30 - Soirée Clash

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— Allez, allez Mia ! Saute avec moi, saute, saute !

Électrique, Philomène remuait de la tête à ne plus en finir. Ses pieds martelaient le sol. C'était ainsi depuis qu'elle était rentrée à l'appartement. Énervée, elle avait allumé la musique sans même demander l'autorisation à son amie qui avait essayé de cacher ses larmes, puis était partie dans une chorégraphie bizarre. Un album entier des Clash était passé.

Philomène semblait toujours en forme, et un peu moins sur les nerfs. Même si elle respirait fort, elle ne comptait pas lâcher. La danse était son défouloir et elle l'aidait bien souvent.

Il n'en avait pas fallu plus à Mia pour comprendre qu'elle s'était engueulée avec Damian. Il n'y avait que trois personnes actuellement qui pouvaient la mettre dans cet état : Lloyd, sauf que celui-ci étant parfait, la châtaine doutait qu'il ait fait quelque chose de mal. Ensuite, il y avait sa mère avec son cancer, mais d'après Philo, tout allait bien. Enfin, aussi bien que la situation le permettait. Alors il ne restait que son ami...

— Écoute, il commence à faire tard, je ne veux pas que les voisins se plaignent.

— On les emmerde les voisins ! rétorqua Philomène en tournant sur elle-même.

— Peut-être que toi tu les emmerdes mais le bail est à mon nom, et s'il y a un problème, c'est vers moi que l'on va se retourner, alors tu vas me faire plaisir de te calmer et de baisser le volume !

Il était rare que Mia s'énerve. Peut-être fut-il pour cette raison que Philomène obéit.

Tout en se laissant tomber sur le canapé, la blonde fronça les sourcils. Quelque chose clochait.

-—Tu as pleuré ? demanda-t-elle.

Automatiquement, Mia passa une main sur sa joue. Elle ne sentait aucune larme pourtant.

— Ton fond de teint, lui apprit Philo.

Satané maquillage !

— Tu veux en parler ?

La jeune femme ne sut quoi répondre. Parfois, elle avait envie de se confier, de lâcher prise, de balancer son histoire... Elle ferma les yeux et automatiquement, le souvenir de sa discussion avec sa mère lui revint en mémoire. En une fraction de seconde, elle eut l'impression de faire un saut dans le temps :

Alors qu'elle s'était ennuyée durant toute la matinée car elle avait fait le tour de tout ce qu'il lui était possible de faire durant ces grandes vacances d'été qui lui semblaient de plus en plus interminables, elle avait soupiré en regardant par la fenêtre. Sortir ? Oui, mais pour aller où et avec qui ? Ses amis étaient tous pris.

Elle avait donc fini par appeler sa mère.

— Tu sais que tu es toujours la bienvenue à la maison Mia, avait lancé cette dernière.

Sa mère avait une grande et sublime demeure à la campagne. Avec sa piscine chauffée et sa salle de sport, la demeure faisait saliver tous les voisins des environs.

Bien sûr, lorsque la jeune femme avait annoncé à son amie qu'elle avait des parents aisés (bien que séparés, mais là n'était pas le sujet), Philomène n'avait pas été des plus à l'aise, au départ. En même temps, sa famille à elle n'avait jamais été pauvre mais était parfois passée par des instants difficiles financièrement. Philo avait donc craint que leur différence les séparent. Mais au final, ce n'était pas arrivé (peut-être car la jeune femme avait toujours refusé de se rendre chez la mère de Mia), ou tout simplement car leur amitié était plus forte que cela.

— Merci maman.

— Et tes amis peuvent venir aussi évidemment !

— Ils bossent. Tu le sais, non ? J'te l'ai déjà dit.

Quel phénomène cette Philomène 1 (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant