Je fais quelques pas, lorsqu'une main agrippe mon coude. Je sursaute, d'abord surprise, puis le retourne pour faire face à la personne qui m'a fichu une peur bleue. Je dévisage le jeune homme qui se tient face à moi. Il est hors de question que je lui parle. Je tourne les talons tout en pressant le pas. Il ne m'a jamais adressé la parole, sauf pour m'insulter, accompagné par Arone et Taylor. Et ce n'est pas maintenant que ça changera. Je sens une présence à côté de moi qui essaye de suivre ma marche rapide. Je l'observe rapidement avant de rester impassible face à sa présence plus qu'intrusive. Nous marchons ainsi un petit moment. Je ne sais pas s'il me parle, je ne pense pas de toute façon. C'est avec pitié que je retire mes écouteurs et les range dans la pochette de mon sweat-shirt. Je retire ma capuche et le regarde tout en m'arrêtant.
"Qu'est-ce que tu veux Noah?
Il s'arrête à son tour et se retourne.
-Parler avec toi. Je sais que tu me détestes, mais j'ai besoin de parler à quelqu'un.
-Pourquoi moi?
-Parce que tu garde les secrets, tu as de bons conseils, et que tu es gentille si on l'est avec toi. Si j'en parle avec les autres, ils vont se moquer de moi et tout gâcher.Je reprends ma marche, tout comme lui.
-Tu sais, pour une rentrée, elle est plutôt gâchée.
-Si tu parles de ce qui c'est passé tout à l'heure avec Arone et Taylor, je te comprends. On n'est pas cool avec vous.
-Tu n'es pas le pire. Mais c'est surtout Stella, elle me fait la tête juste parce que j'ai dit que peut-être tu t'intéressais à elle.
-C'est justement d'elle dont je voulais te parler.Je le regarde, surprise. J'aurais plutôt cru qu'il me parlerait d'un problème familial ou de la fac', mais pas de ma meilleure amie.
-Je t'écoute.
-Tu semble choquée que je veuille parler d'elle, rit-il.
-Bien sûr, je ne m'y attendais pas! Mais vas-y, je t'écoute.
-Ça me gêne un eu de te dire ça... mais je ne vois pas à qui d'autre je pourrais en parler.
-Dépêche toi de cracher le morceau!
-Elle me plaît. Je sais, c'est impossible, mais c'est le cas.
-Depuis quand?
-Depuis l'an dernier, vu qu'on était ensemble dans pas mal de cours, j'ai pu l'observer, en apprendre sur elle...
-Depuis quand sais-tu qu'elle te plaît?
-Au début, je pensais que c'était juste une passade je te promets. Elle est jolie, drôle, intelligente...
-Noah, depuis quand tu sais que tu veux sortir avec elle?
-Je n'ai pas parlé de ça Margaret.
-Mais ça se voit et se sent. Tu es en train de me faire une éloge de ma meilleure amie! Et tu voulais la raccompagner chez elle, ça se voit qu'elle ne te plaît pas juste. Que tu ne veuilles pas me dire de vive voix que tu es amoureux, je veux bien, mais ne me dis pas que tu ne veux rien essayer avec elle.
-Tu as raison... C'est compliqué pour moi aussi. Je n'y connais rien moi. Les sentiments, l'affection, ce n'est pas mon fort.
-Ça se voit aussi. Donc, depuis quand?
-Depuis les vacances. Je n'ai fait que penser à elle, j'ai même passé des heures sur ses réseaux à regarder ses photos.
-Je trouve ça très mignon. Mais tu sais à quel point elle ne veut pas de relation et souffrir par amour.
-Ce qui m'a découragé l'an dernier c'est quand elle a fait la misère à Tom après qu'il lui ait fait une déclaration devant tout le monde.
-Prends le temps, deviens plus doux, plus gentil, fais la rire, parles lui beaucoup, ne joue pas avec elle, et je pense que tout se passera bien.
-Merci. Je vais essayer.
-On est arrivés chez moi. Tu veux rentrer cinq minutes?
-Même si ta maison semble être sublime, je dois rentrer chez moi le plus vite possible. Mais merci pour tout.
-Ça me fait plaisir. Et j'avoue avoir hâte de te voir ramer.
-Ça c'est sûr que je vais ramer. Elle va me faire la misère.
-Tu tiendras le coup quand même.
-J'y vais alors. Et tout ce qui c'est dit reste entre nous.
-Promis."Il me tend sa main que je serre puis je le regarde partir en trottinant. Alors là, pour une révélation, c'est une sacrée révélation. Je me doutais qu'elle ne pouvait pas le laisser indifférent mais pas à ce point. Je me surprends à sourire comme une idiote devant le portail de ma maison. Je rentre dans la cour avant et ne vois aucune des deux voitures de mes parents. Je rentre dans l'entrée et retire mes chaussures. Il n'y a aucun bruit, ce qui veut dire que mon frère est chez la nourrice. Je monte les escaliers et vais dans ma chambre. Je lance mon sac près de mon bureau et me laisse tomber sur mon lit, téléphone en main. Il est onze heures et demi, et j'ai qu'une envie, dormir et finir ma nuit.

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The Best Enemies
RomanceIls se détestent jusqu'à en souffrir. Ils se détestent jusqu'au plus profond de leurs âmes. Ils s'opposent mais s'attirent. Ils veulent la douleur de l'autre, mais en souffrent aussi. Ne dit-on pas qu'il y a de l'amour dans la haine?