Prochain arrêt [TodoBaku]

12 : 00 a.m

Tout de même assez rapidement, Fuyumi relâche son petit-frère et lui sourit.

— Installe-toi ! incite-t-elle. Cela fait si longtemps que nous ne nous sommes pas vus, j'ai des tas de choses à te raconter !

Elle se tourne vers sa table, dont seule sa chaise est pourvue. Avec politesse et courtoisie, elle demande alors si celle sur la table d'à côté est occupée. Ce à quoi, avec chance, elle s'en saisit pour inviter Shoto à prendre place avec elle.

— Tu veux quelque chose à boire ? Manger ? propose-t-elle.

Shoto secoue la tête de gauche à droite. Fuyumi ne peut se retenir de lui sourire, l'examinant comme s'il avait changé de visage depuis tout ce temps. Même s'il a refusé sa proposition, elle coupe son bagel en deux, lui offrant sa moitié qu'elle n'a pas entamé. Avec une voix douce, elle demande :

— Comment es- tu arrivé ici ? Tu es en vacances non ?

— En train. Et oui, mais il ne reste plus que quelques jours à peine.

Elle lui pose des questions sur son mois et Shoto ne peut résister à l'envie de lui répondre, racontant alors ses nombreuses et rafraîchissantes péripéties à bord des compagnies de chemins de fer, s'arrêtant au bon vouloir de ses envies et rien d'autre. Il lui explique qu'il quittait Tokyo en milieu de matinée, sans savoir que quelques heures plus tard, il se retrouverait en plein centre de Niigata avec son aînée. D'ailleurs, cette dernière ouvre grand les yeux quand il évoque son micro séjour dans la capitale. Elle semble particulièrement étonnée de cette aventure, que Shoto a parcouru de son propre chef.

— Tu as fait tout ça tout seul ? demande-t-elle, s'attendant à une réponse positive, puisque personne n'est avec lui.

Elle ne s'attend pas à ce qu'il y ait quelqu'un d'autre avec lui.

— Non, j'étais avec un ami. On s'est rencontré en début d'année, au lycée. C'est lui qui m'a embarqué sur les rails et qui m'a fait découvrir le Japon.

— Pourquoi n'est-il pas avec toi ?

— On s'est perdu dans la foule à Tokyo. J'avais pensé retourner là-bas mais il a sûrement dû partir ailleurs.

Il croque une bouchée dans sa moitié de bagel, appréciant la saveur du pain et de sa garniture.

— Tu n'as pas pensé à l'appeler ? s'inquiète Fuyumi, attristée d'entendre ce récit. Après plusieurs mois, vous avez sûrement un contact, non ?

— Je... commence Shoto. Je n'ai pas son numéro. Je ne lui ai jamais demandé. J'ai jamais eu l'occasion, on était tout le temps ensemble. Mais ne t'en fais pas, il n'est pas perdu, je sais où je dois chercher si je veux le revoir. Les trains sont son monde, son univers.

Fuyumi sourit, posant sa main sur celle de son petit-frère.

— Je vois. Comment s'appelle-t-il ? Ton ami.

— Katsuki Bakugou.

Le regard fixé sur son pain, Shoto remarque à peine que le sourire de Fuyumi s'efface progressivement, laissant place à des sourcils froncés et une bouche entrouverte d'incompréhension.

— Tu es sûr ? demande-t-elle, refusant de croire ce que Shoto lui raconte désormais.

— Oui. Il a des cheveux blonds. Tu te souviens de l'incendie causé par Touya ?

Elle hoche la tête. Difficile d'oublier ce jour, cette nuit horrible. Elle se souvient de tout, les moindres détails et aujourd'hui, c'est cela qui l'inquiète. Elle a déjà entendu parler d'un Katsuki Bakugou, sur son écran de télévision. Lui aussi avait des cheveux blonds.