Le cours de basket-ball se finit lorsque le professeur siffle la fin du match. Je rejoins les filles dans notre accolade habituelle, puis nous aidons à ranger le matériel. Je dis à mes coéquipières que je vais finir seule, puisqu'il ne reste plus grand chose. Elles rejoignent alors les vestiaires. Je range les ballons, puis les maillots. Je ramasse les plots pour les ranger eux-aussi. Je ramasse ma bouteille d'eau et rejoins le vestiaire, laissant le professeur finir de ranger avec minutie les chronomètres. Il ne reste plus que quelques filles dans les vestiaires qui finissent de se changer. Je pose mes affaires, récupère mes sous-vêtements et une serviette, puis vais aux douches. Je me déshabille et mes muscles se relâche sous l'eau chaude. Je prends un instant pour me masser la nuque. Le sport me tuera, j'en suis persuadée. Mais quitte à mourir, autant le faire en faisant quelque chose qu'on aime. Je finis ma douche, me sèche, enfile mes sous-vêtements et m'enroule dans ma serviette. Je retourne dans le vestiaire, où il n'y a plus personne. J'ouvre mon casier et en sors mes vêtements, ainsi que mon sac de cours et de sport. Je déprime d'avance, sachant que je dois rentrer à pieds. Quand est-ce que je vais me mettre au permis moi? Je me retourne et sursaute en me rendant compte que je ne suis finalement pas si seule que ça dans ce vestiaire.
"C'est les vestiaires des filles, tu n'as rien à faire ici Arone.
-Je viens chercher une réponse que je n'ai jamais eu.De quoi il parle encore? Je le regarde en fronçant les sourcils. Une réponse pour... La soirée! Mince...
-Tu parles de la soirée?
-Perspicace, Watson.
-J'ai oublié de t'envoyer un message, je suis rentrée tard, je n'ai même pas eu le temps de manger.
-C'est oui ou non?
-C'est oui. J'ai dit à ma mère que je dormirai sur place ou chez Stella. Et ma patronne m'a donné quelques habits pour que je fasse moins "gavroche". Histoire d'être plus "féminine". Tu peux te tourner, que je puisse m'habiller.Il lève les yeux au ciel mais s'exécute tout de même. J'enfile mon jogging.
-Je passerai te prendre vers vingt heures trente.
-C'est tard.
-C'est le principe d'une fête. Tu n'en as jamais faite?Il se retourne alors que je passe mon tee-shirt. Je me retourne vivement.
-Mais qu'est-ce que tu ne comprends pas dans "tourne toi"!? Tu es idiot ou tu le fais exprès!?
-Je pensais que tu avais fini. Tu prends trois heures à enfiler un tee-shirt.Je me tourne, le foudroyant du regard. Mes joues sont enflammées, et mon ventre est noué.
-Tu n'as rien vu?
-Un peu.
-Tu ne parle de ça à personne, et tu efface toutes les images de ton esprit. Tu n'as rien vu.
-Mais si, j'ai vu.
-Arone! Tu n'as rien vu! C'est clair? Sinon je te fais un procès pour voyeurisme, et harcèlement sexuel!
-Je n'ai rien vu, d'accord, d'accord.
-Merci.Je range rageusement ma bouteille d'eau dans mon sac de sport.
-Tu n'as jamais été à une fête?
-Je n'avais pas le temps. Ni l'envie.
-Un conseil alors, restes près de quelqu'un que tu connais bien.
-Ça ne me donne pas envie d'y aller, au contraire.
-Tout se passera bien. Je te ramène chez toi?
-Avec plaisir. Je ne me sentais pas de rentrer à pieds. Je crois que mon corps va finir par lâcher. D'ailleurs je dois aller au médecin, j'ai d'étranges douleurs dans les bras.
-Tu n'as peut-être pas l'habitude d'avoir des muscles.
-J'ai sûrement plus l'habitude que toi. Je fais de la gymnastique depuis mes six ans, de la boxe depuis cinq ans, et j'ai passé tout mon lycée à faire de l'athlétisme.
-Je fais de la musculation.Je pose mon sac sur mon épaule, et prends l'autre en main. Je sors du vestiaire suivie par Arone.
-Ça ne m'étonne pas. Ça explique pourquoi tu es le garçon le plus fort en sport de la classe, et le meilleur joueur de football américain de l'équipe.
-Ce sont des compliments ou je rêve?
-Je crois que tu ne rêve pas.
-Je dois appeler quelqu'un pour qu'il soit témoin de ce miracle!
-Dommage, il n'y a personne.Nous sortons de l'établissement, puis prenons le chemin jusqu'à sa voiture.
-Peut-être les esprits.
-Si tu veux. Tu as pu régler le problème avec le professeur d'humanité?
-Oui, oui. J'ai acheté son silence contre des cours de soutien pour moi. Je t'ai sauvé de ses griffes.
-Merci. Tu m'enlève un poids des épaules, je ne te dis pas.
-Je veux bien te croire. Et donc tu visite deux appartements ce week-end?
-Oui. Un proche de mon travail, l'autre proche de la fac'. J'espère avoir celui proche de la fac'. Je passe ma vie ici, alors que je vais seulement trois fois par semaine au travail.
-J'ai hâte de venir faire de petites fêtes chez toi.
-Il n'y aura pas de fête chez moi. Les appartements peuvent à peine contenir quatre personnes.
-Ce seront des fêtes intimistes alors.
-Gros pervers."Je lui assène une tape sur le bras, sans omettre de soupirer, lui montrant qu'il m'exaspère. Il m'épuise, c'est incroyable. En plus d'être le roi des crétins, c'est un pervers!
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The Best Enemies
RomanceIls se détestent jusqu'à en souffrir. Ils se détestent jusqu'au plus profond de leurs âmes. Ils s'opposent mais s'attirent. Ils veulent la douleur de l'autre, mais en souffrent aussi. Ne dit-on pas qu'il y a de l'amour dans la haine?