Chapitre 21

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🔼Quelques semaines plus tard🔼

Je griffonne sur mon cahier de petites fleurs, ennuyée par ce cours d'humanité plus que long. Je ne peux même pas compter sur Stella pour me divertir, cette traître est allée s'installer au fond avec Noah et Tic et Tac, c'est-à-dire Taylor et Arone. Je n'ai pas réellement reparlé à Arone depuis la sortie en forêt. Je n'ai pas eu le temps, ni vraiment l'envie, lorsque que j'ai vu qu'il m'ignorait le lendemain. Contradictoire et bipolaire. Je tourne la tête vers le fond en entends des éclats de rire beaucoup trop fort. Arone rit avec Taylor. Noah et Stella sont plutôt occupés à prévoir une virée nocturne, j'en suis certaine.

"Monsieur Ludwig, nous ne sommes pas en pause!
-Ce n'est pas de ma faute M'sieur, mais Taylor est beaucoup trop drôle. Vous savez c'est un vrai comi...
-Arrêtez immédiatement de me parler avec ce ton condescendant.
-Je vous parle le plus normalement du monde.
-Vous savez, Monsieur Ludwig, il n'y a pas que le sport qui compte. Ma matière est importante. Je verrais avec le coach pour que vous ne jouiez pas le prochain match. Si c'est cela que...
-Vous voulez m'empêcher de jouer? Non mais je n'y crois pas!

Arone s'est levé, offuqué. Je regarde ma montre. Il reste à peine deux minutes de cours, il peut encore éviter de se faire renvoyer.

-Oui! Et si vous continuez, je ferai en sorte que vous soyez envoyé en soutien!
-Si Arone ne joue pas, Monsieur, notre école sera la risée de tout le pays. Sans Arone, notre réputation va couler.

Le professeur me regarde, interloqué. Moi aussi je me demande pourquoi j'ai dit ça! Il me foudroie du regard puis vient se mettre face à ma table. Je sens tous les regards des élèves dans mon dos, ce qui ajoute encore plus d'anxiété à celle que j'avais déjà.

-Je peux faire en sorte de vous renvoyer de l'équipe de pompon-girls, mademoiselle Martin.
-Stop! Vos menaces ne font peur à personne Monsieur! D'accord, je n'aurais pas dû rire, et je devrais être plus concentré, mais menacer les autres élèves n'est pas bon pour vous.
-Taisez-vous Ludwig! Vous et Martin avez perturbé mon cours! Vous aurez tous deux une sanction, que ça vous plaise ou..."

Le professeur est coupé par la sonnerie. Ni une, ni deux, je range mes affaires, furieuse, et sors en première de la salle. Je presse le pas. Ce professeur d'humanité est un imbécile, et Arone l'est tout autant. Je n'aurais jamais dû prendre sa défense, même si j'avais amplement raison. À peine un pied sur le seuil de l'université, je suis retenue en arrière par mon épaule. Je me retourne pour voir Arone. Évidemment...

"Je n'ai pas le temps, je dois aller travailler. Et je penses que nous n'avons rien à nos dire.
-Je t'emmène.
-Ça ira. Je sais encore prendre le bus.
-S'il te plaît.

Je regarde de l'autre côté de la rue le bus passer sans s'arrêter à l'arrêt.

-D'accord. Mais c'est seulement parce que je viens de louper mon bus.
-Merci."

Je le suis jusqu'à sa voiture noire. Je monte, sans omettre de claquer la portière violemment. Il monte à son tour et démarre. Nous quittons la fac', personne ne parle. Jusqu'à ce qu'il brise le silence:

"Merci de m'avoir défendu. Même si je sais que je n'étais pas défendable.
-Je n'ai dit que la vérité.
-Et ne t'en fais pas pour ses menaces. J'irai voir le coach, puis le proviseur.
-D'accord. J'espère réellement pour toi que je ne serais pas virée de l'équipe. Je ne te pardonnerai pas.
-C'est toi qui est intervenu. Je ne t'ai rien demande.
-Je trouvais seulement injuste de te punir aussi fortement pour si peu! Ce prof' est un abruti.
-C'est vrai.

Je regarde par la fenêtre défiler les bâtiments et les passants. Si mes parents sont au courant, je risque de voir mon envie d'appartement finir aux oubliettes, alors que j'en visite deux ce week-end. Il faut qu'Arone règle ça vite et silencieusement.

-Pourquoi tu m'as ignoré après m'avoir emmener pique-niquer? Tu as honte de me parler? Si c'est le cas, pourquoi insister pour que je t'appelle?
-Ce n'est pas contre toi. Seulement ma mère a su que j'étais parti avec une fille, et elle m'a gonflé avec ça. Alors instinctivement j'étais énervé un peu contre toi.
-Je savais que c'était une mauvaise idée de parler avec toi, d'être peut-être amis.
-Tu sais aussi bien que moi qu'on ne pourra jamais être amis.
-C'est vrai.
-Tu fais quoi après le travail?
-Je vais à la boxe.
-Et samedi soir? Ben organise une soirée, on pourrait y aller, avec Stella et Noah.
-Il faut que j'en parle à mes parents. Je visite deux appartements dans la journée. Ça leur fera peut-être trop d'émancipation pour une journée.
-Si tu viens, laisse tomber pour une fois le jogging et le sweat-shirt, et prévois de ne pas dormir chez toi.
-Heureusement que Maria a sa nièce chez elle en ce moment et qu'elle m'a dit de ne pas venir dimanche. Ça tombe pile poile.

Arone arrête sa voiture devant la boutique. Le trajet est passé vite, je n'ai même pas vu le temps filer.

-Tu viendras alors?
-Je ne te promets rien. J'en parle à mes parents ce soir et je t'envoie un message. Merci de m'avoir emmené.
-Avec plaisir."

Il le sourit tandis que je sors de l'habitacle. Je ferme la portière. Je m'empresse d'entrer dans la boutique. Kim ne va pas en revenir.

The Best EnemiesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant