7 : 00 a.m

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— Je suis rentré !

Ni Katsuki ni Shoto n'ont le temps de retirer leur baskets dans le sas d'entré que déboule des escaliers ce collégien sorti d'une fenêtre. Ses pieds habillés de chaussettes bleues, jaunes et rouges cognent sur le bois des marches.

Puis c'est sa tête qui apparaît face à eux. Il est petit, d'une tête au moins que les amis lycéens. Son crâne est couvert de cheveux bruns, bouclés et en désordre. Shoto s'imagine sans mal le nombre de nœuds que cette coiffure doit contenir. Ses yeux sont grands, d'un vert clair étonnant et son front, ainsi que de ce qui est perçu de ses pommettes et ses lobes d'oreilles, sont rouges. Son bas de visage est couvert par un masque chirurgical.

— Remonte dans ta chambre le microbe, lui dit Katsuki, avant que tu ne répande ton virus ici.

Le garçon reste un temps bloqué sur l'ami de Katsuki, sans savoir qu'il met celui-ci mal à l'aise, et ne part à pas pressés qu'après avoir reçu une nouvelle remarque de Katsuki. Ce dernier s'excuse rapidement au près de son invité improvisé, ne manquant pas de rouspéter auprès de ce « gamin nerdeux ». Si Shoto fronce les sourcils à la formulation plus que particulière, il ne la mentionne pas.

Passés le hall d'entrée, meublé d'un porte-manteau mural et d'un petit placard à chaussures, ils entrent dans la pièce à vivre. C'est un simple salon, pas très grand. Un canapé contre un mur, la télévision accrochée sur celui d'en face. La table basse rectangulaire est recouverte de magazines, de gâchette de jeux vidéos et de dessous de verre peints et vernis à la main.

Entre le salon et le demi-mur qui divise au mieux la pièce, une table a manger est dressée. Trois couverts sont disposés en face des chaises en tissus bien alignée. Une bouteille d'eau est également sur le bois, juste à côté d'une canette de saké déjà ouverte et entamée.

Le bruit de la spatule en bois contre l'inox d'une poêle retentit dans tout l'espace, bien accompagné par l'odeur sucrée et délicieuse de ce qui s'annonce être un bon repas. Là, dos à l'entrée, affectée en cuisine, une petite femme ronde court dans tous les côtés. Elle a la tête tellement prise dans ses tâches à effectuer qu'elle ne s'aperçoit de la présence de Katsuki que lorsque celui-ci la rejoint.

Elle sursaute, manque d'hurler de peur. La main sur le cœur, elle soupire, donne au jeune homme un coup de main sur l'arrière du crâne et finit par poser son ustensile pour attraper le visage du garçon entre ses paumes. Un grand sourire aux lèvres, elle frotte son nez contre le sien.

Katsuki se recule, les joues rouges de gêne et lève les yeux vers Shoto. Ce dernier s'est tourné vers la table dressée, cachant son regard de cette démonstration d'affection. Ce n'est qu'en suivant la direction donnée par son fils que la femme remarque son invité. Elle s'exclame, s'excuse auprès de Shoto pour l'avoir ignoré. Katsuki les présente en toute simplicité : "Ma mère, Sho".

— C'est rare lorsque Katsuki ramène un ami, ajoute-t-elle. Je n'ai pas fait attention. Je suis ravie de te rencontrer !

— Moi de même, Madame.

— Appelle-moi Inko, je t'en prie ! J'ai l'impression de devenir vieille sinon !

Son sourire s'agrandit.

— J'espère que tu aimes le porc au caramel !

Shoto hoche la tête de haut en bas, ne sachant pas quoi faire de sa carcasse, plantée là les bras ballants. Katsuki vient rapidement à sa rescousse, l'invitant à la suivre d'un mouvement de tête. S'engageant dans les escaliers débouchant dans l'entrée, son ami le précède sans tarder.

À l'étage supérieur, deux portes se font face. Celle a leur gauche est décorée d'un I majuscule et d'une plaquette de bois représentant un homme malabar. Shoto a l'impression de l'avoir déjà vu quelque part mais il ne de souvient plus d'où exactement. Un peu plus loin dans le couloir, une autre porte toute aussi fermée que les deux autres. Celle-ci en revanche, et triomphée d'un panneau sens interdit qui pend lamentablement sur une punaise.

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