— Philo ? s'étonna Mia en ouvrant sa porte, dimanche à quinze heures quinze de l'après-midi.
La jeune femme, la valise aux pieds, paraissait fatiguée et légèrement triste.
— Oh là ! Qu'est-ce qui t'arrive ? continua la châtaine en croisant le regard de Philomène.
— Je crois que mes parents vont divorcer, répondit la concernée d'une voix grave, enrouée et surtout épuisée.
Comme si cette phrase était la phrase magique, Mia s'écarta pour laisser entrer son amie. Et à peine eut-elle mis un pied dans le séjour que cette dernière se stoppa, la bouche ouverte et les sourcils froncés.
La pièce était sens dessus dessous. On aurait carrément dit qu'une tempête s'était invitée dans l'appartement de son amie.
— Attends, mais qu'est-ce que tu...
— Oh, c'est rien ! J'ai juste eu envie de changer de place deux trois bricoles.
Ce qu'entendait Mia par deux trois bricoles se résumait à son étagère, son meuble à télé, son canapé et sa table à ordi, autrement dit pratiquement tout ce qui remplissait son petit séjour. Voilà pourquoi Philomène avait cru pendant quelques secondes que son amie venait de se faire cambrioler.
— Et euh... tu comptes tout laisser ainsi ?
— Évidemment que non, c'est en plein réaménagement, c'est tout. J'avais envie de nouveau. Puis je suis certaine de pouvoir gagner un peu de place ainsi ! déclara Mia, les mains sur les hanches, le sourire aux lèvres.
— Ah, j'ai cru que c'était une nouvelle lubie : donner un côté fouillis à ton appartement pour te mêler au désordre de la vie quotidienne, ou un truc du genre.
— Ça n'a absolument aucun sens ce que tu viens de dire Philo ! rigola l'étudiante en histoire.
— Ouais je sais, mais fais comme si je venais de dire quelque chose de super intelligent s'il te plaît Mia, j'ai pas le moral.
Dans un soupir, la jeune femme se laissa choir sur le sofa en travers de la pièce.
— Dis-toi même que je me suis fightée avec une vieille peau dans le métro. Je lui laisse ma place et encore elle m'agresse physiquement et verbalement. J'te jure, on dit que les jeunes sont mal élevés, peut-être bien, mais les vieux, ils généralisent et te prennent en grippe alors que t'y es pour rien. Y a pas marqué « souffre douleur » sur mon front. C'est le rôle de Damian ça !
Parce qu'il était rare que Mia voit son amie dans cet état, cette dernière se mordit les lèvres, plus qu'indécise vis-à-vis du comportement qu'elle devait avoir envers Philomène. Devait-elle passer l'après-midi à essayer de la consoler ?
Devaient-elles sortir pour se changer les idées ? Ou devait-elle appeler Damian pour qu'il passe et se fasse taper dessus afin que la jeune femme retrouve goût à la vie ? Hum... Le choix était plutôt difficile.
— Est-ce que je peux squatter chez toi cette semaine ? J'ai pas envie de voir mes vieux.
— Tu sais bien que tu es toujours la bienvenue.
— Merci Mia, tu es la meilleure des meilleures amies, souffla Philomène en enlaçant la jeune femme qui venait de la rejoindre.
Ces dernières restèrent ainsi durant une bonne minute. Le silence entre elles n'était nullement dérangeant. Bien au contraire, il apaisait le cœur meurtri de Philomène. Elle ne pouvait pas rêver mieux pour cette semaine. Loin de ses parents et leurs incessantes disputes, elle était certaine que tout se passerait bien. Elle espérait seulement que ces quelques jours de solitude pour ses paternels leur permettraient de résoudre leurs problèmes.
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Quel phénomène cette Philomène 1 (Terminée)
HumorPhilomène Archambaut est une jeune femme excentrique qui n'a malheureusement pas eu de chance en amour. Sans cesse friendzonnée, celle qui est un phénomène à elle seule, se voit enfin offrir une possibilité de fréquenter un homme. En effet, alors qu...