En voilà un deuxième pour me faire pardonner du retard !
Bonne lecture, n'oubliez pas de voter :)
Pendant une seconde, une minuscule seconde, je me suis imaginée m'emparer à nouveau de mon flingue et loger une balle entre les yeux de Seth. Cette seconde a duré assez longtemps pour me permettre de me demander comment je cacherais le corps. Assez longtemps pour que je commence à élaborer un plan pour expliquer sa disparition.
Puis cet instant fugace, mais bien réel, a éclaté et j'ai repoussé cette idée avec violence, aussi horrifiée par elle que par le fait que mon voisin connaissait l'existence des tatouages.
De mes tatouages. Ces dessins sur ma peau qui faisaient de moi quelqu'un d'unique et surtout quelqu'un d'identifiable.
Mais Seth s'en fichait pour le moment, ou en tout cas c'était l'impression qu'il donnait. Il venait de se remettre à genoux devant moi, un torchon propre et trempé à la main et nettoyait la plaie qui se trouvait sur mon sourcil, là où l'homme avait frappé la première fois.
— Comment... ? ai-je juste réussi à croasser.
Le type avait écrasé ma glotte en cherchant à m'étrangler et ma voix en avait pris un coup. J'allais très sûrement écoper d'hématomes, mais après tout, j'y étais habituée, maintenant.
— J'ai entendu les coups de feu, a-t-il soufflé en comprenant ma question. Je suis venu aussi vite que j'ai pu. Tu... tu n'as rien ? Je veux dire, à part ça. Il n'a pas...
— Non, l'ai-je coupé avant qu'il ne s'inquiète trop. Non, je n'ai rien. Je vais bien.
Je crois que j'essayais autant de m'en convaincre qu'à lui.
— Tu as pu voir à quoi il ressemblait ?
— Homme, un mètre quatre-vingt, quatre-vingt-dix kilos, de type caucasien, et il avait une cicatrice sur la main droite, un trait sur la peau entre son pouce et son index. Mais il avait une cagoule et des vêtements noirs couvrants. J'ai pu voir quel genre de chaussures il portait, par contre. Des rangers noirs à lacets.
Seth avait arrêté d'éponger le sang qui coulait de mon arcade et m'observait avec incrédulité.
— Tu as réussi à voir tout ça ?
— Le temps passe très lentement quand quelqu'un essaie de vous étrangler.
Les mots m'avaient échappé et j'ai retenu de justesse ma main d'effleurer mon cou. Seth a réagi, par contre. Il a baissé les yeux et a relevé mon menton pour avoir une meilleure luminosité sur la peau de ma gorge. Je ne sais pas pourquoi, mais je l'ai laissé faire. Je me sentais faible et lasse, fatiguée à l'idée de me battre encore.
L'hématome devait déjà apparaître parce qu'il a juré entre ses dents. Ça m'a fait sursauter, d'ailleurs. C'était la première fois que je l'entendais proférer une grossièreté.
— Il faut que tu appelles la police, Sarah, a-t-il glissé d'une voix douce, comme s'il savait d'avance que j'allais me dresser contre cette idée.
— Hors de question ! ai-je grondé en carrant les épaules et en repoussant sa main. Je peux me débrouiller toute seule. Je n'ai pas besoin d'aide, ni de la police ni de toi !
Même si les mots avaient été secs et cruels, Seth n'a pas reculé. Au contraire, il a souri avec gentillesse.
— En effet, tu viens de le prouver. Mais tu devrais le faire, Sarah. Je comprends que tu ne leur fasses pas confiance. Je comprends que tu refuses d'accorder ta confiance à qui que ce soit, d'ailleurs. Mais pense à ce qui va se passer : d'autres personnes ont dû entendre les coups de feu. Ces gens vont appeler les flics, eux. Et quand ils viendront chez toi, qu'ils découvriront les impacts de balles, tu risques d'avoir des ennuis et tu seras encore plus impliquée avec les forces de l'ordre que si tu avais tout simplement déclaré l'agression.

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On a cold Nebraska night
Storie d'amoreLorsque Raska apprend qu'elle est enceinte, elle n'a pas d'autre solution que de fuir le monde violent dans lequel elle évolue en simulant sa propre mort. Elle disparaît alors aux yeux des individus dangereux qu'elle côtoie tous les jours. Quittant...