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Ajaccio – novembre 2020

- Arrête de bouger, soupire Dominique en resserrant le corset de la robe qui m'empêche de respirer.

- Sérieusement Domi... Je dois vraiment aller aux toilettes.

- Retiens-toi. On a presque fini.

- Ça va faire deux heures, murmuré-je en levant les yeux au ciel et en grimaçant de douleur.

- Je te préviens, si tu gâches tout, je ne recommencerai pas.

- D'accord.

Sans plus un mot, je laisse ma patronne terminer les finitions de la robe que j'ai tant attendue. Pour mon anniversaire, rien ne m'aurait plus fait plaisir qu'une création made in notre boutique pour rejoindre les amis à la maison. Mais c'est long. Et je dois avouer que ça sert vraiment beaucoup. Mais si je prononce un mot de plus, elle va vraiment tout envoyer en l'air alors je me contente d'admirer notre boutique, comme si je ne la connaissais pas.

Deux petites semaines sont passées depuis la fête foraine et je commence seulement à me sentir mieux. Il faut dire que mes proches ne me laissent quasiment pas respirer. Entre les sorties forcées, les restaurants avec mon père et les appels de Noah qui n'en finissent plus, je pense qu'ils se sont tous passé le mot pour que je n'aie pas une seconde à moi et pour que je ne puisse pas penser à autre chose. Mais c'est mignon. Et j'ai fini par accepter leur aide.

- Tadaaaaam !

En me tournant face au miroir, je n'en crois pas mes yeux. La robe que je porte ressemble comme deux gouttes d'eau à celle que je dessinais depuis des mois. Copie conforme. Dominique a fait du bon travail et mes yeux qui pétillent ne peuvent prouver le contraire.

- Waouw, je...

Sans voix, je tourne sur moi-même afin de regarder notre création, dans les moindres détails. Il s'agit d'une robe sirène, longue, qui descend jusqu'à toucher le sol. Sa couleur rouge rend le style vraiment sexy, et c'était ce que je recherchais. Je me suis laissée aller pendant trop longtemps. Il faut que je me reprenne en main. Alors pourquoi pas le jour de mon anniversaire ? Tout recommencer à zéro. Tout oublier.

- Merci Domi, c'est... parfait.

Je marche du mieux que je peux jusqu'à elle afin de la serrer si fort dans mes bras que je pense lui faire mal. Mais je m'en fiche. Je la remercie de nombreuses fois à l'oreille avant de la lâcher en riant.

- Joyeux anniversaire ma belle.

- Merci, je... Je ne sais toujours pas quoi dire tellement elle est magnifique...

- File, maintenant. Va retrouver ta famille et tes amis. Tu le mérites.

Ce n'est qu'après avoir aidé ma patronne à tout ranger et l'avoir remercié encore, plus ou moins, une vingtaine de fois que je me décide à prendre la route vers la maison. J'aurais peut-être dû attendre d'être rentrée pour enfiler ma robe vu la difficulté de rouler avec mais je n'aurais jamais eu le courage de l'enlever. Elle est beaucoup trop belle.


Excitée de rejoindre tous les gens que j'aime, je me gare rapidement devant chez moi, pressée de rejoindre la porte d'entrée. Ce qui m'étonne est qu'il n'y a aucune lumière... Aucune voiture non plus. Je suis pourtant certaine qu'on faisait ça à la maison. Et que ce n'était pas une surprise étant donné que j'étais au courant.

J'insère alors la clé pour ouvrir délicatement la porte, me tournant pour allumer la lumière qui donne directement dans la cuisine. En me retournant, personne n'est là.

Le temps d'un étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant