How I became a Phantom

Chapitre bonus : Flashback

Enfin la sonnerie ! J'aime pas trop l'école mais alors pas du tout ! Je soupire de soulagement et m'étire la nuque pour finalement ranger mes affaires dans mon sac.

- T'as l'air dans les vapes Merry ? ricane mon cousin.
- Ta gueule Pip, je lui souris.
- Langage Veronica, me dit le professeur.
- Désolé monsieur, je réponds en sortant de la salle suivi de mon cousin qui se marre encore plus de moi.

On continue de marcher jusqu'à nos casiers qui sont juste à côté par miracle. Je pose les affaires dont je n'ai pas besoin et claque la porte un peu trop fort, ce qui fait sursauter mon cousin.

- Eh meuf on se calme ! dit-il en reprenant son souffle.
- Mais je suis tout à fait calme, je lui souris.
- Ah ouais ?
- C'est pas ma faute, c'est celle de la porte !
- La porte ? Ouais, ouais, c'est ça, sourit-il. Sinon, avec Camille ? T'en es où ?
- Je lui dirais ce soir quand je la verrais, je te promets. De toute façon, là, elle est occupée.

Avec mon cousin, on sort tous les deux de l'école en passant par le secrétariat prendre nos skates. On monte dans le bus qui nous emmène à l'arrêt proche de notre bâtisse secrète abandonnée. J'adore cet endroit ! J'ai enfin l'impression d'être moi-même !

- Enfin à la maison ! respire mon cousin.
- C'est le cas de le dire, je lui souris. Bon...

Je prends mon téléphone et mets le bluetooth pour mettre la connexion avec le bose qui nous permet d'écouter notre musique tranquillement. Willie a sorti les bombes de couleurs et les masques pour pouvoir peindre sur les murs de la paroi : je sors mon carnet - et lui le sien - et c'est parti pour quelques heures de painting qui dure jusqu'à la tombée de la nuit.

- Bon, tardes pas trop d'accord ? me demande mon cousin quand on descend à notre arrêt.
- T'inquiètes, je serai rentrée pour le dîner, je lui souris.

Il m'embrasse sur le front et pars sur son skate en direction de chez lui. Je mets mes écouteurs sur les oreilles et lance mon skate pour me diriger vers la maison de Camille. Même si elle habite à dix minutes de l'arrêt, j'essaye de ne pas aller trop vite pour retarder la discussion que je dois avoir avec elle. J'arrive devant le portail et descends de mon skate pour le prendre à la main quand je reçois un coup de fil : je décroche sans réfléchir en me disant que ça doit être mon cousin.

- Ouais cousin ? Je suis devant chez elle, je vais lui parler, je dis avant même qu'il en place une.
- Nickie ? C'est Sophie, ma tante a la voix brisée ce qui m'ébranle un peu : je m'attendais pas à son appel et encore moins au son de sa voix qui est mélangée à des pleurs ce qui me fait un peu stressée.
- Tata ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Tout va bien ? la panique se répand en moi !
- Je... non, c'est... c'est...
- C'est William ma chérie, dit mon oncle à la place de ma tante ; même s'il y fait croire que ça va, je le ressens dans le son de sa voix.
- Qu'est-ce que si c'est passé ? Il va bien ? Je l'ai quitté à l'arrêt il y a quinze minutes, je débite rapidement en essayant de ne pas penser au pire.
- Il y avait une voiture, le conducteur n'a pas vu ton cousin. Et tu connais ton cousin quand il est sur son skate ! Il fait un peu le fou ! Il n'a pas fait attention et le conducteur lui a...
- Non, c'est pas possible. Ça peut pas... il peut pas... je dis en essayant de ravaler mes larmes.
- Il n'a pas survécu, est la dernière phrase de mon oncle que je t'entends avant de raccrocher.

Camille est sortie de la maison mais je n'y fais pas attention. Mes larmes coulent à flot sur mes joues, mes jambes me lâchent et je me retrouve assise par terre contre le muret  qui sépare le trottoir du jardin. Il ne peut pas être mort, pas Willie ! Son sourire, ses yeux, son rire, ses cheveux longs : il ne peut pas ! Pas lui ! Il ne devait pas !

***

Les jours sont passés ! Des semaines aussi ! Je ne peux toujours pas croire ce qu'il s'est passé, je me suis renfermée sur moi-même. J'ai tout perdu quand il est parti : ma joie, mon sourire, mon rire, mon... j'ai perdu mon frère, mon confident ! J'essaye de remonter la pente mais je n'y arrive pas. Pas sans lui ! Je ne suis pas retournée à notre endroit secret, je ne dessine plus, je ne joue plus de violon : j'ai tout arrêté ! Pourquoi continuer si je n'ai plus rien ?

- Hey ! Nicky, ça va ? me demande Camille.
- Comme sur des roulettes, Cam, dis-je à ma petite amie en lui donnant un bisou sur la joue.
- Nicky, ça va pas ? Tu penses encore à lui, c'est ça ?
- Non ! dis-je un peu trop sèchement.
- Ah oui ! T'es sûre ? Alors, regarde-moi dans les yeux et dis-moi que tu as bien dormi cette nuit et que tu n'as pas fait de cauchemars !

J'essaye de faire comme si tout allait bien devant tout le monde, même devant elle ! Mais, à l'intérieur, je suis détruite ! Camille le sait mais j'ai pas envie d'en parler.

- Je sais que tu ne veux pas en parler mais je suis là pour toi. Je le vois dans tes yeux que tu vas pas bien, m'avoue-t-elle.
- Ecoute, je vais bien. Avec le temps, ça ira mieux, je lui dis en essayant de faire un sourire qui se veut rassurant.
- Hey ! T'as entendu parler de ce nouveau groupe ? Julie and the Phantoms ? me demande la blonde pour changer de sujet.
- Hum ? Qui ?
- Julie and the Phantoms ! C'est le nouveau groupe tendance en ce moment. Je pense que ça pourrait te plaire. Attends ! Ils ont sorti une vidéo, la chanson s'appelle Edge of Great, s'affole ma copine en sortant son téléphone pour aller sur YouTube.

Depuis que j'ai vu cette vidéo, je ne sais pas comment l'expliquer mais, je crois que c'est ça qui m'a sauvé ! C'est un peu cliché dit comme ça mais, au moins, j'ai pu ré-écouter de la musique. Je ne jouais pas de violon et je ne dessinais pas, mais j'écoutais de la musique. C'est comme si une partie de moi savait que Willie était au courant ! J'écoutais la musique de ce groupe tous les jours et je partageais ça avec ma blonde jusqu'au jour où tout a basculé.

- T'en as pas marre de les écouter ? me demande Camille en griffonnant dans un cahier.
- Je sais pas, pas pour le moment. Pourquoi ?
- Euh... pour rien, pour rien, et elle se replonge dans son cahier.

Ce jour-là, je n'ai pas compris ! Je n'ai pas vu les signes mais elle commençait à détester le groupe. Elle savait une chose que je ne savais pas ! Elle connaissait le secret, elle connaissait l'histoire !