39 bis - Malaise puissance mille

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Quand Philomène passa le portail de la maison, ce fut les poings serrés.

Malgré la musique qu'elle avait balancé à fond dans ses oreilles, le discours de Lloyd tournait en boucle dans sa tête. Son sang bouillonnait. Elle aurait aimé pouvoir tout oublier, car en ce moment, elle était torturée. Partagée entre deux points importants de sa vie, elle aurait souhaité pouvoir fuir la prise de décision qui l'attendait.

Avec empressement, la jeune femme ouvrit la porte menant vers le long et étroit couloir. Elle alluma la lumière et commença à gravir les escaliers deux par deux pour rejoindre le deuxième étage. Au programme ? Regarder une série débile jusqu'à pas d'heure en se plaignant dans les bras de Mia. Et peut-être faire une overdose de confiserie.

Oui, cette idée-là lui plaisait bien. Après tout, demain, elle ne bossait qu'à partir de l'après-midi. Elle avait le temps.

Malheureusement, ce qu'elle vit, à peine arrivée sur le seuil de la colocation, détruit absolument tous ses espoirs. Elle avait déjà aperçu Mia nue, ce n'était pas le problème. En fait, c'était plutôt le fait qu'elle n'était pas toute seule...

— Oh my fucking God ! Non, non, non ! Miaaaa ! hurla Philomène en se cachant les yeux.

Un cri de panique du côté de son amie se fit entendre, ainsi qu'un deuxième, qui venait lui, de Simon.

Apparemment, la blonde était montée sans faire un bruit, et aucun des deux ne l'avait entendue arriver. Et tandis que Mia ne savait pas quoi faire entre se retourner ou se cacher avec la couverture sur l'accoudoir du sofa, son copain lui, avait plaqué sa main sur son entre-jambe.

Mais c'était trop tard, l'image était déjà gravée dans la mémoire de Philo. Pour son plus grand malheur.

— Putain, je m'absente quelques heures et vous vous envoyez en l'air sur le canapé. Putain, le canapé en plus. C'est dégueulasse. Oh non non, c'est trop. C'est trop pour moi là ! s'écria-t-elle en adoptant un ton théâtral.

Sans plus attendre, la jeune femme fila dans sa chambre et claqua la porte derrière elle. Elle se laissa ensuite tomber sur son lit, avec une subite envie de pleurer. Comme si avoir eu une conversation difficile avec Lloyd ne suffisait pas...

De l'autre côté, Mia, qui s'était levée de sur les genoux de Simon, semblait stresser. Deux secondes plus tard, elle commençait à s'élancer en direction de la porte de son amie lorsque la voix de son rouquin l'appela.

— Mimi !

— Quoi ? râla-t-elle en soupirant.

Simon eut du mal à contenir son sourire. Il adorait quand elle faisait sa boudeuse. Elle était encore plus craquante.

— T'es à poil.

Les yeux de la châtaine s'agrandirent et glissèrent sur son corps, en effet dénué de vêtement. Si cela ne dérangeait pas Simon, bien au contraire, il n'était pas certain que Philomène soit du même avis que lui. Surtout après la scène à laquelle elle avait eu le droit.

— Oh merde. Oui ! s'exclama Mia en revenant vers le canapé pour attraper de quoi se vêtir.

Quand elle toqua à la porte de Philomène, elle avait enfin retrouvé sa tenue initiale, enfin plus ou moins.

— Non ! rouspéta la blonde tandis que Mia entrait dans la pièce. Casse-toi et retourne t'amuser au docteur avec ton roux. Mais dans ta chambre putain ! Je t'avais dit OK pour les parties de jambes en l'air, mais dans ta chambre. Pas sur le sofa sur lequel je pose mes fesses. Putain, j'vais être obligée de m'asseoir sur une serviette désormais. C'est dégueulasse. DÉGUEULASSE !

Quel phénomène cette Philomène 1 (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant