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Lundi, c'est la rentrée des classes après les vacances de La Toussaint.

7h20
Je me lève, je prépare mes affaires, mange le petit-déjeuner, me nettoie et m'habille. Je porte un pantalon souple et long, un shirt à manches longues par-dessus une robe qui descend jusqu'à mes genoux, et dessus un survêtement pour cacher ma poitrine. C'est bon, je suis prête. J'attends mes petites sœurs pour aller en cours.

Je suis stressée, j'ai un peu peur...

Enfin, mes sœurs ont terminé, on part à l'école. Je vois Julie et sa bande au loin, dans la cour, à côté des casiers. Je les rejoins.

Moi : Salut. Ça va ?

Julie : ça va, ça va, et toi ?

Moi : Hein?! Euh... Oui, merci.

Julie : Bon, les filles venez. Ca va bientôt sonner.

Je senti un peu de mal quand Julie demanda si ça allait : j'ai que parlé à Julie de mon grand-père par Gmail et elle m'a même répondu mais pourquoi elle me demandait si ça va si elle sait que non? Mais... de vraies amies se consolent, pas vrai?? Je ressenti une grande tristesse dans mon cœur. Je ne demandais rien, rien qu'un petit "désolé pour ton grand-père, il ira bien là-haut" ou un truc comme ça... ou alors était-ce trop demander??

La cloche sonna, et nous nous dirigeâmes tous dans notre classe, 6èB.
Je ne me concentrais pas sur le cours, j'avais juste envie de pleurer, de crier... je voulais me vider. J'avais connu pour la première fois de ma vie la mort d'un proche et je n'arrivais pas à l'avaler. Peut-être que j'exagérais... je ne sais pas, je ne sais plus... tout ce que je voulais, c'est qu'on me le rend, mon grand-père Allah y rahmo.

Quelques jours plus tard...

Ça allait, je me sentais un peu mieux. Je suis sous le préau avec Julie et les autres filles. Je ne fais rien que les écouter leur discussion, me passer pour la folle pour amuser la galerie... des fois, on me sortait "Safya, tu te rebelles  on dirait"  "Safya t'es vraiment folle, haha" ou alors "Eh, Safya, t'as encore bu aujourd'hui? Mdrrr"

Moi, je ne me gênais pas. Ces paroles à l'époque ne m'affectait pas. Je savais que je me passais juste pour la folle pour qu'on s'intéresse un peu à moi, qu'on me prend haut les bras. Je ne prêtais pas à une seule oreille à leurs paroles, je pensais qu'elles rigolaient, qu'elles s'amusaient à me voir comme ça... mais non. Elles étaient sérieuses.

Ces douleurs attachées à mon coeur ne s'effaceront peut-être jamais après que je découvre ce que Julie avait en fait ces intérêts sur moi.

L'HISTOIRE D'UNE MUSULMANE || CHRONIQUE ISLAMIQUE || VRAIE CHRONIQUE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant