Prologue

2.5K 74 2
                                    

1er septembre 2017-Lexa-

Je m'efforçai de chasser les sombres pensées qui m'envahissaient l'esprit et de l'oublier elle. Je serrai les dents et fermai les poings, mes ongles entaillant de nouveau la paume de mes mains. Il ne ne me fallait pas succomber à la colère, cela ne servait à rien. Cela n'avait jamais servi à quoi que ce soit.

Plus que quelques heures...me suis-je rassurée.

Plus que quelques heures et je n'entendrais plus les cris, les insultes des autres, les grincements du plancher et des portes. Plus que quelques heures et je n'aurai plus à la supporter. Plus que quelques heures et je pourrais profiter de complètes nuits de sommeil sans être dérangée. Plus que quelques heures et je quitterais définitivement cet endroit. Plus que quelques heures et je serais libre. Loin d'elle.

Je pris une grande inspiration et relâchai mon souffle, comme si ma colère l'accompagnait pour quitter mon corps et mon esprit. J'ouvris précautionneusement mes mains : de nouvelles marques en forme de demi-lune, d'où perlaient quelques gouttes de sang, contrastaient avec d'autres marques semblables, plus nombreuses, mais plus anciennes et cicatrisées. Je n'en tins pas compte, la douleur était minime. Et j'y étais habituée.

J'appuyais de tout mon poids sur la pile de vêtements débordants de mon coffre et me dépêchais de refermer le couvercle avant de m'asseoir dessus. Je fermais les loquets d'un coup de baguette, soulagée. Ce coffre avait beau voir son espace intérieur élargi grâce à la magie, il restait tout de même limité et j'avais eu beaucoup de choses à y faire rentrer.

La lumière de la chambre clignota plusieurs fois. Rien d'étonnant quand on savait que magie et technologie moldue ne faisaient pas bon ménage. Je me relevai, scrutant avec méfiance mon coffre -manquerait plus qu'il s'ouvre en projetant mes affaires aux quatre coins de la pièce- puis m'allongeait sur le lit, évitant le ressort qui pointait en dehors du tissu. Je plaçai un bras sous la tête, à défaut d'avoir un oreiller, pour me reposer.

Je fixai le plafond, comme j'en avais pris l'habitude depuis mes cinq ans, et suivit les craquelures les yeux. Toujours les mêmes, inchangées, allant d'un bout à l'autre de la pièce, elles avaient été témoins des moments les plus importants de ma vie -quelques-uns joyeux, la plupart tristes. Puis je fermai les yeux, espérant m'endormir un peu et faire passer le temps. Il n'était que cinq heures du matin et le premier bus menant à la gare King's Cross ne passerait pas dans le quartier avant trois bonnes heures.

Plus que quelques heures et je serais enfin à la maison...

GardiennesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant