𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 86

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La neige tombait sur la ville, mes pas précipités faisaient craquer la couche d'un blanc éclatant. Je courrais à en perdre haleine sous ce froid hivernal, je tenais fortement cette boîte en bois noir et sentais mes poursuivants me pourchasser. Les chevaux galopaient, leurs sabots s'abattaient lourdement sur le sol neigeux. Je me faisais pourchasser par la mort, je ne pouvais pas utiliser ma magie et à ce moment je me maudissais d'être allée voir le bestial. Je couinais en prenant un virage dans cette ruelle médiévale où une odeur nauséabonde régnait en maître, je montais les marches de l'escalier empêchant les chevaux de me suivre ma jupe fluide et plissée laissaient mes chevilles à découvert, j'avais froid, mes chaussures étaient trempées tandis que la neige tombait délicatement sur mes longs cheveux. J'empruntais d'innombrables rues en entendant les cavaliers me rattraper, paniquée, je ne prenais pas le risque de me retourner par peur de voir les chasseurs juste à quelques mètres de moi, épées brandissantes  en ma direction.

Je sentais un sifflement proche de mon oreille et mon regard s'écarquillait d'horreur en voyant une flèchette se planter dans le sol, un peu plus sur la droite et ma vie sur cette terre serait terminée.

Je devais pas lâcher la boîte, car mon avenir était en jeu, je la serrais fortement contre moi en voyant un muret, j'escaladais celle-ci et glissais sur la pente neigeuse qui se trouvait de l'autre côté sous les aboiements des chasseurs qui ne pouvaient pas me rattraper. Je ne sentais plus mes joues glacées et rosées, j'avais terriblement froid mais je continuais de courir en voyant le grand bâtiment surplombant les autres à l'architecture époustouflante. Je pouvais réussir, cette édifice était la chose la plus voyante de Paris parmi les bâtisses en colombages. J'avais réussi à semer mes ennemis, mais je ne savais pas pendant combien de temps.

J'arrivais sur la grande place, haletante, frigorifiée et épuisée mais surtout j'étais en vie. Je montais les grandes marches de Notre dame en me ruant sur la grande porte de la cathédrale, ma main libre attrapait le heurtoir rond et glacé en frappant plusieurs fois, je criais de ma voix cassée :

— Asile !! Pitié je demande le droit d'asile !!

Mon coeur battait à tout rompre dans ma cage thoracique, j'espérais que n'importe qui puisse m'ouvrir et me protéger. Le claquement reconnaissable du fer à cheval s'élèvait dans ce lieu moyenâgeux et désert, personne ne m'ouvrait à l'intérieur de la cathédrale.

Je me tournais pour voir d'où provenait le bruit, mes yeux se fixaient sur un cheval d'un noir d'encre, la condensation sortait des naseaux de l'équidé qui raclait la neige avec ses sabots. Figée par l'angoisse,
le cavalier portant une cape noir et une capuche, dissimulant sa tête qui était dirigée vers moi, mon coeur serrait alors qu'il montait fièrement son destrier. L'homme descendait sa capuche, ses yeux d'aciers me méprisaient alors que je serrais la boîte gravée d'étrange motifs contre moi en soufflant son prénom d'horreur :

— Livaï.

En face de l'homme que j'aimais, il sortait une épée en dirigeant son cheval ténébreux vers moi. Sur le point de charger. Je priais pour qu'un moine ou autre m'ouvre la porte.

— Comment oses-tu, sifflait Livaï avec les yeux brillants par la haine.

Je comprenais qu'il me prenait pour une usurpatrice qui avait pris l'apparence de Pandora, ma vie était en danger, à ce moment de l'histoire, Livaï était aveuglé par la fureur. Que faire ?

J'étais prise au piège, je ne pouvais pas le semer à cause de son cheval, essayer de discuter avec Livaï était vain. Il me tuerait sans hésiter, je serrais le coffret contre moi, en me rappelant que la cathédrale était toute proche du fleuve, il me restait un moyen. Cela était du sucide mais je pouvais réussir si j'utilisais mon énergie.

𝒯𝒽ℯ 𝒩𝒾ℊ𝒽𝓉  ᴛᴏᴍᴇ I  (ℒ𝒾𝓋𝒶𝒾 𝕩  ℛℯ𝒶𝒹ℯ𝓇 ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant