Chapitre 15

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Je sors de mon cours d'éducation physique et sportive totalement épuisée. Je rejoins l'arrêt de bus. Ce sera plus rapide de prendre les transports pour rejoindre mon travail que d'y aller à pieds. Je soupire en voyant le bus arriver. Il était rapide pour une fois. Je monte dedans et vais m'asseoir au fond, à côté de la porte de sortie. Je m'appuie contre la vitre, je regarde à travers cette dernière. Mes yeux croisent ceux d'Arone. Ma respiration se bloque automatiquement. Il n'a pas son sourire en coin qui m'énerve tant. Il me regarde juste. Le bus démarre, ce qui me fait lâcher la première de contact visuel. J'ai eu le temps de l'observer aujourd'hui, et le coup de poing que je lui ai asséné hier a laissé des séquelles, notamment une coupure sur le coin de sa lèvre supérieur, qui a un peu gonflé. J'avoue être satisfaite de moi. Hier, lorsque je suis sortie du gymnase et que je l'ai aperçu, j'ai vu rouge. J'étais si énervée que je ne me suis pas contrôlée. J'ai perdue mon sang-froid, et j'ai été trop loin dans mes actes. Mais jamais je n'irai m'excuser. Il l'a mérité. Mon transport arrive devant l'arrêt où je dois descendre. Je quitte le transport et tout le monde qu'il y avait dedans. Je marche encore cinq minutes pour arriver à la boutique. J'entre, et je tombe sur Kim qui s'occupe d'une cliente. Je lui fais un petit signe de la main avant de rejoindre l'arrière boutique. Je retire mon sweat-shirt et pose mon sac. Je mets min badge puis rejoins la boutique. Ma collègue est à la caisse avec la cliente. Cette dernière paie, nous salue, et part avec ses achats. Kim se tourne vers moi, et me scanne avec son regard de "toi, il t'est encore arrivé une galère".

"Ça va? Tu as l'air épuisée.
-Tu ne devinera jamais ce qui m'est arrivé hier soir.
-Laisse-moi deviner. Tu as eu un rendez-vous amoureux?
-Si le fait de m'être retrouvée enfermé dans les vestiaires du gymnase à huit heures du soir est un rendez-vous amoureux, alors oui.
-Quoi!? Mais comment c'est possible?
-Arone.
-Non... Il t'a enfermé?
-Bien sûr. Et il a trouvé ça amusant.
-Il est complètement fou. Autant je trouvais vos chamailleries mignonnes, mais là c'est horrible.
-Je l'ai frappé...
-Tu as fait quoi?
-Je l'ai...
-Vous êtes deux fous. Vous êtes partis trop loin. D'un point de vu externe, je te le conseille, il faut que vous vous arrêtiez.
-C'est ce que j'ai fait. Lui et moi c'est fini, je l'évite, je l'ignore. J'espère qu'il fera pareil.
-J'espère aussi.
-Et toi? Ça va?
-Super! Je vais voir mes parents ce week-end.
-Génial.
-Ça fait longtemps que je ne les ai pas vu, il me manquait beaucoup.
-Je voudrais partir de chez moi. Avoir un appartement, être indépendante.
-Il faut que tu parle avec tes parents.
-Je sais. Ça ne sera pas facile.
-Si tu as besoin de te vider la tête, n'oublie pas que ma porte est ouverte. 
-Merci Kim."

Je lui souris, plus que touchée par son aide et sa bonté. Je suis contente de savoir que je peux compter sur quelques amis. En cas de pépin, j'aurais toujours une épaule sur laquelle me reposer.

Je sors de la boutique en saluant Maria et lui souhaitant une bonne fin de soirée. Elle me dit de bien rentrer. Je commence alors à prendre le chemin pour rentrer chez moi. Je n'ai qu'une envie: aller rejoindre mon lit. Il faudrait peut-être que je pense à passer mon permis. Je traverse rapidement vers l'arrêt de bus. Je regarde quand est-ce qu'il passera. Demain matin... Super! Je sursaute lorsque j'entends le bruit d'un klaxon. Je me retourne et reconnais dans le noir la voiture de Noah. Il me fait signe de monter. Je m'exécute. Une fois attachée, il démarre.

"Qu'est-ce que tu fais dehors à cette heure-ci? me demande-t-il.
-J'étais au travail. Et toi?
-J'ai ramené Stella chez elle après son cours de soutien.
-Je ne sais même pas pourquoi elle y va, elle n'en a pas besoin.
-Je sais, mais elle dit que ça l'aide à approfondir les cours.
-Inépuisable cette fille.

Il me sourit, puis dirige ses yeux sur la route.

-Desolé, Margaret.
-Pour?
-Hier. Arone est un crétin.
-Ce n'est pas toi. Ne t'en fais pas. J'aimerai juste que l'on arrête de me parler de cet incident, et de lui, tout court.

Je pose ma tête sur l'appuie tête.

-Excuse-moi.
-Ça va. Ne t'en fais pas.
-Je veux officialiser avec Stella. Je veux lui dire tout, et qu'on essaie quelque chose.
-Tu es sûr?
-Certain. Je veux le faire après le premier match de football de la saison.
-Je veux voir ça! J'espère du fond du coeur qu'elle sera ouverte.
-J'espère aussi."

Je lui tapote l'avant-bras, lui montrant que je suis là, avec lui, pour lui, et qu'il peut compter sur moi.

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