𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 89.

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Quand l'air marin et frais me gagnait, je prenais une profonde inspiration en fixant la pénombre de cette nuit étoilée avec ce croissant de lune. J'étais enfin sortie de ce monstre de fer où j'avais l'impression d'étouffer et je devais reconnaître que cela me faisait tant de bien d'être à l'air libre.

Afin de profiter de la fraîcheur, je fermais mes paupières lourdes en humant fortement l'odeur caractéristiques de la mer, cette douleur dans ma cage thoracique me donnait les larmes au yeux tellement elle me broyait le coeur. Je rejoignais la balustrade en soupirant, je tentais de voir à travers la nuit l'étendue d'eau en me perdant dans mes pensées. Il n'y avait que peu de monde sur le pont, cela était surtout des fumeurs ou de jeunes tourtereaux entrain de s'embrasser. Je croisais mes bras pour me garder un minimum de chaleur en m'accoudant contre la balustrade, je levais mes yeux vers le ciel étoilé. Au fil des minutes la sensation de ne plus pouvoir respirer se dissipait tandis mes muscles se détendaient, je serrais le collier orné d'une Amétrine entre mes doigts, pensant à la signification de la pierre violette. Mon poings tenant la pierre qui pourrait exaucer les vœux, se mettait contre ma poitrine alors que j'inspirais profondément avant de murmurer :

— Au point où on en est.

Je serrais la Amétrine froide contre mon cœur battant avec douceur, je visualisais la chose que je désirais le plus en ce moment et me mordais la lèvre inférieure en suppliant :

— S'il vous plaît, s'il vous plaît.

Je fermais les yeux dans un long silence, je frissonnais par la fraîcheur de l'extérieur mais je m'en moquais éperdument, j'étais bien trop concentrée à faire ce geste plutôt enfantin. Le vent faisait fouetter mes cheveux contre mes joues sensibles, j'avalais ma salive pour éviter d'avoir la gorge sèche. Malheureusement les vœux s'exauçaient uniquement dans les contes de fée, là où la vie était rose et là où les gentils survivaient et vécurent heureux. Je le savais que trop bien.

Je réouvrais mes yeux, fixant les étoiles brillantes en me sentant vide et plus mélancolique que jamais. Je me penchais en avant et venais soutenir ma tête avec l'aide de mes bras croisés contre le garde corps, je soupirais en sentant mes yeux s'embuer par la tristesse. Sans la moindre raison je me rendais compte que j'avais changé, auparavant j'étais de nature joyeuse et souriante qui croquait la vie à pleine dent, depuis ma rencontre avec Livaï et avec les mésaventures que j'avais eu, je n'étais plus la même. Je voudrais tellement revenir en arrière et être comme avant, je maudissais la vie qui bientôt m'abandonnera à cause d'une putain de malédiction.
Soudainement une horrible idée germait dans mon esprit, je regardais au dessous de moi en constatant qu'une simple chute me sera fatale. Une part obscure de moi désirait avoir cette audace terriblement lâche de sauter et d'en terminer avec cette foutue vie. Après tout mourir maintenant ou plus tard ?  Que pourrais-je perdre de plus ?

Je respirais profondément, me redressant en étant plus que jamais déterminée à faire cet acte ignoble pour couper le fil de ma vie. Je n'avais qu'à me laisse tomber, me pencher dans ce vide, je ne ressentirais rien.

Mais bien que cette solution était tentante
Je pensais à mes parents et mes amis, mes yeux brillaient par les larmes qui naissaient en imaginant cet avenir sombre. Ils seront anéantis par mon décès, surtout en apprenant que je me serais suicidée pour stopper ce calvaire dont seuls peu de personnes connaissaient.

Je me remettais en question, je n'avais pas tout perdu, j'avais eu la chance d'avoir toujours été aimé contrairement à beaucoup d'autres... Je reculais de plusieurs pas, horrifiée par ma propre personne ayant envisagée une option aussi lâche, je ne pouvais pas mourir. Du moins pas de cette manière puisque je mourrais quoiqu'il arrive. C'était horrible de devoir quitter ses proches, je les aimais beaucoup et savoir que j'allais devoir les abandonner et que je serais responsable de leurs pleurs me faisait souffrir. Un sanglot silencieux quittait mes lèvres tremblantes, plus perdue que jamais dans cet enfer.

𝒯𝒽ℯ 𝒩𝒾ℊ𝒽𝓉  ᴛᴏᴍᴇ I  (ℒ𝒾𝓋𝒶𝒾 𝕩  ℛℯ𝒶𝒹ℯ𝓇 ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant