𝒯𝒽ℯ 𝒩𝒾ℊ𝒽𝓉 ᴛᴏᴍᴇ I (ℒ𝒾𝓋𝒶𝒾 𝕩 ℛℯ𝒶𝒹ℯ𝓇 )

𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 3

Singin' In the Rain.

Cette musique classique était celle qui s'accordait à merveille avec ce temps pluvieux, ainsi que mon humeur particulièrement paisible et enjouée.
Je faisais tourner légèrement mon parapluie fredonnant légèrement, je humais profondément l'air frais ce qui avait eu l'effet de faire apparaître de légers picotements et rendre mon nez gelé. D'une main légèrement tremblante je remontais mon écharpe jusque mon nez, j'écoutais mes pas qui résonnaient doucement sur les pavés mouillés et la pluie qui clapotait contre mon parapluie.

C'était agréable.

C'était assez dommage qu'on ne soit pas dans la haute saison, lors des moments de forte chaleur dans la saison estivale. J'adorais sentir l'odeur particulière de la pluie qui tombait sur le sol sec et chaud dégageant cette odeur de pétrichor. J'expirais l'air créant un petit nuage de vapeur qui sortait de mes lèvres légèrement sèches, elle se dissipait aussitôt tandis que je grelottais légèrement. Je contemplais avec l'esprit rêveur l'eau qui s'abbattait sur le bitume formant plusieurs nappes d'eau, alors que mes oreilles sifflaient légèrement à cause du bruit des voitures roulant sur les flaques d'eau.

Des éclats de rires attisaient mon intention en dérivant ma tête pour regarder un couple de lycéens se tenant mains dans la mains, trempés de la tête au pied avec un sourire niais sur leurs visages.
L'amour, quel formidable et incroyable sentiment.

Ce sentiment que pratiquement toutes personnes vivantes dans ce monde rêvaient de connaître et avoir. J'étais totalement exaspérée au lycée lorsque j'entendais les récits d'amour des filles de ma classe avec qui les racontaient avec des étoiles dans leurs yeux, bien sûre au tout début j'y croyais moi aussi...

Vivre une histoire d'amour avec un homme parfait, gentil, doux, honnête, ayant un bon sens de l'humour comme dans les films romantiques ou les Disney où la vie est toute belle et rose.
Enfin le stéréotype à l'état pur dont bon nombres de personnes hommes ou femmes souhaiteraient vivre par dessus tout.
Mais si il y avait bien une chose dont la vie m'a inculpé avec cruauté, c'est que nous étions pas dans un conte de fée.

Pour ma part le mot amour est l'un des sentiments les plus fourbe qu'il puisse existé en ce bas monde. Lorsque nous étions amoureux c'était à double tranchant, en général cette émotion vive nous supprimait toute possibilité de jugement et de réflexion.
Et évidemment c'est lorsque nous retrouvons un semblant de raisonnement, il est malheureusement trop tard, le mal est déjà fait.

Je ne faisais pas partie des personnes qui disaient être dégoutés par l'amour ni même qui s'étaient faits la promesse de ne plus jamais aimer quelqu'un.
Cela ne faisait nous partie de mes priorités. Je préfèrerais davantage me concentrer sur mes rêves et mon travail.

Je me reconcentrais sur ma route en avançant légèrement plus vite lorsque je constatais que le ciel gris s'assombrissait, annonçant que la nuit allait sans nulle doute envelopper le ciel de sa noirceur. Mes doigts rougis par le froid sec de ce mois de décembre, s'engourdissaient contre la poignée en bois du parapluie. Je calais  le pommeau entre le creux du coude et mes côtes en soufflant sur mes doigts tremblants dans le but de les réchauffer.
Une fois arrivée juste devant mon immeuble datant d'il y a 4 ans, j'agitais mon parapluie chassant les gouttelettes restantes et montais les marches jusqu'au dernier étage.

Normalement Hitch devrait arriver d'ici une bonne heures. Je posais mon trench sur le porte manteau en me ruant dans ma chambre, je cherchais dans mon dressing en saisissant un bon jogging sec, afin de l'échanger contre mon pantalon cigarette noir mouillé au niveau des mollets. Je retirais mes chaussettes humides en enfilant des grosses chaussettes de ski. Je regardais ma dégaine digne d'un dimanche matin pour les personnes normales.