22 - Quatre contre quatre

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Damian ne donna pas de signe de vie à Philomène avant quasiment la fin de la semaine suivante. Simon quant à lui, n'osa pas envoyer de message à Mia et cette dernière choisit d'adopter le même comportement que le rouquin.

Mais s'il y eut quelqu'un qui se montra vraiment d'une humeur massacrante, ce fut Philomène, et ce, en partie à cause du lundi. Ce jour-là, elle avait accompagné sa mère pour sa première chimiothérapie et avait été autant, si ce n'était pas plus, stressée qu'Ingrid lorsqu'elle avait aperçu l'enceinte de l'hôpital alors qu'elle était encore dans la voiture de ses parents. En voyant toutes ces salles et ces professionnels en tenue, elle avait craint de perdre la boule. Pourtant ce n'était pas elle la malade.

Après cela, mercredi, Mathias alias son collègue de boulot qu'elle avait harcelé autrefois, lui avait gentiment demandé si tout allait bien et la concernée avait aboyé comme un rottweiller d'aller faire chier d'autres personnes. Philomène était à prendre avec des pincettes. Même Mia avait eu le droit à la tête à claques quand elle avait annoncé à son amie, lorsque celle-ci était rentrée le soir, qu'elle comptait faire semblant de tourner autour du boudoir pour voir si Simon avait véritablement dit la vérité la concernant.

La blonde avait avoué qu'elle trouvait sa technique complètement débile et qu'elle avait juste à aller voir le jeune homme et lui dire qu'elle voulait tenter quelque chose avec lui. Son amie avait monté le ton et avait rétorqué qu'elle ne souhaitait pas sortir avec Simon. Philomène avait donc demandé pourquoi cette dernière voulait tant vérifier si le rouquin avait dit la vérité dans ce cas, ce qui avait rendu Mia muette.

Au final, les deux colocs ne s'étaient plus adressé la parole de la soirée.

Le lendemain, elle n'avait cessé de ressasser les choses, ses remords vis-à-vis de sa mère qui était malade, et un sentiment de perte totale de contrôle, tout simplement, l'avait envahie. Elle avait eu l'impression de devenir folle et avait craqué derrière son guichet. Philomène avait pleuré comme elle n'avait plus pleuré depuis longtemps.

Alors parce que son pétage de plomb n'était pas passé inaperçu et était remonté jusqu'aux oreilles du directeur, la jeune femme avait été convoquée par ce dernier. Et après un entretien, celui-ci avait autorisé Philomène à quitter son poste de travail en milieu d'après-midi, notamment car elle avait fait un bon boulot autrefois en remplaçant des employés en arrêt maladie.

Aussitôt sortie du cinéma, ses pieds l'avaient guidée vers le bar de Lloyd. Elle était arrivée au petit commerce les yeux rougis. Elle s'était assise au comptoir, avait commandé un petit remontant mais n'avait pas pu le boire car son petit ami avait accouru vers elle dès l'instant qu'il l'avait aperçue et lui avait interdit de boire pour noyer son chagrin.

Au lieu de cela, il lui avait proposé son épaule pour pleurer et ses bras pour la rassurer.

Tous deux avaient passé la soirée en ville. L'anglais lui avait payé le restaurant puisqu'il n'était pas de service ce soir-là. Puis parce que Philomène semblait encore triste, il lui avait proposé un tour de carrousel. Ils avaient été les seuls adultes sur le manège et bien que le musicien avait été un peu gêné, la jeune femme avait rigolé. Quand ils s'étaient quittés, deux heures plus tard, au portail de la résidence de Mia, Lloyd avait déposé un baiser sur la joue de cette dernière et lui avait caressé la nuque. En réponse, Philomène s'était faufilée entre ses bras.

Après cela, elle était rentrée chez elle. Là-bas, Mia l'attendait, assise sur le sofa. Elle paraissait inquiète. Dans un soupir, celle-ci lui avait avoué qu'elle avait essayé de la contacter à plusieurs reprises et qu'elle n'avait pas répondu. Philomène lui avait appris que la batterie de son portable était déchargée. Quand elle avait branché le chargeur, elle avait découvert les trois de Mia, ainsi que ses cinq appels.

Quel phénomène cette Philomène 1 (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant