Chapitre 8- Danse de la pluie

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Si on avait dit un jour à James qu'il devrait jardiner, il n'y aurait sûrement pas cru.

Et c'est pourtant ce qu'il est en train de faire en ce moment-même.

Il a mis pour l'occasion une combinaison spécialement conçu pour faire du jardinage et pour être honnête, il a eu l'impression d'être redevenu un enfant de cinq ans en train d'essayer son nouveau déguisement pour le Carnaval. Muni de gants de jardinage et de son sécateur, il se démène pour couper les plantes. Depuis quelques temps en effet, le jardin des Roberts ressemblait plus ou moins à une jungle. Un peu plus et il aurait pu rivaliser avec la forêt amazonienne. Ça, le jeune homme en est convaincu. Après, bien sûr, il lui arrive d'exagérer légèrement la réalité, mais il n'en demeure pas moins que cela va bientôt faire une heure qu'il se coltine le jardin avec ce soleil de plomb. S'il ne reçoit une médaille du mérite après cela, c'est certain, il ira lancer une révolution pour les droits à la rémunération des travaux à domicile. C'est vrai! Comment se faire respecter, sinon?

D'autant plus que William et Kathryn, (ou papa et maman Roberts, au choix), rentreront ce soir de leur lune de miel aux Philippines et James, en bon fils aîné, a voulu mettre le paquet pour les impressionner. Il a déjà nettoyé, récuré, frotté la maison du sol au plafond, et il s'est dit que cela pourrait être une bonne chose que de s'attaquer au jardin.

Alors qu'il vient de finir de couper la dernière branche rebelle d'une plante, il lève les bras en l'air, les poings serrés en signe de victoire. Il a enfin terminé! Il ne reste plus qu'à tondre le gazon et son dur labeur prendra fin!

Il entend alors une voix s'exclamer non loin de lui:

-Tu veux nous faire une incantation, James? T'essayais de faire la danse de la pluie, c'est ça?

Le jeune homme ne s'est pas encore retourné pour faire face à celui qui vient de lui adresser ses mots, mais le simple fait d'entendre sa voix le fait éclater de rire.

-Un peu de pluie ne serait pas de refus! Et si en plus de ça il y a l'option gel douche, ce serait topissime.

Le jeune blond s'avance vers son interlocuteur, lequel se tient juste derrière le portillon qui sépare le jardin de la rue. Il s'agit d'un jeune homme d'origine mauricienne avec une carrure digne d'un athlète. Il porte une chemise bleu clair à manches courtes qui laisse voir un tatouage de dragon sur son bras droit. Il est également vêtu d'un jean bleu foncé et James remarque qu'il porte des Vans hawaïennes à ses pieds.

-Dis donc Josh, dit-il après avoir cogné son poing contre celui de son ami en guise de salut, elles sont sympas tes Vans. Tu comptes lancer une nouvelle mode?

-Très drôle, rétorque ce dernier. Tu vas voir, un jour, les Vans hawaïennes domineront le monde.

-Bien sûr, tous les rêves sont permis.

Là-dessus, il ouvre le portillon pour laisser entrer son ami.

-Tu fais quoi de beau, sinon?

-Je rentrais de la salle de sport, là. Et je t'avoue que j'ai super soif, maintenant.

-Dans ce cas mon ami, tu t'es arrêté à la bonne porte! En plus avec cette chaleur, t'as plutôt intérêt à t'hydrater. 

Les deux amis rejoignent la salle à manger et Josh ne tarde pas à s'affaisser sur une des chaises, épuisé, tandis que James se dirige vers la cuisine pour chercher quelque chose à boire. Il faut reconnaître que la fraîcheur de la maison contraste fortement avec la chaleur étonnamment étouffante. On est déjà à la seconde moitié du mois de septembre et la température ne semble toujours pas vouloir baisser. 

La Famille RobertsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant