Tendresse

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Elle aspirait juste à un peu de tendresse. Juste quelques secondes. Quelques minutes. Mais ces précieux moments où elle se laissait aller dans les bras d'un ami, d'une amie ou peut-être plus était pour elle une délivrance. Un moment où elle laissait tomber un peu son armure, de rire, de sourire, de blague, pour un peu de peur et de timidité, pour avoir douze ans un instant de plus. Pour juste apprécier ce moment à deux où on la serrait contre elle, où elle sentait la chaleur de deux corps, le frissonnement de deux peaux. Dans ses moments, elle se sentait vivante, exister, elle déposait les armes de tous les combats qu'elle menait tous les jours. Oui, pour deux minutes de tendresse, elle était prête à tout. Elle s'en fichait bien des baisers, des étreintes passionnées, de la sueur de deux corps. Ce qui l'attirait, c'était le calme. Ce calme qu'elle n'était pas capable de trouver en elle, l'apaisement que seuls des bras qui se refermait sur elle pouvait lui donner. Le contact de deux être, l'un contre l'autre. Un cœur qui bat. Un souffle qui dit, je suis vivant. Rien de plus. Elle ne demandait même pas de mots doux, ou de mots rassurants. Elle voulait juste, un instant en communion avec quelqu'un pour sentir le poids de sa vie s'envoler de ses épaules, respirer à nouveau et dormir.

Pourtant au fond d'elle, son cœur en permanant manque, lui hurlait qu'elle avait besoin de plus, que ces échanges furtifs qui ne faisaient que relever ses espoirs n'étaient sûrement rien pour l'autre. Mais voilà. Elle se nourrissait d'espoir. L'espoir ne dérange personne. Elle avait peur de tout, mais elle était bien décidée à vivre, en envoyant valser tout ce qui l'en empêchait, quel que soit l'effort que cela lui coûtait.

Un soir, une histoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant