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- T'aurais pu éviter de prendre toute ta garde-robe avec toi, grimace Samuel en poussant les valises de Sara dans le coffre de sa voiture.

La blonde finit de limer l'ongle de son majeur puis le redresse vers mon meilleur ami, un sourire mesquin sur les lèvres. Très bien.

- Mais qu'est-ce qu'elle fou ? souffle Antoine, le portable collé à son oreille.

Nous n'attendons plus que Emma qui donnait ses leçons de danse ce matin. Celle-ci se dépêchait de finir et nous rejoignait pour directement prendre la route vers Saint-Florent. Mais il se pourrait qu'elle ait pris un peu de retard, chose qui ne dérange que son petit ami, à en voir son attitude.

- Emma, c'est moi. Encore. Tu es où ? On t'attend depuis dix minutes.

Antoine raccroche avec rage puis fait les cent pas sur le trottoir, les mains dans les poches.

- C'est le troisième message que tu laisses, je pense qu'elle est au volant et qu'elle ne sait tout simplement pas te répondre.

Assis sur le capot de ma voiture, je le toise du regard suite à mes paroles mais il n'y fait pas attention. Dommage. Je ne sais pas ce qui l'inquiète autant mais ce n'est sûrement pas l'état d'Emma, savoir s'il lui est arrivé quelque chose ou non ne lui passera sûrement jamais par la tête.

Je ferme les yeux pour laisser les rayons de soleil flâner sur ma peau et ça me fait un bien fou. Cette semaine va être aussi longue qu'intéressante, seule la présence d'Antoine risque de m'énerver, si ce n'est déjà fait.

Le bruit d'un moteur me sort de mes pensées quand je vois la petite voiture d'Emma se garer dans l'allée du garage. Pressée, elle sort de celle-ci tout en se dirigeant vers nous, les mains levées vers le haut.

- Désolée, désolée, désolée. J'ai fait tout mon possible pour qu'on me remplace samedi prochain, histoire de rester un peu plus longtemps là-bas.

Un sourire se dessine sur mes lèvres lorsqu'elle prononce ces mots, heureux de la voir plus enthousiaste que les jours précédents. Antoine n'a pas l'air d'être du même avis puisqu'il roule des yeux en se précipitant vers la voiture de Samuel, dans laquelle il rentre.

- Niquel ! On y va.

Sara prend la main de sa meilleure amie et elles s'éclipsent toutes les deux à l'arrière de la voiture de Samuel, à mon plus grand regret. Téa m'accompagne dans la mienne ainsi que Noah et Gabrielle qui s'installent sur la banquette arrière.

C'est parti.


Les routes sont fluides, ce qui fait que nous gagnons de précieuses minutes qui font que le trajet soit moins ... ennuyant. Mes deux amis à l'arrière sont trop occupés à regarder un film sur le téléphone du métis pour remarquer que Téa et moi ne parlons pratiquement pas.

Trois quarts d'heure plus tard, j'augmente le son de la radio histoire de passer le temps comme il se doit. Si Emma était là, ma voiture se serait transformée en discothèque dès notre départ. On aurait chanté sur des centaines de chansons jusqu'à ce qu'on en puisse plus. Mais elle n'est pas là. Et je suis curieux de voir ce que ça donne dans la voiture de Sam.

- Pourquoi tu souris ? me demande Téa alors que ses yeux me suspectent comme si j'avais commis un meurtre.

Je souris, moi ? Sans me rendre compte, je hausse les épaules tout en gardant mon regard sur la route.

- Je suis content qu'on parte tous ensemble.

À moitié convaincue, elle ne cesse de me fixer mais je nie. J'entends Gabrielle râler à l'arrière lorsque le téléphone de Noah sonne, ce qui coupe la diffusion de leur film.

- Allô ? ... Non, je suis déjà parti, pourquoi ? ... D'accord, tiens-moi au courant. ... Dany devrait savoir, demande-lui. ... Ok, super. ... À plus, Lucie.

N'étant pas de nature curieux, je n'écoute pas spécialement la conversation de Noah, mais le prénom qu'il prononce me laisse assez perplexe ; je l'ai déjà entendu quelque part. N'était-ce pas de cette Lucie dont parlait Emma à mon arrivée ?

- Tout va bien ? demandé-je au regret de Gabi qui attendait que Noah appuie sur le bouton play.

- Oui, oui. C'était la nouvelle serveuse du Letie's. Elle se débrouille bien mais elle est parfois un peu maladroite.

Une serveuse qui s'appelle Lucie et qui travaille au même endroit qu'Antoine... Intéressant.

Le reste du trajet est, étonnamment, plutôt rapide. J'ai briefé mon cerveau afin qu'il arrête de trop penser suite à ce que m'a dit Noah. Je n'arrête pas de réfléchir et c'est plutôt mauvais puisque ma haine envers Antoine commence à s'agrandir, ce qui risque d'être compliqué afin de cohabiter toute la semaine.


La maison qui se présente devant mes yeux est magnifique ; de couleur blanche, elle est entourée de nombreux arbustes fleuris qui ont l'air d'être parfaitement entretenus. L'allée, composée de pierres grises, nous mène jusqu'à l'entrée de la demeure dans laquelle nous entrons, après Sara. L'énorme salon qui nous est destiné est composé de trois grands canapés, formant un U, ainsi que d'une table basse en bois blanc et d'une télévision à écran plat. Cette même pièce mène sur une cuisine ouverte, très moderne et full équipée. Et c'est en traversant celle-ci que j'aperçois une vue improbable dont je n'espérais pas autant de beauté. La grande terrasse, reliée à la cuisine et au salon, est équipée d'un escalier en bois qui nous permet de rejoindre la plage, sans même devoir marcher. Le paradis.

Emma, qui connaît la maison par cœur, se dépêche de prendre ses valises et de les poser dans la première chambre qu'elle aperçoit, suivi d'un Antoine presque motivé.

La particularité de cette villa est que tout se trouve au rez-de-chaussée, aucun escalier n'est présent –hormis celui qui descend de la terrasse vers le sable–, ce qui fait que toutes les pièces se trouvent au même étage, sur toute la longueur.

J'enfile la lanière de mon sac sur mon épaule et décide de partir visiter les chambres disponibles, ce qui ne devrait pas être trop difficile vu le nombre de pièces que comporte cette maison. En passant devant la chambre voisine à la salle de bain, j'aperçois Samuel me faire signe :

- Liam, viens, on va s'installer ici, c'est la plus grande.

Sans broncher, j'entre dans la pièce -qui doit faire trois fois la taille de ma chambre- et installe mes affaires sur un lit simple, comme l'ont déjà fait mes amis.

Suite à notre altercation, Samuel et moi ne nous sommes adressés la parole qu'hier matin sur le chemin de la boutique. J'avais insisté auprès de lui pour m'accompagner afin d'aller proposer à la patronne d'Emma de la laisser prendre une semaine de repos, elle n'a pas hésité. Je savais qu'Emma ne demanderait pas de vacances, j'avais bien vu à son attitude que ça ne lui plaisait pas ; mais partir sans elle m'était impossible. Mon meilleur ami m'a remercié et nous n'avons plus jamais reparlé de l'histoire entre Antoine et sa sœur.

Je décide de changer de t-shirt avant de rejoindre la plupart d'entre nous, dans la cuisine. Gabrielle s'est déjà attaqué à celle-ci puisqu'elle nous prépare, à l'instant, une salade de fruits avec les restes du frigo.

- Emma, Antoine, pas de bêtise. Notre chambre est juste à côté de la vôtre, sourit Sara sous les regards amusés des tourtereaux.

- Téa tu dors avec nous ? Il y a quatre lits dans notre chambre, demande Gabi, concentrée dans sa recette.

- Pourquoi pas, oui.

La brune part installer ses affaires et j'en profite pour ouvrir la baie vitrée qui mène sur la terrasse. Je m'appuie contre la rambarde et profite de la vue qui m'est offerte, les yeux fermés, apaisé.

- J'adore cette vue.

La voix d'Emma me réchauffe le cœur, je la reconnaîtrais parmi toutes. Sans ouvrir les yeux, je souris afin de profiter de sa présence à mes côtés. Quelque chose me dit qu'un certain garçon va la monopoliser jusqu'au dernier jour.

- J'adore aussi.

Le temps d'un étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant