12 : 00 p.m

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Devant la maison de Katsuki, ce dernier demande à Shoto de l'attendre. Il n'en a pas pour très longtemps. Son ami n'insiste pas, même si cela lui semble étrange d'avoir à rester sur le perron les bras chargés.

Katsuki ne lui a pas dit, mais il garde un sac déjà prêt sous son lit. En particulier depuis quelques temps, où cette idée – loin d'être neuve – d'aventure avec Shoto a pointé le bout de son nez un matin.

Lui aussi croise sa mère. Mais à la différence du fantôme de celle de Shoto, elle le retient. Remarque son sac et comprend dans la seconde son intention. Elle le gronde légèrement sur le fait de ne pas avoir laissé Shoto entrer mais Katsuki ne lui laisse pas plus de temps. Il lui annonce sans retranchement qu'il reviendrait bientôt. Elle l'embrasse, il salue Izuku qui ne se soucie pas de lui, concentré sur sa bande-dessinée.

Enfin, après plus de temps qu'il ne le pensait, il quitte son foyer. À peine, il fonce sur Shoto, lui prend la main avec un air des plus enthousiastes. Le chemin jusqu'à la Sonobe Station se fait à toute vitesse et jamais auparavant Katsuki n'a eu l'impression de marcher aussi rapidement.

— Nous partirons depuis Kyoto, annonce-t-il. Il y aura plus de chemin à faire plutôt que les quelques lignes de Nantan.

La main moite par le stress ambiant et les chaleurs élevées de la journée passée, Shoto se contente de hocher la tête de haut en bas et de suivre le mouvement.

À cet instant de la journée, le soir tombant lentement, il n'y a pas la moindre brise de vent. L'air est comme étouffant, trop lourd, trop humide. Fort heureusement, la gare leur apporte un instant de répit, de fraîcheur. Une bonne minute pour remettre en ordre ses esprits.

Shoto ne quitte pas Katsuki d'une semelle. Il n'y a personne à par eux et pourtant, l'adolescent à la mauvaise impression de se jeter dans la gueule du loup s'il se détache de son seul repère. Un naufragé à la dérive sur un océan bien trop grand. Et tout cela alors qu'il n'est même pas encore parti.

Qu'est-ce que cela donnera une fois à Kyoto ? Dans un wagon qui le mènera Dieu-sait-où ?

À la réflexion, Shoto se dit qu'il s'agit ici de son premier véritable voyage. Il n'est jamais partit en vacances avec sa famille, il ne sait pas si ses parents avant lui ont profité d'un quelconque séjour en dehors d'Ōtsu. Il ne les a connu qu'au travers de dossiers importants pour le travail et des billets qu'ils lui donnaient pour gratter quelques minutes de répis auprès de leur mômes. Ont-ils fait autre chose que de travailler ? Pour Shoto, c'est une réponse négative.

Alors dans ces conditions, il s'interdit de se séparer de son binôme.

Même alors qu'il est assis à côté dans le wagon qui les mène à Kyoto. Il lui prend les doigts.

Il n'y a personne d'autre. À cette heure de la soirée, pas un être humain ne parcourt les rues, les rails. Le wagon est presque vide. Quelques adolescents de leur tranche d'âge partagent leur siège avec eux. Ils se rendent aussi à l'ancienne capitale Japonaise, pour profiter de la vie nocturne. Un monde parallèle à la réalité qu'offre le soleil en pleine journée.

Ils ne sont pas encore descendus mais Shoto est déjà presque endormi. Attendri, Katsuki l'observe du coin de l'œil, veillant sur lui. Devoir le secouer à l'annonce de leur arrêt lui fend presque le cœur.

Dans l'immensité de la gare de Kyoto, l'ambiance est sur un autre ton. Au revoir le bruit des roues sur les rails, entendue qu'uniquement grâce au silence des précédents passagers. Ici, la grandeur du lieu fait que le monde se bouscule en permanence. Dans les principales villes, rien n'est calme très longtemps. Les brouhaha comblent les piliers qui forment la structure de la gare, les trains affluent de tous les côtés à des horaires bien fixes et réguliers. Occasion parfaite pour Katsuki.

Sans attendre, il attrape la main de Shoto, le tire en avant en direction d'un quai. La seule chose dont il s'assure avant de sauter dans le premier train qui se pointe sous son nez, est qu'il n'est pas le Shinkansen, ce train à grande vitesse qui parcourt l'archipel de l'île Kyūshū à celle d'Hokkaidō. Leur voyage n'aurait dans ce cas, plus aucune valeur. Puis, ils ne savaient pas combien ils avaient en poche. Inutile donc de chercher maintenant à se ruiner complètement.

Une voix féminine et robotique retentit dans les airs. Y faisant abstraction, Katsuki conduit Shoto au centre du wagon, un peu plus éloigné des portes. Ces dernières ne sont pas fermées et il n'a aucune idée de quand le véhicule se mettra en route. Si cela se trouve, il est en réalité à son terminus et ne redémarrera pas avant plusieurs heures.

Bah ! Il n'aura qu'à redescendre et en choisir un autre ! Dans une gare aussi importante que celle de Kyoto, ce ne sont pas les trains qui manquent.

Fort heureusement – envie de partir au plus vite prenant le dessus –, ni Katsuki, ni Shoto n'auront à trouver un autre siège. Une nouvelle fois, la voix métallique se fait entendre, les portes se ferment dans un bruit sec d'air que l'on absorbe.

Le garçon aux cheveux blonds s'affale sur son siège, son sac à ses pieds. À ces côtes, Shoto préfère ranger le sien sur l'étagère prévu pour, juste au-dessus de leur tête. Sans la petite lumière que Katsuki a allumé pour y voir plus clair, c'est la nuit qui règne désormais sur les centimètres de terre. Prête pour plusieurs heures, elle se prépare elle aussi pour un long voyage.

Un voyage défiant maintes frontières. Une relation entre deux lycéens ou différents paysages.

Qui sait jusqu'où les conduira-t-elle ?

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Bonjour ! Comment ça vaaa ? Vous faites quoi de beau aujourd'hui ?

Je me suis faite rattraper par mes brouillons, le jour fatidique est arrivé... Mais ! Pas de craintes, j'avais juste eu la flemme de poursuivre mes maintes recherches sur le Japon et son système ferroviaire. Maintenant, j'ai les informations, pratiques et utiles pour vous écrire la suite de cette histoire en toute sécurité.

Ah et, j'ai aussi la fin et sachez que j'en suis très fière ! J'espère que vous serez bien attaché, il risque d'y avoir quelques secousses tout au long du trajet ;)

Ce chapitre conclue la fin de la première partie de la fiction. Vous vous en doutez sûrement, la suite sera sans destination fixe ! J'espère que ça vous a plu !

Des bisous, Koala.

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