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Hello! Voilà les deux chapitres de cette semaine. J'essaierai de publier le 3 et le 4 mardi et vendredi prochain. Bonne lecture!

Camille roulait à travers la ville sans prononcer un mot. Nous étions sur le territoire des Black Panthers et je sentais mon cœur battre violemment contre ma cage thoracique en imaginant ce qui allait bientôt se produire. Pourtant, mon apparence n'y laissait rien paraître. J'avais été élevée par la meilleure des dissimulatrices, je n'avais pas de mérite. Camille, elle, ne réussissait pas à cacher sa nervosité. Les doigts de sa main droite tambourinaient contre le pommeau du boîtier de vitesse, ceux de la gauche sur le volant. Elle regardait de tous les côtés, comme si des BP allaient nous tomber dessus d'un instant à l'autre.

— Comment tu peux être sûre qu'ils ne vont pas vraiment te buter ?

— Contrairement à ce qu'on pourrait penser en les côtoyant, les Black Panthers ne sont pas complètement c... débiles.

— Bien esquivé.

— Je suis la fille de Dona McAllister. Quand je leur aurai servi les... boniments que je leur réserve, ils n'auront aucune envie de me descendre, crois-moi. Ils savent ce dont ma mère est capable. Ils savent qu'ils auront tout intérêt à me laisser en vie.

Camille a tourné dans l'angle d'une ruelle sombre et je lui ai fait signe de s'arrêter. Elle s'est garée sur le bas-côté et a actionné le frein à main avant de se tourner vers moi, les sourcils froncés.

— Raska, tu es l'avocate principale de la famille. Tu ne crois pas que les BP voudront se débarrasser de toi, quand l'occasion se présentera ?

J'ai haussé les épaules.

— De toute façon, ça aurait fini par arriver. Autant que je tente le coup tant que j'en ai encore l'occasion.

— Mais... et s'ils te frappent au ventre ?

J'ai serré les mâchoires.

— T'inquiète, je sais esquiver les coups.

Camille n'a rien rétorqué, cette fois. Elle savait que c'était vrai.

J'ai relevé la capuche pour cacher mes cheveux courts et mon visage et j'ai ouvert la portière.

— Merci de m'aider.

Mon amie a soupiré en sortant à son tour. Nous nous sommes rejointes devant le coffre et elle m'a observé du coin de l'œil, faisant mine d'être fâchée.

— Est-ce que tu te rends compte de la chance que t'as eue ? Quelles étaient les probabilités pour que j'aie ça en stock ?

— Allez, arrête de râler et aide-moi.

Camille a inspecté les alentours, mais la ruelle était vide. De toute façon, il faisait trop noir pour y voir quoique ce soit. Elle a ouvert le coffre et j'ai observé froidement le cadavre de la jeune femme qui était fourré à l'intérieur. Elle était consciencieusement enveloppée dans une bâche transparente et complètement nue. Elle faisait approximativement ma taille et ma corpulence. Nous ne nous ressemblions absolument pas, à part cela, mais dans quelques minutes ça n'aurait plus aucune importance.

— Ça fait combien de temps qu'elle est à la morgue ?

— Deux semaines. Personne n'est venu la réclamer. Sans papier, décès dû à une overdose, retrouvée dans un squat... tout indique que personne ne serait jamais venu.

— Parfait, ai-je déclaré en la soulevant par les épaules.

— Non, laisse-moi prendre cette partie, c'est la plus lourde.

On a cold Nebraska nightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant