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— Qu'est-ce qui s'est passé cette nuit ?

J'ai froncé les sourcils et interrogé Seth du regard.

— Tu m'as dit que tu avais passé une sale nuit. Qu'est-ce qui s'est passé ?

J'ai reporté mon attention sur la route, tout à coup embarrassée. Mes craintes de cette nuit me paraissaient bien idiotes, à présent. J'étais passée en mode survie parce qu'un volet claquait contre mon mur et que mes chats s'étaient réfugiés dans leur arbre pour la nuit au lieu de dormir avec moi.

— Je... je ne dors pas très bien, ces derniers temps.

— Des problèmes d'insomnies ?

— On peut dire ça.

Seth m'a coulé un long regard compréhensif mais n'a rien ajouté. Et comme il ne me pressait pas, je me suis soudain sentie obligée de continuer :

— Je ne sais pas si tu as vu, mais j'ai fait installer des volets à la française.

— Ah ! Si, j'ai vu. Ça m'a fait drôle, d'ailleurs.

— Oui, eh bien j'ai toujours détesté cette habitude américaine de ne pas mettre de volets aux fenêtres. Ma famille vient d'Irlande et, même si on a presque toujours vécu aux États-Unis, on n'a jamais supporté de ne pas avoir de volets.

C'était le moins qu'on puisse dire. Ma famille n'avait jamais vécu en Irlande, du moins pas celle qui était encore en vie, et encore moins aux États-Unis. Par contre je ne mentais pas le moins du monde quand je disais que ma mère détestait savoir qu'elle pouvait être observée à son insu. Ce n'était pas des volets que nous avions, chez nous, mais des rideaux en titane. Et j'exagérais à peine.

— Bref, un des volets s'est détaché cette nuit avec le vent et a claqué contre le mur. Ça m'a réveillée en sursaut et... je ne sais pas pourquoi mais... j'ai eu... j'ai... enfin, ça m'a empêchée de me rendormir.

Je me sentais tellement stupide et pathétique à lui avouer ça. Pourtant, quand j'ai osé lui jeter un coup d'œil, Seth s'est contenté de me sourire avec douceur.

— Tu sais, je crois que je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi fort que toi.

— Tu me connais à peine...

— Et pourtant, m'a-t-il interrompue, j'ai déjà deviné que tu étais une personne possédant une volonté de fer et une force mentale extraordinaire. Mais ça ne fait pas de toi une espèce de Wonder Woman infaillible. Tu as vécu des choses compliquées. La plupart des gens en seraient anéantis. Mais tu as toujours la tête haute et tu gardes ta fierté. Seulement voilà, tu as aussi le droit de te montrer vulnérable. Tu ne serais pas humaine, si ce n'était pas le cas.

J'ai médité ses paroles quelques instants. J'avais le droit d'être vulnérable ? Vraiment ? Je n'en étais pas certaine. La vulnérabilité était une faiblesse dans laquelle ma mère pouvait taper. Si je baissais la garde, je pouvais nous mettre en danger, mon enfant et moi. Pourtant, même si je ne voulais pas forcément les accepter, les mots de Seth m'ont fait du bien.

Un sourire a lentement étiré mes lèvres sans que je parvienne à le réprimer.

— Wonder Woman, hein ?

— Je suis un fan des DC Comics.

— Oh non, quoi ? Les films du studio Marvel sont bien meilleurs.

— Pfff, et puis quoi encore ? Y a tellement de super héros chez eux que ce sont les mecs normaux qui deviennent rares !

J'ai pouffé de rire, prise de court. Nous avons roulé en silence pendant une dizaine de minutes puis je me suis souvenue de la visite que j'avais reçue la veille.

On a cold Nebraska nightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant