Il presse le pas, fait claquer ses talons sur le sol. Baisse la tête, enfonce son crâne dans ses épaules.
Se sont-ils tous passé le mot pour venir le déranger tout au long de la journée ? Qu'a-t-il fait de si extraordinaire pour attirer l'attention de plus d'une personne dans la même heure ? La même après-midi ?
Sa tentative pour s'effacer des yeux de Katsuki est une bonne idée, mais pas assez maligne pour être aussi efficace que ce dont il aurait pensé.
Celui-ci le repère bien trop vite à son goût, l'attendant à la sortie de l'école, appuyé sur le portail métallique. Il lui fait un signe de main qui ne lui est pas rendu.
Il s'avance et Katsuki le suit. De trop près sûrement mais ce dernier fait comme de rien, se contente de placer un pas devant l'autre. Les mains dans les poches. Nonchalant.
Au-dessus de leur tête, dans les branches des cerisiers roses qui bordent la rue, les chants des oiseaux est la seule mélodie à leur tympans. L'air frais se répand sur leur visage, grandement appréciable.
Katsuki et son nouvel ami – qui ne le voit toujours pas ainsi, arrivent à la gare lorsque le garçon aux cheveux blond grimace.
— Je ne vais pas par là, je continue. On dirait que nos chemins se séparent ici !
L'autre ne répond rien, entre dans le bâtiment aux milles routes de fer sans la moindre attention. Katsuki garde ses yeux dans son dos, le visage fermé, jusqu'à qu'il disparaisse de son champ de vision.
Il rentre chez lui sans plus, avec pour accueil de sa famille, que le tumulte habituel de son frère en pleine crise.
De son côté, lorsque notre protagoniste pose un pied dans la maison traditionnelle japonaise qu'il occupe, après son trajet en train aussi apaisant qu'à l'aller, il ne traîne pas.
Découvre son épaule de son sac de cours qu'il porte en bandoulière, retire son uniforme, qu'il enfonce dans le bac à linge sale et s'enferme dans la cabine de douche. Il y reste quelques minutes, le temps de se savonner, se rincer et ressortir.
Puis, propre, il enfile un pyjama tout simple, récupère son sac et étudie ses cours jusqu'à ce que tombe la nuit. Au dîner, il n'aura qu'une part de nouilles sautées et non assaisonnées. Penché sur son cahier d'études, il ne bougera pas de son bureau. Et ce n'est que vers minuit passé d'un bon quart d'heure qu'il se glissera dans son futon déplié. N'ouvrant les yeux que le lendemain, lorsque son réveil affichera les six heures du matin.
Il faudra à Katsuki une bonne semaine pour obtenir de ce personnage ne serait-ce que son prénom. Les premiers jours, il ne faisait que le suivre, sans un mot. A midi, il lui posait des questions. Sans réponse si ce n'est qu'un silence radio de son interlocuteur.
Et puis un après-midi, alors que la quotidienne sonnerie de son lycée fait entendre ses huit notes, il lui redemande encore, un espoir quelque peu crispé au creux de la poitrine, le nom qui fait cet adolescent isolé.
— Shoto. Je m'appelle Shoto.
Si Katsuki s'attend à plus, il ne le montre pas. Connaître enfin les deux syllabes qu'il réclame depuis longtemps, lui suffit plus que de raison. Il sourit, attrape de sa main droite la hanse de son sac qui pend dans son dos tandis que la gauche glisse sur les épaules de Shoto. Ce dernier se tend, pris par surprise par ce contact des plus inattendus.
Néanmoins, il ne recule pas, ne dégage pas d'un mouvement l'emprise que peut avoir le garçon aux cheveux blonds.
— Je vais t'appeler Sho !
Shoto fronce les sourcils.
— Ce n'est pas mon nom.
— Peut-être. Mais je m'en fiche. J'ai envie de t'appeler Sho.
Le torse bombé, l'air fier de lui, Katsuki sourit une nouvelle fois. À cet instant, les épaules courbées en avant, sa tête enfoncée dans ses clavicules, Shoto ne peut s'empêcher de s'imaginer pousser l'autre garçon sur la route au moment qu'une voiture se décide à rouler sur le bitume. Mais il se retient, se reprend.
À la place, il secoue la tête négativement. Reprends sa marche en direction de la gare.
— Tu es bizarre, dit-il dans un murmure.
Katsuki penche la tête sur le côté.
— C'est vrai. Mais en attendant, je connais ton nom. Et tu parles. D'ailleurs, pourquoi tu rentres directement à quinze heures ? Tu ne participes pas à la vie d'un club ? Tu as la tête pour.
— Toi non plus tu n'es pas dans un club.
Les lèvres de Katsuki se retroussent dans un sourire amusé. Ses yeux rieurs se posent soudainement sur un point sur sa droite, sa vision rencontrant la pierre grise de l'étroit escalier qu'ils doivent grimper pour arriver à la gare. Les parois couvertes de mousse bien vertes et les marches irrégulières font en sorte qu'il est impossible de les emprunter côtes à côtes. Shoto est passé devant, laissant Katsuki pris au désarroi.
Ce dernier, faisant tour pour ne pas laisser ses yeux dériver sur le fessier face à lui, répond à sa pique de son camarade, plus ou moins à l'aise :
— Je dois m'occuper de mon frère. Lui aussi termine les cours à quinze heures et j'ai pour mission d'aller le récupérer avant que le collège ne ferme.
Shoto ne répond pas. Il hoche simplement la tête, prenant cette information pour acquise. Au passage piéton, alors qu'il n'y a plus que quelques maisons qui se tiennent droites sur le trottoir d'en face, la façade rénovée de la gare fait son apparition. Regardant à droite, puis à gauche qu'une voiture ne leur fonce pas dessus, Shoto s'engage sur le chemin de goudron noir et blanc.
À grande enjambées, Katsuki le dépasse, s'approche du muret en pierre d'une des maisons pour y cueillir une volubilis. Bleue, avec quelques éclats de blanc et de pourpre, il s'étonne légèrement de voir cette fleur aujourd'hui. Ils ne sont qu'en avril, et elle ne pousse qu'à partir de mai. Mais le jeune homme ne s'en formalise pas plus que nécessaire. Il se tourne plutôt vers Shoto, qui l'a doublé à nouveau, sans s'arrêter dans son chemin et l'interpelle encore.
Ignorant le soupir exaspéré de son ami, il lui tend la petite fleur d'entre ses doigts, à quelques minuscules centimètres de son visage.
Shoto plisse le nez, ne comprend pas pourquoi Katsuki lui tend cette fleur qu'il vient de voler à une propriété. Pourtant, il lève les mains, disposées de la même manière qu'une cruche, et y réceptionne ce petit brin de nature. Katsuki lui offre ; il sait qu'on ne refuse pas un présent. Même si celui-ci ne nous plaît pas.
Pas un mot n'est prononcé. À la place, Katsuki reprend son chemin, suivi par son camarade qui demeure perplexe.
Lorsqu'il grimpe dans son train, après que Katsuki lui ait fait un signe de main pour s'avancer sur son quai, il garde la tige entre ses doigts.
Une fois rentré chez lui, il se presse pour la déposer dans un tout petit récipient, qu'il remplit d'eau. Il ne se l'avoue pas de suite. Mais il apprécie déjà ce morceau éphémère qui décore un peu plus son bureau si vide.
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Bonjour bonjour ! Comment ça va aujourd'hui ? Le début de semaine s'est bien passé ? Vous avez fait quoi ?
Troisième chapitre ! Rapprochement au programme héhé ! Toujours aussi léger mais faut s'y attendre là. Il y a eut des infos de plus avec tout ça ! Qu'est-ce que vous en pensez ?
Ma mère m'a offert mon cadeau d'anniversaire en avance (de quatre mois c'est vrai mais elle a pas eu la patience de patienter (moi non plus d'ailleurs xD)) et je suis trop contente kfkdoskdisnskldnn (「'・ω・)「 c'est une lampe led et matériel pour du nails art !!! Je suis si contente !! Si un jour j'ouvre mon salon je vous passerai l'adresse :DD
Des bisous, Koala.
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Prochain arrêt [TodoBaku]
Roman pour Adolescents" - Excusez-moi, je cherche cet homme. Vous l'auriez vu ? - Non, qui est-ce ? - Celui qui me fait découvrir le monde dans un wagon plus petit que de raison." [TodoBaku] [Univers sans alter] [Voyage pour un aller simple]