Le temps d'un été

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Aujourd'hui, c'est journée repos.

Le matin, les filles sont allées faire les courses pour le reste de la semaine tandis que nous, les garçons, avons rangé la maison qui est rapidement devenue sale à force de ne rien ranger. L'après-midi, Antoine, Samuel, Gabrielle et Sara décident de rester à la maison pour se reposer et ne simplement rien faire tandis que je me dirige vers la plage accompagné de Téa, Emma et Noah. Le soleil est beaucoup plus fort que les autres jours et la chaleur est presque insupportable. Seule Emma ne s'en plaint pas ; elle est tellement différente de son frère, lui qui râle pour un rien...

Nous installons nos serviettes de plage sur le sable chaud et Téa me prend les mains afin de me tirer vers l'eau, chose qui me tente bien puisque je ne supporte déjà plus les 35 degrés qui agressent ma peau. Déjà torse nu, j'observe Emma se coucher sur son dos et enfiler ses lunettes de soleil, je ne sais vraiment pas comment est-ce qu'elle supporte.

Je me dirige vers la mer avec mon amie et la sensation que me procure l'eau fraîche sur mon corps n'a pas de prix, c'est incroyable. Nous nous enfonçons de plus en plus et je sens Téa s'accrocher à mes épaules tout en montant sur mon dos. Je n'ai plus pieds mais je m'efforce de toujours la porter, profitant de sa présence auprès de moi. Je suis content qu'elle soit venue avec nous et qu'on puisse rattraper le temps perdu ; il est vrai que le fait que je l'ai ignoré toutes ces années n'était pas très intelligent.

- Tu te souviens de notre voyage de dernière année au lycée ? demande Téa, nostalgique.

- Bien sûr que je m'en souviens. Il était terrible, on sortait tous les soirs.

Je secoue mes cheveux pour les remettre en place puis je sens mon amie se décaler afin de me contourner et de s'accrocher à mon torse, ses jambes enroulées autour de mes hanches.

- Samuel avait réussi son pari, il a dû se faire quoi... deux ou trois italiennes ? rit la brune.

- Si pas plus. Et toi, le gars que t'avais rencontré en boîte mais qui ne comprenait pas un mot de ce que tu disais, c'était pas mal non plus, rigolé-je.

- Il n'y a que toi qui a été sage. Sauf avec moi.

Ses bras ont rejoint ma nuque et je sens son corps se coller au mien alors qu'elle sourit malicieusement. Je n'aime pas ça.

- C'était une erreur, tu le sais, on avait trop bu.

Je détourne mon regard pour observer les horizons et défais mon emprise mais elle s'accroche à moi tel un koala.

- Peut-être pas... Liam, on pourrait voir ce que ça peut donner...

À ses mots, je la regarde, surpris de cette soudaine attention qu'elle a envers moi, et rigole en secouant mon visage. Elle blague, ce n'est pas possible autrement. Lors de ce voyage, tous nos amis en ont profité, nous étions en Italie avec nos professeurs mais le soir personne ne respectait plus rien et nous dormions à des heures pas possible. La dernière soirée, Samuel, qui dormait dans la même chambre que moi, était parti s'amuser avec plusieurs filles qu'il avait rencontrées et Téa m'avait supplié de rester avec elle pour ne pas devoir supporter les ragots de sa colocataire de chambre. On buvait pas mal, comme d'habitude, jusqu'à ce qu'on ne tienne plus debout. Téa m'avait proposé un massage mais c'est allé un peu plus loin que ses mains sur mon dos. Beaucoup trop loin pour qu'on ne puisse faire marche arrière. On se souvenait parfaitement de cette nuit-là le lendemain mais nous n'en avons jamais reparlé. Jusqu'à aujourd'hui.

- C'est une mauvaise idée, on gâcherait notre amitié pour rien... murmuré-je en fixant ses lèvres.

- Mais tu en as envie.