45 - La pause amicale

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Lorsque le soir arriva et que Mia ne se pointa pas à l'appartement, la jeune femme comprit que les choses allaient encore plus mal qu'elle ne l'avait pensé. Aussi, elle s'empressa de passer un coup de fil à sa Miss Frange préférée.

— Allô Mia ! s'exclama la blonde en entendant décrocher.

— Non, c'est Simon, déclara une voix masculine à l'autre bout du fil.

Ah. Philomène ne sut quoi dire durant quelques secondes.

— Écoute, Mia m'a raconté ce qu'il s'était passé et... Je n'ai pas envie de me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais tu as parlé d'elle sur ce blog, alors je n'ai pas le choix.

La jeune femme ravala sa salive. Allait-elle perdre aussi sa meilleure amie ? Après Lloyd, est-ce que ça allait être au tour de Mia ?

— Elle a besoin de temps pour digérer toute cette histoire. Et pour le moment, elle ne veut pas te parler.

Philomène se mordit les lèvres pour ne pas pleurer au téléphone. Quand est-ce que sa descente aux enfers allait prendre fin ?

— Elle va rester chez moi durant quelques jours, le temps de réfléchir.

Assise sur le sofa, dans ce petit séjour silencieux, la guichetière avait l'impression d'être seule au monde.

— Je comprends, furent les seuls mots que la jeune femme réussit à prononcer.

Elle se sentait tellement triste, perdue et fautive.

— Je... désolé, je dois raccrocher.

Philomène entendit la gêne dans la voix de Simon et comprit que Mia n'était pas loin. Peut-être avait-elle été à ses côtés durant tout l'appel ? Ce constat lui brisa encore plus le cœur.

***

Le silence...

Le silence radio.

Le silence radio dura plusieurs jours avant que Philomène ne se décide à ressortir de la maison. Motivée, par Françoise qui s'était doutée que quelque chose n'allait pas et avait fini par monter à l'étage pour demander si elle pouvait faire quoi que ce soit, la jeune femme quitta enfin son antre.

Ce fut jeudi que la blonde reprit le boulot, après presque une semaine d'absence injustifiée. Et ce fut, justement, en arrivant ce jeudi matin, que Philomène eut la surprise de croiser son patron.

— Mademoiselle Archambaut, déclara-t-il.

La toulousaine comprit au ton employé par son directeur que la suite n'allait pas lui plaire. Mais comment aurait-elle pu lui en vouloir ? Certes, sa vie avait volé en éclat, seulement il  n'était au courant de rien et de toute façon, même si ça avait été le cas, certainement lui aurait-il dit qu'il fallait savoir séparer vie privée et vie professionnelle.

— Je crois qu'il va falloir mettre certaines choses au clair.

Philomène ferma les yeux et ravala sa salive. Allait-il annoncer qu'elle perdait son job ? Allait-elle devoir annoncer à madame Boudron qu'elle ne pourrait plus payer le loyer ? Allait-elle devoir retourner vivre chez ses parents ?

D'un côté, elle aurait pu profiter de la présence de ses paternels pour être choyée, à nouveau, comme autrefois. Mais ne serait-ce pas une régression de retourner chez eux ?

— Je sais, monsieur, répondit la jeune femme en baissant la tête.

Elle n'avait pas envie de croiser son regard dur. Car en plus du ton, tout le corps du directeur faisait comprendre qu'il était en colère.

Quel phénomène cette Philomène 1 (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant