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Quatre ans avant la naissance de Shoto, son père, Enji Todoroki, venait d'observer la fin des travaux de la nouvelle demeure que sa femme et lui avait acheté.

C'était une maison au nord de Kyoto, plantée à moins de vingt minutes à pied du mont Kurama. Le fils aîné de la famille, Touya, adorait passer son temps là-bas. Sa mère l'accompagnait souvent, dès que l'occasion se présentait à leur porte. C'était là le lieu préféré du petit garçon.

Cette maison avait pu se construire des suites de longues années d'étude qui ont débouché sur un super travail de bureau pour Enji, qui gravit échelons et échelons pour arriver à son poste de sous-directeur en chef de sa compagnie et un poste de médecin traitant pour Rei. Elle s'était trouvé une place de renom au sein d'un hôpital à Kyoto et se plaisant dans le métier et dans son équipe, elle avait rapidement marqué les esprits. Elle y travaillait jour et nuit, sans relâche.

Pour sa part, Touya vivait heureux. Son père et sa mère étaient là pour lui à tout instant, prêtaient attention à la moindre de ses requêtes et à chaque heure de la journée, malgré leur travail qui leur bouffait les heures de libre. Il était élevé en bon petit Roi. Cela le comblait de joie.

Seulement, aussi belle était cette vie-là, cela ne dura pas. Car rapidement naquit Fuyumi, sa petite sœur, puis Natsuo et enfin Shoto, ses petits frères.

Avec désormais quatre enfants à charge, les désirs de Touya et l'attention que lui portaient ses parents s'estompaient peu à peu au profit du reste de la famille. La grande maison qui fallait entretenir régulièrement, les charges des petits qui ne cessaient de grossir en fonction de leurs besoins, les employés qui étaient bien pratiques lorsqu'il le fallait... Enji et Rei gardaient de plus en plus le nez dans leur travail respectifs.

Un soir, Enji revint de son bureau avec le front ridé, la mine soucieuse et perturbé. Une attaque avait été lancée sur la compagnie par une entreprise concurrente. Afin de rattraper le coup et ainsi éviter un scandale qui l'aurait mis au chômage, il plongeait tête baissée dans l'administration, les longs dossiers qui prenaient des heures de travail supplémentaires, des nuits écourtées et des angoisses qui naissaient au compte goutte. Rei, quant à elle, avait accepté de remplacer une collègue le temps de sa grossesse. Elle avait pris goût à ces nouveaux horaires, demandant alors une promotion pour un changement de poste dans la même enseigne. Elle travailla d'arrache-pied pour prouver qu'elle était plus que qualifiée pour un tel poste.

Or, ils ne voyaient plus les soucis de Touya dans ce cadre familial qui ne lui convenait plus. Il y avait trop d'heures de travail à ses yeux, trop d'attention pour Shoto, qui occupait le temps restant de leurs parents, sans que Touya ne prenne assez de recul pour réaliser que Shoto n'avait pas un an.

Lorsqu'il allait voir son père pour lui demander de l'emmener jouer sur le mont Kurama, Enji répondait à Touya qu'il n'avait pas le temps, qu'il fallait qu'il travaille s'il ne voulait pas que les sorties disparaissent entièrement. Lorsque Touya insistait, Enji lui donnait un billet de dix mille yens.

Seulement ces dix mille yens qui compensaient les heures perdues à travailler, celles qui lui disaient qu'ils n'avaient plus le temps pour des caprices et qu'il pouvait alors s'acheter ce que Touya voulait.

Ils ne se rendaient pas compte que l'unique chose que désirait leur aîné, n'était qu'un minimum d'attention. Des bonjours, des paroles échangées, des "je t'aime" ou des "passe une bonne journée". Pas un billet. Pas des absences qui se répétaient. Pas cette sensation de voir Shoto attirer ceux que Touya appréciait le plus.

Tout cela, il le fit savoir.

Un jour, alors qu'il était à l'école, là où il n'eut aucun problème auparavant, il se mit à chercher des noises aux autres élèves. À semer le trouble dans le calme de la classe. Il se levait de son siège une fois les exercices demandés terminés et rejoignaient les tables de ses camarades pour achever leurs devoirs à leur place. Il les trouvait trop lents.

Puis, se rendant compte que son attitude était celle à adopter pour qu'enfin les professeurs fassent attention à lui, il se mit à agir de la même manière à la maison.

Il prit goût à ignorer les conversations avec Fuyumi, la plus âgée après lui ; à renverser son bol de riz ou de soupe lors des repas, uniquement pour que sa mère ou son père tourne les yeux vers lui. Des fois, des gens venaient à la maison, invités par Rei et Enji. Dans ces instants, Touya se faisait savoir. Une crise pour une histoire de tomate cuite, un caprice volontaire parce qu'il refusait de sortir de sa chambre, les larves d'insectes encore vivantes ajoutées dans les plats et les fils électriques coupés au ciseaux dans les quatre coins de la maison.

Ses parents étaient dépassés. Comment leur fils avait pu changer autant en si peu de temps ?

Ils reçurent un appel de l'école. Les professeurs de Touya, alarmés par ses notes en baisse et son comportement plus que problématique, ont décidé de lancer un appel à l'aide. Les services sociaux contactés dans les jours suivants, la surprise était bien présente lorsqu'un psychologue spécialisé dans l'enfance a sonné au portail de leur résidence.

S'il avait dit à Touya que sa présence soudaine l'aiderait à capter l'attention de ses parents, Enji avait vu d'un très mauvais œil cette arrivée nouvelle. Si quelqu'un découvrait qu'un psychologue était passé chez lui, pour son fils en plus de cela, que penserait-il ? Les gens finiraient par croire que son aîné est un attardé, ou qu'il n'a pas assez de compétences pour élever un enfant dans les normes. Surtout qu'à ses yeux, le problème n'était ni l'un, ni l'autre. Touya n'était qu'un enfant, exprimant ses goûts et ses envies d'une manière qui embêtait son père plus qu'autre chose.

Ce n'était qu'une phase. Cela lui passerait.

•••••••••

Bonjour ! Comment ça va ? Vous avez des épreuves de bac aujourd'hui ou non ?

Retour dans le passé avec Touya. Ce n'est que le début en plus, le prochain chapitre le concerne aussi d'ailleurs et il sera un peu plus délicat ^^;

Vous avez déjà fêté votre anniversaire sur animal crossing ? Parce que c'est la meilleure expérience d'une vie ! 

Passez une bonne journée et une bonne fin de semaine ! Bon courage si vous avez des examens !

Des bisous, Koala. 

Prochain arrêt [TodoBaku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant