𝒯𝒽ℯ 𝒩𝒾ℊ𝒽𝓉 ᴛᴏᴍᴇ I (ℒ𝒾𝓋𝒶𝒾 𝕩 ℛℯ𝒶𝒹ℯ𝓇 )

𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 84.2

Chagrin d'amour.

Je refermais la porte derrière nous, aussitôt, deux anges, l'un gris et l'autre roux venaient de courir vers nous. Le poids qui était sur mes épaules lasses disparaissait, je m'agenouillais prenant les deux petits anges dans mes bras. J'étais soudainement envahie par les phéromones de l'endorphine et de l’ocytocine quand j'embrassais Sina et Rose, les revoir me faisait le plus de bien. Sans prendre de temps je contournais Livaï et marchais dans la cuisine pour constater avec soulagement que mes deux anges avaient encore des croquettes et un peu d'eau.
Mes vêtements collaient désagréablement à ma peau moite, je devais certainement sentir la sueur.

Finalement, je prenais ma douche la première et je ne pouvais que admettre que cela me faisait beaucoup de bien. Je fermais mes yeux en venant soupirer de bien aise quand l'eau coulait le long de mon corps, rapidement je sortais de la douche en plaquant mes cheveux contre l'arrière.
Je prenais mon épais peignoir en sortant de la salle de bain pour voir Livaï qui était toujours debout, entrain de regarder autour de lui.

— Je n'ai pas de vêtements pour me changer, informait Livaï d'une voix distante.

J'ouvrais ma bouche en me souvenant que je n'avais malheureusement pu me contraindre à me débarrasser des vêtements de Livaï qui étaient restés chez moi, une grimace se formait légèrement avant de dire avec une pointe de gêne :

— J'ai... il reste quelques tee-shirts et un de tes joggings qui sont à toi.

Aussitôt le noiraud levait son regard froid dans le mien, haussant un de ses sourcils avec interrogation mais à plus grand soulagement il n'avait fait aucune remarque.
Je faisais abstraction de ce moment de gêne en raclant ma gorge étonnement sèche et irritée, maintenant il avait un malaise entre nous. Le duvet de ma nuque se hérissait par ce constat, nous nous étions atrocement éloigné et je ne pouvais que me rendre compte que cela faisait extrêmement longtemps que nous nous étions pas retrouvés seuls dans cet endroit.

Se retrouver aussi intimement me rappelait du temps où que nous étions ensemble, j'avais eu un pincement au cœur. J'étais soudainement nostalgie, j'enviais ce temps là. Je me rappelais de nos discussions, de son regard doux qui me couvait tendrement. Je caressais mes lèvres en me rappelant des ses baisers, de la chaleur de son corps autour de moi, de sa présence en moi, de sa voix grave et vibrante qui me murmurait à l'oreille, bon dieu que son absence était dur, tout me manquait chez lui. Plusieurs fois j'avais regretté d'avoir rompu avec lui, mais malheureusement je n'avais eu le choix.
Tout était tellement compliqué, cela était vraiment un casse-tête et j'étais réellement perdue. Chagrinée, je me rappelais de nos moments qui étaient gravés dans ma poitrine. Être loin de lui me faisait mal, malheureusement pour moi mes sentiments étaient encore là. Au fond de moi je désirais que cela était de même pour lui et qu'un jour on pourrait redevenir comme avant. 

— V-viens, je vais te les donner.

Sauf qu'un grognement de douleur venant de lui se levait, je me paralysais et reportais toute mon attention vers le jeune homme qui serrait les dents, honteux.
Il tenait son ventre, une boule se formait dans ma gorge tandis que je demandais :

— Livaï, est-ce-que...

— Ça va c'est rien, tranchait-il d'une voix sévère.

Sauf que je voyais qu'il souffrait, même un aveugle pourrait se rendre compte et je doutais franchement qu'il puisse se dévètir seul. Cela me faisait terriblement mal de savoir qu'il avait eu cela en voulant me protéger, d'ailleurs il avait été tué et blessé en voulant me sauver.

La gorge nouée, je me dirigeais en direction de ma chambre pour prendre les habits soigneusement pliés qui reposaient dans le coin de mon bureau. Ce poids dans ma poitrine était douloureux, Livaï restait dans le couloir en étant extrêmement distant. J'avais l'impression de nous revoir à notre rencontre il y'a plusieurs mois.