18 - Tirer les vers du nez au pirate

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Dimanche matin, ce fut vers le coup des neuf heures que le pauvre Damian fut réveillé par une avalanche de tambourinements contre sa porte ainsi que des « Oh vas-y fais pas le con et ouvre Bichon ! Je sais que t'es là ».

Encore à moitié endormi (et ayant surtout du mal à récupérer de sa soirée de la veille), le jeune homme attrapa ses lunettes et sortit de son lit en baillant. D'un pas traînant, il se dirigea vers son couloir et d'un coup sec ouvrit la porte. Le courant d'air que valut ce geste à Philomène la laissa sans voix durant quelques secondes.

— Quoi ? marmonna-t-il, les yeux à demi-clos.

S'il s'était attendu à entendre son amie balancer un millier d'insultes à son sujet, pour une raison qui lui aurait échappé évidemment, ce ne fut pas ce qui se passa.

— Va enfiler un tee-shirt, merde ! se décida enfin à dire Philomène avant de lui cogner dans l'épaule pour s'inviter dans son appartement.

C'était la deuxième fois qu'elle venait chez lui, et en l'espace de peu de temps ! Si la première fois, il avait été en quelque sorte prévenu, cette fois-ci, elle l'avait pris de court. Même s'il avait eu une invitée surprise, ça aurait été pareil.

— Bon, avec Mia, ça ne va pas du tout. Elle a été muette comme une carpe et n'a pas arrêté de se tourner et retourner dans son lit. Elle soupirait, elle marmonnait, elle soupirait, elle marmonnait et enfin bref t'as compris quoi. Cet idiot de Simon l'a choquée, peut-être même à vie !

— Oui enfin, ne va pas non plus l'accuser d'être tombé amoureux. C'est pas sa faute, répliqua aussitôt Damian.

— Ah ouais ? Et c'est celle de Mia peut-être alors ?

Le jeune homme roula des yeux puis se gratta le nez, à la fois amusé et désespéré par le constat qu'il venait de faire. Ils étaient tous les deux en train de se disputer pour défendre leurs amis. Quoi qu'ils fassent, il fallait toujours qu'ils soient en désaccord.

Après la séance du karting, voilà que ça recommençait ! Comment arrivaient-ils à être amis ? Ah oui, c'était vrai que la blonde l'obligeait à la fréquenter...

Damian soupira puis fourra les mains dans les poches de son bas de jogging. Ce geste attira le regard de Philomène dont les yeux finirent par glisser sur le torse toujours nu de son ami.

Pour dire qu'il n'était pas adepte des footings comme son cousin, son ami n'était pas mal foutu. Au contraire, elle réalisa que s'il s'était donné un peu de mal en musculation, il aurait pu frimer à côté des autres. Bien sûr, pas autant que Lloyd car ils n'avaient tout simplement pas la même corpulence mais tout de même...

— Dis-moi Damichou, es-tu à court de coton tige ou bien es-tu devenu véritablement sourd à force d'écouter chaque matin la musique des Barbapapa ?

— Aïe, on dirait bien que traîner avec l'anglais te fait perdre ton mordant.

— Et tu sais ce que je dis ?

— Non mais je suis certain que tu vas me...

— Je t'emmerde ! Puis ce n'est pas l'anglais, il s'appelle Lloyd, et tu le sais très bien ! D'ailleurs, puisque tu parles de lui, sache que je n'ai pas apprécié du tout ton comportement envers lui hier soir. Est-ce que tu te rends compte que tu as rendu l'atmosphère tendue et glaciale ? T'imagine un peu pour la première impression ? Maintenant il va penser que mes potes sont des snobs, du moins toi.

Tout en croisant les bras, la jeune femme soupira. Le but premier de sa venue n'était pas de parler de son adorable anglais mais de sa meilleure amie qui ressemblait presque à un légume désormais.

Quel phénomène cette Philomène 1 (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant