𝒯𝒽ℯ 𝒩𝒾ℊ𝒽𝓉 ᴛᴏᴍᴇ I (ℒ𝒾𝓋𝒶𝒾 𝕩 ℛℯ𝒶𝒹ℯ𝓇 )

𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 85.

24 septembre, 16 heure 46.

Mon regard se portait sur le bac à jardinière en béton, l'esprit songeur je n'écoutais aucun mots de ce que ma patronne disait. Je me mettais à penser à ce voyage au royaume Uni. J'avais hâte et en même tant j'appréhendais au moment où que je devrais renoncer à cette énergie, est-ce une bonne idée ? Allais-je le regretter ?

Je soupirais d'une lassitude bien visible, mes doigts tapotaient contre le bois acajou du comptoir en sentant mon morale se détériorer, je réfléchissais beaucoup trop. Je laissais mes épaules s'affaisser en me laissant engloutir par les ténèbres, mon absence mental avait eu effet d'attirer l'attention de ma patronne. Un grognement sortait de mes lèvres quand Hanji me frappa violement le dos avec la paume de sa main, d'une voix basse et sarcastique je marmonnais :

— Tu viens de me décoller un poumon là.

— Oh allez du nerf, c'est pas en te morfondant sur ton sort que tu vas y changer quelque chose !

— J'aimerais être aussi optimiste que toi, j'ajoutais sous le regard désespéré de Hanji.

Il pleuvait des cordes sur Eldia et étonnement il y avait pas mal de personne qui venaient pour acheter des livres scolaires ou autre, c'était l'un des rares moments de la journée où que nous pouvions nous relâcher. Je prenais la anse du café, mes yeux se plissaient quand je remarquais que Hanji avait oublié de solder une bonne dizaines de manga sur la caisse. Mes doigts tapaient sur l'écran alors que la femme à lunette me fixait avec attention, je clôturais finalement les achats.

Aussi loin que je me souviennes, Hanji m'avait toujours dit que mon expérience en restauration était un sacré avantage puisque j'étais rapide, efficace, autonome et surtout de bon conseil auprès de la clientèle. Il m'arrivait souvent de travailler les après-midi seule, comme elle s'éclipsait pour faire les comptes et diverses choses.

Un léger calme s'installait alors que la jeune femme au lunettes désirait brisée ce dernier, elle se raclait la gorge en posant une question que j'aurai préféré ne pas entendre. :

— Et Livaï ?

— Quoi Livaï ? Demandais-je d'une voix sèche. 

— Vous essayez de trouver une solution ensemble ? Par rapport à votre malédiction ?

Je fronçais mes sourcils en serrant les dents, entendre ce prénom avait eu l'effet de me broyer le coeur. Cette soirée-là ainsi que notre discussion le lendemain avait eu effet de me nouer la gorge de tristesse, nous nous étions pas parlé depuis, d'ailleurs je n'en voyais pas le moindre intérêt ni même l'envie. Mes épaules s'affaissaient au souvenirs de ses mots rudes et hostile à mon égard, de son regard aussi froid que de la glace, du texto le lendemain matin que j'avais vu par mégarde quand je buvais le café. Le message de ce numéro inconnu ravivait cette douleur qui s'installait dans ma poitrine, finalement je soupirais pendant Hanji qui grimaçait en demandant :

— C'est pas la joie entre vous deux hein ?

Je lui répondais pas, demeurant de marbre par sa question. Quel était l'intérêt de lui dire tout en sachant qu'elle savait déjà la réponse ?
Je partais sous les yeux de Hanji qui ne pouvait pas dissimuler sa peine, concernant notre relation tumultueuse, je prenais les livres qui traînaient pour les ranger dans les étagères dans le seul et unique but de me changer l'esprit. 

Toutes mes pensées se tournaient vers Livaï,  surtout concernant cette mystérieuse femme qui lui avait envoyé ce message. Cela me rendait malade de savoir que peut-être en ce moment même, il était avec cette femme entrain de faire les même choses que nous faisions auparavant.
Un profond sentiment de jalousie mélangé à la colère m'envahissait, l'intégralité de mon corps se crispait alors que je serrais ma mâchoire... Mais finalement tout mes muscles se relachaient, alors que je soufflais de lassitude et de tristesse.
Sauf que je n'avais pas eu le temps de me morfondre sur mon triste sort qu'un client rentrait dans la boutique, par professionnalisme, je dissimulais mon chagrin sous un masque souriant.