens le creux dans mon cœur, et cette nuit qui monte doucement en moi. La pénombre qui me dévore, les idées qui s'obscurcissent. Les nuages de mon cœur font pleuvoir sur mes joues des averses torrentielles, la météo est à l'orage dans ma tête. Je ne demande même pas un soleil pour m'éclairer, ni même une pleine lune, juste un petit croissant, une petite lueur, qui se laisse être le centre de mon monde. Pas besoin qu'elle me connaisse, ou qu'elle fasse quoique se soit de moi, juste qu'elle me laisse la prendre et la mettre dans mon vide, pour que je me sente un peu plus plein. Je n'ai pas besoin qu'elle me vienne en aide, j'ai juste besoin de gravité autour d'elle, que cette rotation rallume les étoiles de mes yeux et chassent de leur simple éclat toute la noirceur de mon âme, jusqu'à ce qu'elle aille graviter vers d'autres astres bien plus alléchants que moi. Je ne lui en voudrais pas, elle ne sait même pas qu'elle est le centre de mon monde, que sans elle tout s'effondre, que quoiqu'elle fasse, je lui pardonnerais, même si elle me brûlait, me frapper, tout... Mais pas l'obscurité, tout sauf ça. Ne me laisse pas seul. Les nuages sont de plus en plus violents à chaque fois qu'ils passent et les éclairs ne me laissent pas indemne. Je brûle d'un feu froid qui ne réussit pas s'allumer seul, il dépend du bois que l'on y met. Il ne s'éteint pas malgré les orages, mais peut-être bien qu'un jour, la pluie de trop va passer et la nuit sans lune sera bien trop noire pour que les petites les flammes l'allume. À ce moment-là... J'essaierai peut-être d'y mettre du bois moi-même et d'être le propre centre de mon monde..