Une semaine s'est écoulée depuis la fugue d'Hugo. J'ai parlé avec mes parents un long moment, et finalement tout s'est arrangé. J'ai l'impression que ma mère fait d'immenses efforts, et j'en suis heureuse. C'est pourquoi toute ma famille est venue assister au match de ce soir. C'est ce qui me rend encore plus anxieuse que d'habitude. Nous arrivons avec les autres pompon girls sur le terrain pour notre chorégraphie d'entrée. La musique se lance et les filles tournent autour de moi alors que j'agite mes pompons. Deux de mes coéquipières me font un appui pour mon saut en arrière. Je retombe et les filles reforment des appuis. Je prends mon élan et saute, faisant au grand écart. Nous finissons notre prestation pour ensuite nous installer sur le bord du terrain tandis que les joueurs font leur entrée. Le match début. Nous chauffons le public pour qu'il supporte notre équipe, les supportant nous-même. Stella ne tient pas en place dans les gradins et scande le prénom de son amoureux haut et fort. Mon frère est totalement absorbé par les actions du jeu, mon père aussi. Ma mère papote avec une autre mère d'un des joueurs. C'est la folie ce soir. Je regarde le match avec attention. La mi-temps arrive vite. C'est à nous de divertir le public en attendant. Nous faisons deux chorégraphies que nous avons apprise aux entraînements, puis les pompon girls de l'équipe adverse prennent le relais. Le match continue ensuite. À vrai dire, les soirs de match, tout se passe si vite, que j'ai du mal à tout suivre. Il faut dire que tout s'enchaîne rapidement et avec précision. Les cris et encouragements des spectateurs n'aident en rien à la concentration. Je souris à mes coéquipières lorsque nous nous rendons compte qu'il ne reste plus que quinze minutes de jeu et que les garçons ont treize points de plus que l'équipe adverse. Nous regardons avec haleine le match. On peut mettre encore des points. Arone récupère le ballon et court. Il jette un coup d'oeil à Noah puis lui lance. Mais Arone est percuté par un joueur de l'autre équipe avec une telle violence que je lâche un cris de peur. Il tombe au sol. Pourquoi il ne se relève pas? Les médecins vont vers lui. Ils s'activent à côté de lui, mais finalement il arrive à se relever. Il est emmené sur le banc de touche. Il fait signe au coach qu'il ne peut pas continuer à jouer. Je m'empresse d'aller le voir. Je lui souris.
"Tu veux bien m'aider à aller aux vestiaires Margaret?
-Bien sûr. Tu sais très bien que les pompon girls sont là pour leurs joueurs."Je l'aide à se lever, puis nous quittons le terrain. Nous arrivons aux vestiaires, où il s'assoit sur un banc. Il commence à se déshabiller, je l'arrête immédiatement.
"Tu fais quoi?
-Je vais me changer. Je préfère partir.
-J'ai eu peur... Et le résultat du match?
-On l'a gagné.
-Oui mais...Je ne continue pas ma phrase en voyant ses yeux se poser sur moi, une étincelle dans la prunelle. Il m'attrape par l'arrière des genoux et m'attire à lui.
-Cette jupe sur toi... Ce petit haut...
-Arone...Il me fait m'asseoir à califourchon sur lui. Je pose mes mains sur ses épaules instinctivement.
-Tu es merveilleuse Margaret. Pourquoi tu me repousse sans cesse? Je t'aime trop pour te faire du mal.
-Arone Ludwig vient-il de dire qu'il m'aimait?
-Et ça lui coûte beaucoup! Je sais que tu ressens la même chose.
-Bien sûr! Pourquoi penses-tu que j'ai peur de souffrir sinon?
-Tu me rends fous. Et ton corps n'y aide pas.Ses mains se baladent sur mes cuisses nues.
-Tu veux me faire plaisir?
-Bien sûr Margaret.
-Embrasse-moi.
-Depuis le temps que j'en ai envie!Il pose sa main derrière ma nuque, puis scelle nos lèvres dans un baiser passionné. Je me colle à lui comme si nos corps n'allaient faire qu'un. Je me sépare de lui, en souriant.
-J'ai trois remarques à faire.
-Tu ne t'es jamais gênée pour dire ce que tu voulais dire, alors vas-y.
-Premièrement, tu embrasse délicieusement bien. Deuxièmement, j'aimerais que tu garde ton habit de joueur, tu es irrésistible dedans.Il dépose brièvement ses lèvres sur les miennes, préférant plutôt mon cou.
-Et troisièmement?
-Je peux t'appeler "bébé" maintenant?
-Tu peux m'appeler comme tu veux ma belle.Je ricane lorsqu'il vient jouer avec mon lobe d'oreille.
-Tu es insolent bébé.
-C'est toi qui me fais perdre la tête avec ta mini-jupe et ton rouge à lèvres."Je passe mes doigts dans ses cheveux en le fixant. Il a son éternel sourire en coin que me fait craquer et fondre. La porte des vestiaires s'ouvre sur tous les joueurs. Ils nous fixent, interloqués, me faisant éclater de rire. Je me lève, sans oublier d'embrasser mon petit-ami. Ça me fait tout drôle de me dire qu'Arone est officiellement mon petit-ami, alors que l'on s'est détestés plus d'un an. C'est la preuve même qu'il y a toujours de l'amour dans la haine.

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The Best Enemies
RomanceIls se détestent jusqu'à en souffrir. Ils se détestent jusqu'au plus profond de leurs âmes. Ils s'opposent mais s'attirent. Ils veulent la douleur de l'autre, mais en souffrent aussi. Ne dit-on pas qu'il y a de l'amour dans la haine?