Quel phénomène cette Philomène 1 (Terminée)

48 - Comme les deux doigts de la main

Quelque fois, la vie filait à folle allure...

Après avoir appris que Damian et Simon ne lui en voulaient plus, Philomène se concentra sur son boulot, car elle préférait assurer le poste. En effet, après la discussion avec le Bichon, les deux clientes s'étaient plaint des compétences de la guichetière et tout ceci était remonté jusqu'au directeur qui avait dû avoir une nouvelle entrevue avec la blonde.

Cette fois-ci, il l'avait dit : c'était sa dernière chance.

Alors Philomène comptait bien la saisir. Elle voulait garder sa rentrée d'argent et continuer l'évaluation de sa vie. Parce qu'elle était encore loin d'avoir fini de faire le point. Et justement, le fric, était toujours essentiel au bon déroulement des choses.

C'était un vendredi d'octobre et tandis que de la musique était diffusée par les haut-parleurs du salon, la jeune femme remuait la tête en même temps qu'elle faisait le ménage. En fait, c'est plus du grand ménage que du ménage puisque Philo avait décidé de réorganiser plein de petits trucs dans son chez-elle.

Le volume à fond, la blonde faisait des drôles de demi-tours sur la musique de Suicide Squad, le film qui n'était à retenir que pour sa bande son, et le cul de Harley Quinn aussi... Bah ouais, Philomène reconnaissait que l'actrice sauvait parfois un peu les meubles.

— Je vois que ma manie à tout changer dans l'appartement t'a gagnée aussi.

Cette voix...

Philomène releva la tête et ouvrit la bouche sous la surprise. Mia se trouvait là, à l'encadrement de la porte d'entrée. Et à ses côtés, se tenait Simon, le visage neutre.

— Mia, souffla Philomène.

Elle n'avait pas pensé que ça la remuerait à ce point de revoir sa meilleure amie. Certes, son absence avait été désagréable, mais là, elle n'avait qu'une seule envie : foncer vers elle, la prendre dans les bras et pleurer toutes les larmes de son corps.

— Bon, je crois que tu es arrivée à bon port donc je vais te laisser. A plus tard Mimi ! s'écria l'étudiant en Histoire.

Simon croisa le regard de Philomène et lâcha un léger sourire, qu'elle lui rendit aussitôt. Le rouquin était vraiment formidable. Si la jeune femme comprenait bien, celui-ci avait accompagné Mia pour la soutenir moralement. Quel petit copain génial il faisait !

— Je peux ? demanda la châtaine en avançant vers l'enceinte.

Philomène fit un signe de tête et le volume du morceau diminua.

— Comment tu...

— Franchement, j'ai longuement réfléchi aux différentes raisons qui t'ont poussée à faire ce que tu as fait, la coupa Mia en avançant vers la blonde.

OK, visiblement, les deux amies abandonnaient les préliminaires pour aller direct droit au but. C'était un peu perturbant, mais Philomène n'aurait pas le choix que de suivre le mouvement.

— Et tu as clairement été bête. Super bête, continua Miss Frange.

Philomène resta droite. Elle ne savait pas quoi dire, car elle savait qu'elle n'était pas en mesure de contredire la jeune femme qui se tenait face à elle.

— Mais tu restes mon amie.

Parce que le visage de la guichetière s'illumina, Mia tint à mettre un frein :

— Sache cependant que si tu reparles à nouveau de ma vie sans demander mon autorisation ou bien que tu lâches tes nerfs sur le net au lieu de me dire clairement quand tu penses que je devrais t'écouter, tu n'auras pas de seconde chance.