Chapitre bonus : Flashback

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Je toque à la porte de la maison de mon oncle et ma tante ; c'est là où vit mon cousin. Je viens d'annoncer à mes parents que j'étais bisexuelle et que je sortais avec Camille : ils l'ont mal pris et on dit que j'étais une honte à cette famille. Une honte ! Et ils se disent être mes parents ? Est-ce que des parents décident de mettre leur enfant à la rue juste parce qu'ils ne sont pas d'accord avec son orientation sexuelle ? Parce que, oui, ces parents, mes parents m'ont mis à la rue ! Je les déteste ! Je ne savais pas où aller : j'ai donc pris la plupart de mes affaires – même si j'ai déjà la plupart des choses chez Willie – et je suis partie pour rejoindre mon seul allié dans ce monde pourri.

- Nickie ? Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu n'es pas chez toi ? m'interroge ma tante qui vient de m'ouvrir la porte.
- Salut tata ! Je peux rentrer ? je lui demande avec un petit sourire crispé.
- Oui, oui, bien sûr ! Viens rentre, il faut pas que tu attrapes un rhume.

Même le temps n'est pas en ma faveur : il pleut des cordes ! Comme si la météo savait que j'allais avoir une journée pourrie aujourd'hui, on appelle ça l'ironie du sort. Je rentre et laisse mon manteau avec mes chaussures à l'entrée. Ma tante m'indique que Willie est dans sa chambre et j'y monte avec mon sac d'affaires. Je sais très bien ce qu'il doit être en train de faire et décide de lui faire une farce. Sa porte est toujours ouverte : je pose délicatement mon sac à l'entrée de sa chambre et m'approche doucement de lui avant de poser mes mains sur ses épaules ce qui le fait sursauter de peur.

- Merry ? crie-t-il à moitié en enlevant son casque pour le mettre autour de son cou. Qu'est-ce que tu fais là ?
- Sympa, merci de m'accueillir chez toi Pip, je lui dis ironiquement.
- T'es toujours la bienvenue, tu le sais, dit-il en arrêtant la musique de son téléphone.
- Ouais, je sais ! C'est pour ça que je suis venue, je lui fais un petit sourire.

Il m'invite à s'asseoir sur son lit pendant qu'il va fermer la porte pour que l'on puisse discuter tranquillement sans être dérangé par ses parents. Je les ai toujours adorés : ils n'ont rien dit quand Willie a annoncé qu'il aimait les hommes, ils l'ont même soutenu. C'est les parents rêvés ! J'ai toujours espéré que mes parents seraient comme eux mais il faut croire que je me suis trompée à leur sujet. Comme sur pleins d'autres sujets d'ailleurs !

- Alors ? Dis-moi tout, Qu'est-ce qui se passe ? me demande mon cousin. Et ne me dit pas rien parce que je connais cette tête.
- Je l'ai dit à mes parents, j'annonce de but en blanc en jouant avec mes doigts.
- Dit quoi ? Toi et ta sexualité ?
- Ouais, ça, je... ça s'est mal passé.
- Si mal que ça ? grimace-t-il.
- Ils m'ont mis dehors Wil, je pleure. Je... je savais pas où aller donc je suis venue ici mais je comprendrais que...
- Ouhlà ! Pas un mot de plus ! Tu restes ici, tu dors ici, tu manges ici, je m'en fous. Ici, c'est chez toi, m'annonce mon cousin en posant ses mains sur mes épaules.
- Et tes parents ?
- Euh... comment te dire ça ? Ma mère savait que ce jour arriverait.
- Comment ça ? je fronce les sourcils, je suis quand même un peu surprise.
- Et ben... elle savait que tes parents n'étaient pas très ouverts d'esprit et... je sais pas comment elle a su pour toi. Du coup, elle est déjà d'accord pour que tu reste comme pour mon père et moi aussi. De toute façon, je crois que t'as pas trop le choix, rigole-t-il ce qui me fait rire aussi. J'adore cette famille !
- Qu'est-ce que je ferais sans toi ? je lui demande en souriant.
- Strictement rien !

On rigole tous les deux suivis d'un silence. Ça fait toujours du bien de pouvoir discuter comme ça avec mon cousin ! C'est pratiquement le seul à qui j'arrive à me livrer comme ça sans filtre. J'ai l'impression que c'est la seule personne qui peut me comprendre dans ce monde de brute.

- Tu sais quoi ? dit mon cousin après quelques minutes.
- Non mais tu vas me le dire, je lui souris.
- On va faire un pacte tous les deux.
- Un pacte ? Et lequel cher cousin ? je me redresse soudainement intéressée par ce qu'il va me dire.
- On déteste tous les deux faire du mal, on est d'accord ? il me dit en me regardant dans les yeux.
- Oui, ça fait plus de mal qu'autre chose.
- Ok. Je te promets à toi, Veronica Lewis,...
- On dirait que tu vas me faire une demande en mariage, je rigole.
- C'est pas drôle Nickie, concentre-toi, il rigole mais reprends son sérieux. Je te promets à toi, Veronica Lewis, que je ne ferais du mal à personne et que je ne trahirais personne. Encore moins toi.
- Je te promets, William Lewis, que je ne ferais du mal à personne et que je ne trahirais personne. Encore moins toi, je répète après mon cousin.

On crache dans nos mains et on se la serre fermement en se regardant dans les yeux. Je remercierais jamais la vie de m'avoir donné un cousin pareil !

- Alors ? Je te propose quoi ce soir ? Seigneur des anneaux ou Hobbit ? me demande mon cousin en se levant du lit.
- Hobbit, ça fait longtemps ! J'ai envie de revoir ce vieux Smaug, je lui sourie.
- Génial ! Je te laisse préparer le film. Nuit blanche et pizza ! Quatre fromages et pepperoni ?
- Comme d'habitude cher cousin !

Il sort de sa chambre prévenir ses parents de la suite de la soirée et on commence à prendre la trilogie dans son armoire pour le mettre dans le lecteur DVD de sa télévision. Malgré que ce soit mon cousin, je l'ai toujours un peu détesté sur le fait qu'il est droit à l'écran dans sa chambre et pas moi.

How I became a PhantomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant