23 - La future guerre du siècle

913 142 9
                                    

Lundi soir, dans un soupir, Philomène s'approcha de Mia qui venait tout juste de l'appeler alors qu'elle se concoctait son dîner. Son amie souhaitait avoir son avis pour la dixième annonce d'appartement qu'elle avait trouvé sur leboncoin.

La blonde bailla en se laissant tomber à côté de sa coloc.

— Qu'est-ce que t'en penses ?

Il s'agissait d'un appartement trois pièces de 46 m², au cinquième étage et au loyer un peu élevé mais qui s'expliquait en partie par les nombreux travaux que le T2 avait connus quelques mois plus tôt. Plutôt bien situé, l'habitat obtenait un score assez bon, jusqu'à ce que les yeux de Philomène se posent sur l'information « pas d'ascenseur ».

— Attends, comment ça pas d'ascenseur ? T'imagines le truc ? Cinq étages putain. Mais à la fin de la journée je ressemble à une brindille ou une feuille desséchée moi !

Mia regarda son amie et ne put retenir son soupir. Depuis qu'elles avaient pris la décision de faire colocation, elle avait bien remarqué que Philomène trouvait tous les défauts de la Terre à l'ensemble des annonces montrées.

— Philo, est-ce que tu es vraiment sûre de vouloir te trouver un logement ? Est-ce que tu...

— Évidemment ! se vexa la concernée.

Bien sûr qu'elle devait trouver son chez soi, seulement peut-être y avait-il une petite part d'angoisse quant à l'idée de laisser sa mère vu l'étape difficile par laquelle elle était en train de passer en ce moment...

— Je me demande juste si...

Reconnaître qu'elle faisait tout pour ne pas s'engager dans un contrat si toutefois elle devrait retourner chez ses parents pour être aux chevets de sa mère était difficile. Bien trop difficile pour que Philomène parvienne à continuer sa phrase.

Mia avait beau ne pas être directement concernée par la situation, l'étudiante avait bien deviné ce qu'il se passait dans la tête de son amie.

— On peut encore se débrouiller durant quelques semaines à pioncer toutes les deux dans mon lit, mais tôt ou tard, si tu comptes vraiment faire colocation avec moi, il faudra bien que l'on trouve un appartement plus grand.

La conversation concernant leur logement prit fin à ce moment-là. Chacun ensuite, se tourna vers le frigo pour préparer le repas du soir.

— Tu crois que je devrais amener Lloyd à déjeuner avec ma famille dimanche prochain ou c'est trop tôt pour qu'ils se rencontrent ?

Sa mère lui avait proposé qu'elle vienne manger chez eux tous les quinze jours (ils avaient préféré espacer les dates pour que personne ne soit fatigué de personne), et comme dimanche était le jour le plus mort de la semaine, il avait été convenu que ce serait parfait pour leurs réunions familiales.

— Tu as bien ramené Damian chez tes parents dès le premier jour...

Philomène soupira.

— Oui mais Bichon c'est différent.

Avec lui, tout avait toujours été différent. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'elle avait voulu le garder à ses côtés.

— Fais comme tu le sens Philo.

— Ben justement, je ne sens que dal.

— Tout d'abord, il faut que Lloyd soit libre dimanche.

Comme d'habitude, Philomène avait du mal à faire les choses dans l'ordre.

— Ouais, t'as raison. Merci Mia.

Parfois, il lui arrivait de se demander ce que serait sa vie sans sa meilleure amie et elle finissait toujours par se dire qu'elle serait bien plus fade. Elle était son ange gardien, celle qui veillait sur elle et ne la jugeait pas. Bien sûr, quelque fois, Mia faisait quelques réflexions concernant son comportement, mais elle la laissait libre de prendre ses décisions malgré tout.

Quel phénomène cette Philomène 1 (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant