7 : 00 p.m

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Shoto est incapable de retenir les larmes sur ses joues, rongé par une culpabilité qui n'est sienne.

— Je suis désolé, répète-t-il. Terriblement désolé...

Katsuki a la tête baissée sur ses mains, paumes vers le ciel. Il ne sait pas quoi répondre, il n'y a rien à dire de toutes façons. À la place, il bouge ses doigts légèrement, finit par lever ses bras pour les enrouler autour de Shoto et le serrer fortement contre lui. Les sanglots de l'adolescent se font plus fort encore.

Le garçon aux cheveux blonds ne le lâche pas, il l'enlace de tout son cœur, espérant qu'il parvienne à trouver un instant de paix. Sa main droite se loge sur son crâne, entre des mèches de cheveux, sa peau massée par des phalanges agréables. Une sensation qui résulte sur son état d'esprit.

Ils restent ainsi aussi longtemps qu'il le faut, des minutes voir des heures, peu importe. Le train dans lequel ils sont avance toujours, ils n'ont aucune raison de descendre maintenant.

— Ce n'était pas ta faute, chuchote Katsuki, le menton et le bouche enfouis dans les mèches bicolore de Shoto devenu silencieux. Ce n'était pas ta faute.

— C'est mon frère qui t'as rendu orphelin.

— Mais tu n'es pas ton frère, tu n'as pas à te reprocher ses erreurs. J'avais quatre ans quand c'est arrivé, je ne m'en rappelle pas. Mes parents, je ne les connais que par les récits d'Inko. Ce n'est pas grave du tout Sho. Cela ne change rien.

Il serre Shoto un peu plus, ne cessant pas les mouvements circulaires sur son cuir chevelu. Il fait de son mieux pour le rassurer, le convaincre qu'il n'a eut aucun rôle dans cette histoire qui n'est pas la sienne. Katsuki sait tout de même que pour l'instant, Shoto ne l'écoutera pas. Alors il préfère rester là dans un câlin partagé avec lui que de lui reprocher la mort d'êtres qu'il n'a que peu connu.

De son côté, Shoto ne sait quoi penser. La boule de stresse soudainement apparue à la fin de son histoire et toujours présente au fond de sa gorge lui donne l'impression d'étouffer. Ses yeux brûlent. Il s'imagine encore que son ami va à tout moment le rejeter, lui demander de partir. Le regret occupant son esprit dans son entièreté, il ferme les yeux. Il n'a qu'une envie, celle de se fondre à corps et âme avec Katsuki et de ne penser à rien.







Lorsqu'il relève la tête un bon moment plus tard, il a la tempe posée entre le siège et le plastique de la vitre. Les cils collés de fatigue, Shoto se redresse, les articulations engourdies par la position inconfortable dans laquelle il s'est endormi. Il ne s'est même pas rendu compte de l'appel de Morphée.

Son estomac crie famine, la faim dévorant sa tristesse. Elle lui fit savoir en émettant un bruit semblable à un chant de baleine. Malheureusement pour l'adolescent, l'annonce est plus bruyante que prévue. Elle retentit sur bien deux rangées de sièges, de chaque côté de sa place.

Shoto soupire.

Tout à coup, une tête se retourne sur la rangée devant lui. Une jeune femme le regarde, elle a les cheveux coupés courts et teint en violet. Ses yeux sont décorés de fard violets et sublimé de liner rouge vermillon.

— Désolée, commence-t-elle. Je ne voulais pas me retourner plus tôt parce que ça ne me concerne pas. Mais je t'ai entendu pleurer et je me suis demandé si tout allait bien. Question con, non ?

Shoto ne répond pas, il ne sait pas quoi dire. La jeune femme n'ajoute rien.

— Je... Je vais bien, annonce Shoto en espérant que peut-être, elle le laisserai tranquille.

Il se trompe.

— Cool.

Elle toussotte, se tortille sur son siège. D'une main, elle saisit son sac noir décoré de dentelle sombre et en sort une toute petite poche de bonbon et une barre de céréales. Elle les tend à Shoto avec un léger sourire.

— Le sucre donne toujours un peu de baume au cœur, alors tiens.

Shoto réceptionne les sucreries avec un "Merci beaucoup", ce qui fit sourire la jeune femme.

Soudain, une voix féminine retentit dans le wagon, annonçant le prochain arrêt. Avec sa micro-sieste et sa conversation, Shoto n'a pas fait attention à ce qui l'entoure, ni au nouveau paysage urbain qui s'offre à présent sous ses yeux.

— Je descend ici. Courage pour la suite.

— Merci.

Elle sourit, habille son épaule par la hanse de son sac à main et sort du wagon, posant pied sur un immense quai peuplé de plusieurs dizaines de voyageurs. 

Shoto se concentre alors sur son extérieur. Il n'y plus de champs ou d'arbres verts à perte de vue. Non, à la place, il découvre des kilomètres de bétons, des routes, des immeubles et des passants qui avancent avec leurs amis, leurs familles ou leurs animaux. Une grande ville se dresse de chaque côtés des rails, dont l'allure du train qui les suit à considérablement ralenti. Shoto ne peut résister à l'envie soudaine de regarder où s'arrête le wagon. Et il ne cache pas se joie de voir le nom de cette ville impressionnante. 

Il rassemble le peu d'affaire qu'il possède, les range dans son sac qu'il tire de sous son siège. Comme toujours, il est déjà prêt à descendre lui-aussi pour découvrir de nouveaux horizons. Puis, il attend là face aux portes coulissante, attendant avec précipitation le prochain arrêt.  

— On s'arrête là ? demande Katsuki à sa droite. 

Shoto hoche la tête, tout sourire. 

— Oui ! J'attendais de tomber sur cette ville depuis le départ. 

Katsuki sourit à son tour et change son sac de main. De sa paume désormais libre, il saisit celle de son ami et emmêle ses doigts aux siens. 

Les portes s'ouvrent, il y a encore plus de monde que sur le quai précédent. Les deux garçons avancent alors, levant la tête vers le gros panneau d'annonce, suspendu depuis le plafond. 

Bienvenue à Tokyo.

•••••••••

Bonjour ! Comment ça va ? 

Pardonnez-moi de la publication tardive, le chapitre a été compliqué (puis j'ai fini ma série et j'ai regardé un film et j'ai pleuré à cause de la série ET du film (oui je suis sensible) donc j'ai trèèès potentiellement oublié que je n'avais pas finit le chapitre d'aujourd'hui ^^;) Ce qui fait que j'ai juste fait une correction de surface et que c'est sûrement mal écrit par rapport aux autres, pardon. 

J'espère qu'il vous a plu ! Qu'est-ce que vous en pensez ? Rassurés de la réaction de Katsuki ? Je suis sûre que oui ;)

Des bisous, Koala.

Prochain arrêt [TodoBaku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant