10 : 00 p.m

275 42 41
                                    

Le réveil est pénible. Pour la première fois lorsque Shoto ouvre les yeux, il est seul sur les draps. Habituellement, il n'en sort pas jusqu'à ce que Katsuki émerge à son tour, la mine contrariée de mettre fin à ses nuits si calmes et si apaisantes. A chaque fois qu'il revient sur terre, Shoto se dit toujours qu'il ressemble à un gars sortant d'un long somme. Comme si plusieurs années l'avaient enfermé dans la prise de Morphée pour faire de lui son prince.

Mais cette fois, Katsuki n'est pas avec lui. Sa place est froissée, il n'y a aucune trace de tête sur les plis de l'oreiller. Pas de garçon aux cheveux blonds dans les parages. Surpris, Shoto sort alors du lit dans la seconde qui suit. Il regarde dans le coin où Katsuki a laissé tomber son sac la veille, juste avant qu'il ne plonge dans le lit pour une sieste.

Rien. Pas de sac non plus.

Pas de chaussures dans l'entrée et personne non plus dans la petite salle d'eau adjacente.

Shoto se laisse glisser au sol, perdu. Mille et une question se tournent dans sa tête en même temps que se déroule une fois encore, la sortie tardive au cœur de la ville, leur danse si intime et le son grésillant de la radio. Il soupire.

Il ne peut pas rester longtemps dans cette chambre, il ne l'a payé que pour une seule nuit. Il se change rapidement, piochant dans les derniers vêtements qu'il a pu laver pendant son séjour. Il ne lui reste plus grand chose. Puis, il rassemble ses affaires, enfile ses chaussures et alors qu'il actionne la poignée de la porte pour sortir, le bois de cette dernière lui arrive violemment en plein nez.

Shoto manque de tomber en arrière, la vive douleur parcourant le cartilage en plein centre de son visage.

— Oh, je suis désolé ! s'excuse une voix masculine.

Shoto reconnaît cette voix, elle est si mélodieuse lorsqu'elle lui parvient au tympans puis au cerveau que la douleur disparaît aussi vite qu'elle est apparue. Relevant la tête, l'adolescent est soulagé de retrouver Katsuki, la mine effaré de l'avoir défiguré, chaussures aux pieds et sac à dos sur les épaules.

Sans réfléchir, Shoto se jette sur lui, passant ses bras autour de sa nuque et le serre tout contre lui. Katsuki tangue sous le mouvement mais accepte volontiers cette initiative.

— J'ai cru que tu étais parti, murmure Shoto dans son cou. Que tu avais disparu.

— Déconne pas, rit Katsuki, on n'est pas encore à la gare.

Il se recule, non sans détacher la prise de Shoto sur sa peau. Les mains posées sur ses avant-bras, il poursuit :

— J'ai fait du repérage, le petit-déjeuner est servi au rez-de-chaussée. On pourrait manger un bout avant de partir, non ?

— On ne reste pas plus longtemps à Tokyo ? Je pensais qu'on irait voir d'autres quartiers.

Katsuki se tourne vers lui, sourcils froncés.

— Tu veux rester ? demande-t-il.

Il y a un petit silence. Shoto ne sait pas vraiment. C'est vrai qu'il n'a prit cette chambre que pour deux jours, sans réfléchir à en trouver d'autres dans des arrondissements différents. Il s'est dit dans la précipitation qu'il ne verrait pas grand chose. Après tout, vu la taille de la métropole, il aurait fallu s'y rendre dès le début du mois pour tout visiter. A moins d'une semaine de la rentrée de septembre, il n'a pas voulu se permettre un débordement.

— Non, tu as raison. Allons manger un morceau.







Le ventre plein de leur copieux petit-déjeuner, ils sont déjà en route vers la gare d'Ueno. Ils profitent de la vingtaine de minutes qui leur reste dans la capitale pour profiter de cette dernière. Juste avant, ils ont fait un tour à Asakusa, histoire de ne pas passer à côté de ce centre historique. Ils ne ce sont pas attardés. La foule est dense, trop compacte pour y respirer du bon air.

