46 - Repas de famille et confidences

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Lorsque dimanche arriva, Philomène troqua ses plus beaux vêtements et se fit de ravissants macarons pour aller voir ses parents.

— Oh mais que tu es belle, ma fille ! s'exclama Alain Archambaut en voyant son petit bébé entrer dans le couloir.

Philo s'était maquillée et avec ses cheveux blonds clairs, ressemblait à une princesse. Une princesse de quatorze ans, mais une princesse tout de même.

— Merci papa, tu n'es pas mal non plus, dans le genre porteur de bedaine et tout le tralala !

Ingrid Archambaut, qui venait d'arriver à son tour devant la porte d'entrée, roula des yeux.

— Tu as toujours un mot gentil à dire, toi.

Philomène rigola et embrassa sa mère.

— J'ai essayé de faire un gâteau aux pommes avec Françoise. Enfin, c'est surtout elle qui l'a préparé. Mais je ne suis pas certaine qu'il soit bon parce que je me suis un peu trompée dans la quantité de sucre à mettre. J'ai lu la ligne de la farine au lieu de... Bref, on verra bien ! termina-t-elle en tendant le plat à sa mère.

Puis parce que ses parents se regardèrent et haussèrent un sourcil, elle se sentit mal à l'aise.

— Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Est-ce que j'ai dit quelque chose de mal ?

— Euh non ma chérie, répondit sa mère tandis que le père récupérait le gâteau pour l'amener dans la cuisine. Mais c'est la première fois depuis le début de nos déjeuners du dimanche que tu nous amènes quelque chose. Nous sommes juste, agréablement surpris.

Soudainement, la jeune femme se sentit mal à l'aise. Elle qui avait pensé être devenue une meilleure fille, ne réalisait que grâce à la remarque de sa mère qu'elle était toujours venue les mains vides aux précédents déjeuners.

— Papa a fait des lasagnes ! continua Ingrid dans un ravissant sourire.

Elle avait remarqué que le visage de sa fille s'était couvert subitement d'une certaine déception. Et elle n'avait pas envie que Philomène reste dans cet état d'esprit.

— Oh chouette, j'adore les lasagnes ! s'exclama la jeune femme en rejoignant sa mère.

Elle remarqua que la table était déjà faite et qu'il y avait deux nouveaux meubles dans le salon.

— Oui, ton père a enfin reconnu qu'il était temps que l'on change cette table basse et la bibliothèque.

Lorsque Philomène habitait encore dans la maison familiale, il n'était pas rare qu'elle entende ses parents se disputer à propos de l'ameublement qui était changé. Et comme toujours, alors que monsieur Archambaut disait que ça pouvait encore tenir, la mère râlait en disant que c'était déjà en ruine.

— Attention, chaud devant ! s'écria Alain en arrivant dans le salon. Enfin Ingrid, où est le dessous de plat !

— Je sais pas moi, râla la concernée.

— Bah trouve-le rapidement, parce que je me brûle les doigts !

— Parce que tu ne pouvais pas le chercher avant d'arriver avec le plat ?

— J'ai préparé à manger, ce n'est pas déjà suffisant ?

Un léger sourire étira les lèvres de la blonde. Car comme toujours, ses parents se chamaillaient et qu'elle venait enfin de comprendre ce que voulait dire sa mère quand elle lui répondait qu'ils s'aimaient, même lorsqu'ils se fâchaient.

— C'est ça que tu cherches ? demanda-t-elle subitement après avoir attrapé un carré vert.

— Oui, parfaitement. Allez, pose-le sur la table !

Quel phénomène cette Philomène 1 (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant