Quel phénomène cette Philomène 1 (Terminée)

9 - Le quatuor au karting

— Oh ben si j'avais su, je ne serais pas venu, rouspéta Simon en croisant les bras. J'aurais pas demandé ma journée à mon patron !

Tandis que Mia roulait des yeux, Damian accorda un regard au rouquin. Aujourd'hui, agréable samedi de juillet, le quatuor avait réservé un après-midi de karting.

— Oh je t'en prie carotte. T'aurais préféré jouer à l'écrevisse qui surveille les pommes de terre dorer plutôt qu'à Mario Kart ? C'est ton jour de repos, imbécile !

En effet, Simon avait trouvé un poste d'étudiant en tant que nettoyeur de piscine et avec sa peau très claire, il rougissait plus qu'il ne bronzait. Ensuite, si le jeune homme râlait en ce moment, c'était parce qu'il venait d'apprendre qu'il ne ferait pas de course automobile avec son pote mais une des filles et qu'au fond de lui, il stressait à l'idée qu'une des deux le batte. En tant que mec, ce dernier se devait de remporter la partie donc le stress montait.

— Au fait, depuis ta discussion de jeudi, tu ne m'as pas donné de nouvelles, lança soudainement Mia en se tournant vers Philomène.

Cette dernière sourit.

La jeune femme avait attendu en vain une réponse du guitariste durant la première partie de la nuit, cependant elle avait eu l'agréable surprise de recevoir un message de sa part le lendemain, dans la matinée. C'était ainsi qu'elle avait appris qu'il n'avait pu lui répondre à cause de son boulot car il était sur scène. Heureusement, Lloyd, puisque c'était ainsi que s'appelait son faux Thor, n'avait pas relevé le fameux « bisous ».

Si Philomène avait douté de ce dernier durant sa quasi nuit blanche, elle s'était vite rendu compte que malgré son physique attrayant, Lloyd n'était pas du genre à prendre les gens de haut. Au contraire, il l'avait tout de suite mise à l'aise. Discuter par textos avec un inconnu pouvait être un peu stressant et difficile au départ, mais pas avec le britannique. Parce que parler avec lui, c'était comme parler à un frère ou à un meilleur ami. Elle se sentait capable de se confier sur tout. Elle n'avait jamais été aussi complice avec qui que ce soit dès le premier jour.

Désormais, Philomène ne regrettait qu'une seule chose : ne pas l'avoir rencontré plus tôt. Cela lui aurait probablement évité de nombreuses peines de cœur. Mais le destin avait peut-être voulu lui offrir quelques leçons de vie avant de la mettre sur le chemin du bel anglais... C'était ce à quoi elle avait conclu, après quelques instants de réflexion.

— En fait, on a pas mal discuté jeudi malgré ma boulette de la veille. Je ne pensais pas qu'il me répondrait. Puis rapidement, on s'est mis à parler de musique et de cinéma. En fait, on a plein de points en commun.

C'était la première fois que Philomène essayait de ne pas trop s'emballer, car après tout, avec Lloyd c'était différent. En effet, elle ne l'avait pas choisi, il lui était tombé dessus, ou rentré dedans plutôt. Elle n'avait rien eu à faire. Philo n'avait pas eu besoin de jumelles pour repérer une proie potentielle, telle une prédatrice. Lloyd était venu de lui-même jusqu'à la jeune femme. Enfin... en quelque sorte du moins.

Alors aujourd'hui, elle souhaitait profiter de sa sortie entre amis et avait décidé de tout miser pour le moment sur Lloyd et son talent de musicien, Lloyd et sa gentillesse, Lloyd et son charme britannique. Bien évidemment, les deux jeunes gens n'en étaient pas encore au stade avancé, ils ne s'étaient même pas revus. Mais il fallait dire que ça ne faisait pas longtemps qu'ils s'étaient rencontrés. Trois jours ? Oui, seulement trois jours.

— T'as une touche ? demanda soudainement une voix qu'elle reconnut aussitôt.

Tout en vissant les poings sur les hanches, elle se tourna vers son ami et ne cacha pas sa fierté :