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J'ai été dans l'impossibilité de publier le chapitre 9, vendredi... mais le voilà ! Bonne lecture et votez surtout ! :D

Quand je suis rentrée chez moi pour récupérer mon sac à main et vérifier que tout était bien fermé, Obama était en train de déchiqueter un des sacs en papier que j'avais ramené des courses, quelques jours plus tôt. Elle avait dû aller le pêcher dans la poubelle et j'ai soupiré avant de poser un carton rempli de conserves dessus afin qu'elle ne réitère pas sa bêtise. L'ignoble petit gremlin a continué de s'acharner sur son bout de papier jusqu'à ce que je me baisse pour le ramasser. Obama a alors sauté comme un ressort et est partie comme une furie à l'étage, se cognant à la rambarde au passage. Un rire m'a échappé. J'avais envie de l'étrangler, mais autant envie de la câliner.

Bizarre. Est-ce que les chats faisaient cet effet à tout le monde ? Je ne pouvais pas vraiment savoir, puisque nous n'étions pas très félins, dans la famille. Ma mère détestait carrément les chats et dressait même ses dobermans à leur donner la chasse, quand l'un d'entre eux avait le malheur de s'aventurer sur notre propriété.

Mais je m'apercevais que je les aimais bien, finalement. Je verrai si ce sentiment persiste, quand je rentrerai après les avoir laissés une bonne partie de la journée seuls. Ils allaient très certainement s'ennuyer et, comme je les voyais mal faire leur boulot de chasseurs, j'avais un peu peur qu'il ne s'en prenne à autre chose. Comme à mon matelas ou aux quelques fringues que j'avais amenées avec moi. Tant pis, je n'avais ni le temps ni la patience de courir après les greffiers pour les enfermer tous dans la deuxième chambre, la pièce la moins dangereuse pour eux comme pour moi.

Un moteur a retenti devant le portail et j'ai pris une grande inspiration pour calmer mes nerfs en pelote. Heureusement que j'avais arrêté de fumer 10 jours plus tôt, parce que sinon ce pauvre Seth en aurait pris plein la tête. Cela dit, ça l'aurait peut-être vacciné contre les bonnes intentions à mon égard.

Je suis allée chercher le peu de patience que j'avais en moi et je l'ai remonté de force à la surface. Seth cherchait juste à se montrer serviable. Il allait me donner un coup de main et je devais lui en être reconnaissante. Après tout, j'étais enceinte. C'était faire preuve d'inconscience que de vouloir déplacer tous ces meubles toute seule.

— Y a quelqu'un ? a lancé le Preux Chevalier depuis l'entrée, sans oser faire un pas à l'intérieur.

Je suis descendue de l'étage où je me trouvais en sautant quasiment toutes les marches et ai atterri sur le plancher avec souplesse.

— Eh ben, si vous faites ça régulièrement, vous allez finir par vous rompre le cou. Question de statistique.

— Bah, ai-je répliqué, saisissant mon sac à main et sortant en coup de vent. Les statistiques n'ont jamais vraiment eu de prise sur moi.

Fille d'une chef de gang, avocate brillante, nommée en l'honneur d'un état fédéré, mise enceinte par un des hommes de main les plus violents et les plus sadiques au monde, présumée morte... quelles étaient les probabilités, hein ? Je pense que j'avais mes chances avec l'escalier. Seth a fait une drôle de tête.

— Faudrait que vous me donniez votre secret.

— Ouais, mais après faudrait aussi que je vous tue.

Ce qui n'est qu'à moitié une blague...

Cette fois, mon voisin a ri.

— Bon, très bien. Commençons par ce canapé trempé. Bon sang, pourquoi j'ai pris une douche, moi ?

Seth n'a pas retiré son T-shirt propre afin de ne pas le salir, pour mon plus grand déplaisir. Était-il pudique ? Ce serait une première... Il a soulevé le canapé par un côté et grimpé sur sa remorque qu'il avait au préalable poussé dans l'allée, comme s'il n'avait pas un meuble de 70 kg dans les bras. J'ai pris l'autre côté, décollé les pieds du sol sans grande difficulté et le sofa a fini par être confortablement installé dans la remorque. Tous les meubles l'ont rejoint sans tarder et Seth a attelé la remorque à son Pick-Up. J'ai pris mon courage à deux mains et me suis installée sur le siège passager en espérant très fort que le voyage serait court.

On a cold Nebraska nightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant