On a cold Nebraska night

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Surpriiiiiiiise <3 N'oubliez pas de voter :D

— Fais comme chez toi.

Ça va être compliqué, ai-je songé en pénétrant lentement sur le territoire de Seth. Je m'étais déjà tenue sur le pas de sa porte, mais ça n'était pas vraiment la même chose que de rentrer chez lui et de m'installer confortablement.

Mais bon, comme je me sentais faible et que j'avais des vertiges, je me suis dirigée en chancelant vers un canapé, ignorant le coup d'œil inquiet que me lançait Seth. Il avait l'air de vouloir m'aider, mais il avait dû percevoir mon malaise et gardait ses distances. Je ne savais pas exactement quel genre de sixième sens l'avait prévenu, mais je lui en étais reconnaissante. J'avais besoin qu'on me fiche la paix et plus particulièrement qu'on ne pose pas la main sur moi.

— Je vais nous préparer de quoi grignoter. Tu veux boire quelque chose ?

— Un verre d'eau ou de jus d'orange, si tu as, merci.

Je me suis effondrée sur les coussins moelleux en réprimant un soupir de soulagement. Je me sentais tellement idiote de me laisser aller ainsi ! Je valais mieux que ça, tout de même ! Enceinte d'un mois et demi à peine et je ne pouvais déjà plus tenir debout. Tu parles d'une honte !

Seth, rassuré sur mon état, a disparu dans la cuisine, qui se trouvait en face de l'entrée.

J'ai laissé errer mon regard dans le salon, essayant désespérément de me distraire de ma faiblesse passagère. C'était une pièce meublée sobrement, mais avec goût, aussi propre et rangée que ce à quoi je m'attendais. Après tout, Seth avait beau renier son entraînement militaire, pour une raison qui m'échappait, on n'effaçait pas comme ça neuf années passées dans l'armée. Il y avait une table en bois massif, le canapé en cuir noir sur lequel j'étais affalée, un guéridon en sur lequel reposait un vase en cristal et un bouquet de fleurs éternelles, et un buffet, supportant tout un tas de bibelots... et un cadre photo.

Mon œil a immédiatement été attiré par ce dernier objet. L'intérieur de la maison de Seth était douillet et chaleureux, mais il ne m'apprenait pas grand-chose sur son propriétaire. Rien que je ne sache déjà, en tout cas. Or, ce cadre au bout de la pièce était le seul objet vraiment personnel à s'y trouver. Je n'arrivais pas à discerner les visages de ceux que la photo représentait, et j'avais une envie quasi irrépressible de me lever et de m'en approcher. La faiblesse dans mes jambes avait miraculeusement disparu. Comme quoi, rien ne valait un bon coup de fouet de la part de cette garce de curiosité pour vous remettre sur les rails.

J'ai lancé un coup d'œil par-dessus mon épaule. Seth était toujours dans la cuisine, je l'entendais s'affairer. Avais-je le temps de me lever incognito et d'aller reluquer le cadre avant qu'il ne m'apporte mon verre d'eau ? Et puis d'abord, pourquoi est-ce que je cherchais à tout prix à le faire en douce ? Après tout, la photo était là, dans son salon, visible par tous les potentiels visiteurs qu'il pouvait avoir. Ça ne devait pas être un secret d'État, si ? Il m'avait bien dit de faire comme chez moi, en plus. Mais je craignais peut-être qu'il croie que je jouais la comédie. S'il me retrouvait plantée devant son buffet, à lorgner cette photo, alors que l'instant d'avant je titubais jusqu'à son canapé, il allait certainement penser que je me foutais de lui.

Je n'ai pas eu le temps de tergiverser plus en avant. Mon voisin a surgi dans le salon et j'ai fait de mon mieux pour regarder partout sauf en direction de ce maudit cadre. Seth a posé un plateau avec un verre de jus d'orange et un mini bol de chips. Mon cœur a palpité de tendresse. Cet homme était beaucoup trop adorable pour être encore célibataire à 32 ans. Comment était-ce possible ? Il y avait forcément un couac quelque part, non ?