Bien trop vite, la gare se dresse devant eux et leurs mains soudés. Elle est moins impressionnante mais quoi qu'il en soit, pour Shoto, tout est incroyable dans cette ville. Quel dommage qu'il doive la quitter si tôt...

Ils entrent, Katsuki reserre sa prise sur les doigts de son ami.

— Il y a du monde, déclare-t-il comme si Shoto n'avait pas vu la foule qui s'agglutine dans le hall du bâtiment. Surtout rappelle toi que quoi qu'il arrive, on se retrouve dans un train !

Shoto hoche la tête, plus pressé de sortir de là avant de mourir étouffé qu'autre chose. Mentalement, il se promet de ne jamais le perdre. Katsuki a une place bien trop importante maintenant pour l'abandonner.

Ils avancent alors, le garçon aux cheveux blonds prenant les devants avec assurance. Il fend la foule, tirant Shoto derrière lui.

Ce dernier le suit avec attention, jusqu'à que malencontreusement, il soit bousculé par une femme lui coupant la route. Il s'excuse rapidement puis reprend la main du blond devant lui avant de causer plus de dégâts.

Seulement, le garçon dont il tient la main n'est pas Katsuki. Katsuki n'a pas les mèches d'un blond aussi électrique. Et surtout pas teinté d'une unique mèche noire. Shoto s'excuse encore, lâchant la paume en vitesse. La foule le presse.

Il tente de passer entre les corps, accélérant la cadence pour retrouver son ami qu'il a semé mais il y a trop de corps, trop de vêtements et trop de visage. Si Katsuki est parmi eux, Shoto n'arrive pas à le voir.

Le souffle court, il est coupé dans son élan par la voix métallique de la gare. Et alors il réalise. Le train. Il doit monter dans le train. C'est là-bas que se trouve Katsuki. Dans un train.

Abandonnant le hall, Shoto se précipite vers les escaliers, manquant de s'écraser en bas de ces derniers s'il ne s'était pas rattrapé. Il tourne à gauche, secoue son sac dans tout les sens dans un bruit monstre. Remonte d'autres escaliers. Pose pied sur un quai dont la voie ferrée qui l'occupe est habitée par un train.

Sans réfléchir, il s'engouffre alors dans un wagon, ne perdant pas plus de temps pour partir à la recherche de Katsuki. Il part à droite, jette un oeil sur tout les passagers, à bout de souffle. Il s'avance jusqu'au fond sans jamais le trouver. Alors il fait demi-tour. Tentant de parvenir au bout de ce train pour son ami, Shoto se dépêche.

Mais l'autre côté est tout autant vide que le précédent. Dans un autre train peut-être ?

L'adolescent s'élance vers la sortie du wagon en même temps qu'une secousse vient le bousculer de nouveau.

— Oh non.

Les portes sont fermées, le train avance vers sa destination inconnue. Le cœur de Shoto bat à mille à l'heure dans sa poitrine.

Il est dans un train et Katsuki n'est pas avec lui.

•••••••••

Bonjour ! Comment ça va ?

Bonne nouvelle ! Je prends de l'avance sur mes chapitres ! Et c'est surprenant vu la semaine que je viens de passer. J'ai refait ma chambre du sol au plafond, du coup je campe dans le salon ; Hadès a pété sa roue et j'ai dû traverser la ville pour lui en acheter une nouvelle ; en rentrant chez moi, j'ai pété la poignée de ma porte d'entrée, un menuisier est venu le lendemain pour changer la porte (qui était moisie de toute façon) ; j'ai mes règles et j'ai été traînée de force dans un repas de famille surprise. Mouvementé comme je le disais xD

Blague à part, c'est la galère pour Shoto de se trouver dans une telle situation, non :D ? A voir comment il va se dépatouiller de tout ça ! Le chapitre vous a plu ? Qu'est-ce que vous en pensez ?

Des bisous, Koala.

Prochain arrêt [TodoBaku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant