Bon, et comme je suis quelqu'un de sympa et que j'ai coupé le chapitre 7 au beau milieu (donc vous n'avez plus la fin), je vous poste le 8, avec le passage qui y a été rattaché! Demain, je publierai la suite, comme prévu ! Surfruiiiiise!
Samedi 17 juin, 9h00, Turtle Lake, Dakota du Nord.
J'ai passé les 4 jours qui ont suivi à finir de nettoyer mon nouveau chez moi, ayant à chasser les rats moi-même puisque mes trois locataires étaient d'une inutilité affligeante, en ce qui concernait la dératisation. Mais je m'en moquais un peu, je devais bien l'admettre, puisqu'ils me tenaient compagnie et qu'ils étaient craquants. Ils s'étaient tout à fait habitués à la maison et n'essayaient même pas d'en sortir, ce qui m'arrangeait bien parce que je comptais en faire des chats d'intérieur. Je n'avais aucune envie d'en retrouver un tartiné sur la route qui se trouvait quelques centaines de mètres plus haut, un beau matin. J'allais quand même devoir les faire stériliser, je le savais, et j'ai pris rendez-vous avec une véto du coin qui m'a assuré que les opérer à 4 mois ne poserait aucun problème. La date fatidique était prévue le lendemain et je regardais les triplés avec compassion et une pointe de sadisme en les voyant se courser à travers la maison avec tant d'innocence.
L'ignorance est la condition nécessaire du bonheur des hommes, avait dit Anatole. Mais apparemment ça marchait aussi pour les chats et tous les animaux de compagnie qui pouvait potentiellement perdre leur capacité à procréer du jour au lendemain.
Alors que Roosevelt escaladait ma jambe avec une férocité telle que je me demandais s'il ne cherchait à se venger par avance de ce que j'allais lui faire subir, j'ai regardé par la fenêtre et expiré avec agacement en voyant l'amoncellement de vieux meubles trempés qui ornaient mon jardin. J'avais bien tenté de les ignorer, et même secrètement espéré qu'ils se volatilisent miraculeusement dans la nuit, mais ô mystère, ils étaient toujours là quand je me réveillais au matin. J'avais réfléchi longuement à la manière dont je pouvais m'y prendre pour m'en débarrasser, mais, quel que soit le temps que je passais à me triturer les méninges, j'en arrivais toujours à la même conclusion : dans l'éventualité où j'arrivais à soulever tous ces meubles –que j'avais simplement traîné hors de la maison– pour les mettre dans une remorque, il me fallait encore ladite remorque. Et je ne pouvais pas rester éternellement dans une maison totalement vide non plus. J'avais au moins besoin d'un canapé et d'une table de salle à manger. Et d'une Télé aussi.
La conclusion avancée de la chose, celle à laquelle je ne voulais pas me résoudre, c'était que j'allais avoir besoin de l'aide de quelqu'un. Je ne voulais pas acheter de remorque. Mon pécule commençait à s'amenuiser dangereusement et, une fois mes meubles achetés, il ne me resterait pas grand-chose pour vivre.
Conclusion 3.0 : j'allais avoir besoin d'un job. Vite.
Du coup, pour en revenir à la 2.0, j'ai vite compris que, malgré mon irrésistible envie de rester planquée aux yeux du monde, il allait bien falloir que j'aie une vie sociale. En commençant par demander l'aide de Seth, puisqu'il avait un Pick-Up et une remorque. Peut-être accepterait-il de me prêter cette dernière ? Cela me permettrait au moins de débarrasser mon jardin du dépotoir que j'avais engendré.
J'ai attrapé Roosevelt par la peau du cou, alors qu'il arrivait bravement au niveau de ma ceinture, et je l'ai pris dans mes bras pour le caresser. C'était le plus câlin des trois et il n'était jamais rassasié d'attention. Quand je le prenais contre moi, au lieu de se débattre et de chercher à redescendre, comme le faisaient ses garces de sœurs, il se blottissait dans mon cou et se mettait à ronronner si fort que ça devait s'entendre depuis l'extérieur. Je ne savais même pas qu'un chat pouvait être aussi proche de son maître. Et bizarrement, moi qui n'aimais pas qu'on me colle aux basques, je découvrais que ça me plaisait.

VOUS LISEZ
On a cold Nebraska night
RomanceLorsque Raska apprend qu'elle est enceinte, elle n'a pas d'autre solution que de fuir le monde violent dans lequel elle évolue en simulant sa propre mort. Elle disparaît alors aux yeux des individus dangereux qu'elle côtoie tous les jours. Quittant...