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Shoto finit par accepter. Non pas que la perspective de ne pas savoir où il se rend, ni sur quel pied danser l'enchante, mais surtout parce que pour la première fois depuis tant d'années, un ami lui propose de sortir avec lui.

Un petit tour, pas grand chose. Mais pour le jeune homme, c'est toujours cela de pris et contrairement à ce qu'il laisse paraître, c'est une idée qui frétille au creux de son ventre.

A cet instant, là où quinze heures ont résonné depuis bien trente minutes, ils marchent côte à côte, en silence. Pour le moment, le chemin ne dévie pas beaucoup. Shoto reconnaît sans mal la route qui mène à la gare. Par ailleurs, plus ils s'avancent du bâtiment, plus l'angoisse grimpe au creux de son estomac.

Il se dit que si Katsuki a décidé de l'emmener dans un lieu qu'il ne connaît pas, il ne pourra jamais rentrer chez lui. Ce qu'il ne sait pas en revanche, c'est que pour cette journée-là, Katsuki ne marche pas les yeux fermés. Pas cette fois.

Dans un coin de sa tête, il a une idée concrète et apprendre que Shoto ne sort pas souvent de sa routine l'aide énormément. Après tout, quoi de mieux pour le guider que de lui faire croire qu'il ne sait pas où il va ?

Il lui dira la vérité qu'une fois arrivés, ainsi il ne pourra pas dire qu'il s'est fait dupé ! Seulement, Katsuki le sent réticent et lorsque les deux garçons posent un pied dans le spacieux hall de la gare, il lui prend la main, le tire vers lui et presse le pas.

Shoto le suit à faible allure mais ne dit rien. Ils traversent les quelques mètres souterrains, tout juste sous les rails et remontent en vitesse. Katsuki s'est mit à courir, entraînant Shoto derrière lui. A deux doigts d'arriver en retard.

Dans les quais, un train est à l'arrêt, les portes ouvertes en grand. Sans réfléchir, Katsuki s'engouffre à l'intérieur. Shoto, en revanche, lâche sa main et s'arrête d'un seul coup devant elles.

— Qu'est-ce que tu fais ? demande Katsuki face au soudain courant d'air sur sa paume.

— Je ne peux pas monter, je n'ai pas de ticket.

— J'en ai plein moi, je peux t'en passer un ! T'en fais pas !

Incertain, Shoto fronce les sourcils en même temps que s'élève la voix mécanique de la compagnie ferroviaire. Cette dernière annonce le départ imminent du train. Katsuki tend ses doigts à nouveau, plongeant ses yeux dans ceux inquiets de son ami.

— Tu me fais confiance ? s'assura-t-il.

Un homme en costard passe à côté d'eux, l'air à la fois pressé et soulagé d'être arrivé à temps. Il bouscule Shoto par manque d'attention et ne remarque même pas le conflit qui se livre dans la tête de l'adolescent.

Comment ce dernier peut monter à la suite de quelqu'un qu'il ne connaît qu'à peine ? Katsuki à beau être un camarade de classe avec qui a l'habitude de discuter entre les pauses, il est difficile de croire qu'il ne lui arrivera rien. Qui décide sur un coup de tête de partir vers l'inconnu, avec un inconnu ? Il faut bien être fou pour faire une chose pareille.

Alors peut-être qu'inconsciemment, c'est ce qu'il est. Il n'en sait rien. Mais son bras se lève, comme par automatisme, sa paume glisse sur celle de Katsuki et ses doigts s'accrochent à son poignet, tirant dessus pour se hisser à l'intérieur du wagon. Les portes se referment dans son dos et sous l'élan, Shoto vient se cogner contre Katsuki, qui sourit.

— Un petit pas pour le train, commença ce dernier. Un grand pas pour toi.

— J'espère que quelqu'un a vu ce qu'il s'est passé, histoire de pouvoir me retrouver si jamais je disparais.

Katsuki sourit et se penche vers son ami :

— Tu n'en aura pas besoin, je te promets qu'il ne t'arrivera rien.

Shoto déglutit, reculant d'un pas. Son visage est trop proche de celui de l'autre garçon que pendant une seconde, il crut qu'une secousse causerait l'impensable. Inspirant un coup, il retient son souffle, captant à peine les mots de Katsuki. Ce dernier repère vite son malaise mais préfère ne rien dire. A la place, il se tourne dans l'allée, l'incite à le suivre d'un mouvement de tête et s'engage entre les sièges.

Il est difficile d'en trouver deux l'un à côté de l'autre : le wagon est bondé. Le suivant aussi d'ailleurs et ils ne trouvent des places qu'au bout du troisième. Le train a déjà démarré.

Depuis son emplacement à côté de la fenêtre, Shoto sort son téléphone de sa poche. Ouvrant une conversation dans ses messages, il écrit rapidement un texto pour prévenir sa mère qu'il rentrera plus tard. Puis, sachant que son avertissement sera ignoré, il range son téléphone sans son sac, comme s'il ne l'avait jamais touché. A sa droite, Katsuki sort du sien une bouteille d'eau aromatisée à l'aloe vera. Il l'a acheté au distributeur le matin même, en arrivant au lycée.

Il ouvre le bouchon et porte le goulot à ses lèvres. Shoto ne le lâche par du regard, hypnotisé par ses mouvements pourtant si peu impressionnants. Lorsque Katsuki le prend en flagrant délit, Shoto ne peut s'empêcher de détourner la tête vers l'extérieur et le paysage filant à toute allure, les pommettes roses.

Il y a pas un mot entre eux, juste leur respiration qui s'accordent sur une même note qu'un orchestre entier sur une partition similaire. Les conversations autour d'eux vont de bon train et parfois, Katsuki tend l'oreille pour en attraper quelques bribes.

Ils ne descendent qu'une heure et demie plus tard, à la gare de Sonobe, en plein cœur de Nantan.

Le garçon aux cheveux blonds s'avance, prend les rennes dans cette ville qu'il connaît bien puisqu'il y vit. A cet instant, tandis qu'il voit son ami entamer sa marche avec autant de détermination, Shoto se demande s'il n'est pas en train d'être mené à la baguette. Katsuki ne lui donne pas vraiment l'impression de se trouver en terrain inconnu.

Cependant, il sait qu'il ne pourra pas aller bien loin sans lui. Katsuki devient son guide sur ces nouvelles routes. Nouveautés qu'il accueille avec autant d'appréhension que de doute.

•••••••••

Bonjour ! Comment ça va ?

Bienvenue à Nantan ! Petite ville, composée de quatre petits villages : Sonobe, Miyama, Hiyoshi et Yagi (oui, comme All Might), en banlieue Kyotoïte où vit donc notre Katsuki national ! C'est pas une ville très très connue. Dans le secteur, c'est vraiment Kyoto qui prend toute la place. Au moins, là-bas il y a des coins sympas niveau temples religieux et osen. Mais c'est dans le quartier de Miyama. Dans ce quartier également on y trouve des traditionnelles "maison fermières" qui enrichirent le patrimoine culturel national et honnêtement, c'est pas cher je trouve.

Mais on s'en fout puisque Katsuki habite à Sonobe et donc, à part les ruines du château à visiter, il n'y à pas grand chose d'intéressant à y voir

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Mais on s'en fout puisque Katsuki habite à Sonobe et donc, à part les ruines du château à visiter, il n'y à pas grand chose d'intéressant à y voir. Et de toutes façons, on ne va même pas faire mention de ce château ailleurs que dans ce mot d'auteur :D

J'espère que ce chapitre vous a plu !

Des bisous, Koala.

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