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Dana S

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Dana S.

Voilà déjà une dizaine de minutes qui se sont écoulées depuis que j'ai ouvert les yeux en ces lieux, et je suis victime d'une migraine insoutenable. L'état de Léa ne semble pas vraiment s'être amélioré, nous n'avons pas pu discuter encore une fois. Elle semblait profondément endormie et énormément fatiguée. Je n'ai ni la force ni le courage de troubler son sommeil. Alors je la laissais roupiller en silence.

J'inspire une grande bouffée d'air en étalant mes jambes devant moi. Je ne sais pas ce qui s'est passé et encore moins où je me trouve actuellement. À mon réveil, j'étais déjà dans cette pièce sombre, légèrement éclairée par une petite fenêtre. J'ai essayé de m'échapper par cet orifice mais malheureusement elle est à environ un mètre et demi, de haut de plus que moi, quand bien même je suis sur la pointe des pieds le résultat n'est pas plus fructueux que dans le cas précédent.

Je soupire, dépitée par la situation. Dans quel foutoir je me suis retrouvée ? Je ramène l'une de mes jambes à moi et pose ma main sur mon genou pour ainsi me soulever. Mon corps est tout engourdi. Je sentais la fatigue pointer encore le bout de son nez si je ne me relevais pas très vite du sol.

Je me rapproche de la porte en métal. Une fois à son niveau, je la frappe à répétition et assez durement pour qu'on puisse entendre le vacarme dehors. Et sans surprise je n'obtiens aucune réponse. Mon poids a eu raison de moi, et je me retrouve encore les fesses contre terre. Je pose mon dos contre le métal froid et replie mes jambes pour caler mon visage à mes cuisses. J'ai les larmes qui me piquent le coin des yeux. J'aurais chialé à coup sûr si je n'avais pas senti Léa s'agiter comme si elle avait détecté un danger. Dans un premier temps, j'étais ravie de pouvoir la sentir même si j'arrive à peine à apercevoir son esprit étrangement flou et pensais que son anxiété était due à ma tristesse. Mais très vite, un bruit attire mon attention. Un gémissement. Un gémissement? Mais n'ayant aucun caractère sexuel -je vous rassure-, on aurait dit... un gémissement de douleur. Enfin je n'en étais pas certaine, la seule chose dont je suis sûre c'est que je ne suis pas seule dans cette maudite cellule.

____ Il y a quelqu'un ?

Question typique des films d'horreur ! La fille brune qui à la bêtise de poser cette question meurt toujours à la fin du film ! Alors pourquoi ai-je posé cette putain de question sans réfléchir ?
Bien que la tôle était peu éclairée, j'arrive à discerner les mouvements d'un corps étranger. Je me demandais intérieurement comment j'ai loupé la présence de cet inconnu. Il avançait vers moi à pas lents, non pas comme s'il ne voulait pas me brusquer mais plutôt comme s'il avait l'incapacité de faire autrement. Des difficultés à marcher, c'est un avantage pour moi s'il s'avère que l'inconnu soit un violeur, doublé d'un pédophile. Plus il se rapprochait de moi et plus j'avais la certitude qu'il boite.

Léa avait disparu à nouveau disparu, comme si son esprit s'était dissipé. Elle ne semble pas vraiment se préoccuper de ce qui pourrait m'arriver... ou peut-être l'homme qui vient à moi n'est pas un ennemi ? J'ai pris l'initiative de humer son odeur pour en avoir la certitude.

L'héritage de l'exilée -Tome ❶Où les histoires vivent. Découvrez maintenant