Le soleil me frappe violemment le visage, m'empêchent de dormir. Je me retourne, m'étirant. Ma tête me fait atrocement souffrir. J'ouvre doucement les yeux, quelque peu éblouie. La première chose que je remarque, c'est que je ne sus ni dans ma chambre, ni dans celle de Stella, ni dans une chambre qui m'est connue. Je me redresse et me rends compte que je porte un jogging et un tee-shirt. Je me lève, quittant le lit douillet. J'ouvre la porte de la chambre et une délicieuse odeur de bacon me chatouille les narines. Je suis l'odeur, longeant un couloir qui débouche sur un séjour avec cuisine semi-ouverte. Je m'avance encore un peu. Je vois alors Arone au-dessus de la plaque de cuisson. Il se retourne, sourire aux lèvres. Il m'invite à venir vers lui. Je m'exécute tandis qu'il sert le bacon dans deux assiettes.
"Bonjour.
-Bonjour...
-Ça va?
-J'ai un terrible mal de tête.
-Ça ne m'étonne pas. Je t'ai préparé un cachet. J'étais sûr que tu allais avoir la gueule de bois.Il me tend un comprimé et un verre d'eau. J'avale le tout rapidement.
-Merci.
-Tu as faim?
-Un peu.
-Tiens.Il me donne une assiette qui contient oeuf et bacon. Je grignote un peu.
-On est où ici?
-Chez moi.
-Chez toi?
-Mon appartement.
-Je pensais que tu vivais encore chez tes parents.
-Je suis parti dès mon entrée à la fac'.
-Donc tu vis seul?
-Entièrement seul.
-Je ne t'ai pas dit, j'ai trouvé un appartement, j'emménage dans deux semaines grand maximum.
-C'est super ça. C'est pour fêter cette nouvelle que tu t'es déchaînée hier soir?
-Je crois que vouloir me battre n'était pas la meilleure idée de la soirée.
-Je suis du même avis.
-Heureusement que mes parents ne m'ont pas vu dans cet état.Je pose mon assiette sur le plan de travail. Arone la prend pour la mettre dans le lave-vaisselle avec la sienne.
-J'ai eu du mal à te surveiller hier. Promets moi que tu ne buveras plus jamais comme tu l'as fait.
-Promis! Mais c'était l'effervescence! Je n'ai jamais vu quelque chose du genre, c'était énorme!
-C'était une simple fête.Il se dirige vers le salon, alors je le suis. Nous nous installons dans le canapé.
-J'ai une question qui me trotte en tête depuis que je me suis réveillée.
-Dis-moi.
-Qui m'a déshabillé? Je me suis endormie dans la voiture et je n'ai pas le souvenir de l'avoir fait moi-même.Il baisse le regarde un instant, puis ses yeux se baladent dans la pièce avant de croiser les miens.
-Moi.
Instinctivement, je pose mes mains sur ma poitrine et soupire en sentant que j'ai encore mon sous-vêtement.
-On a dormi ensemble?
-J'ai pris le canapé.
-Gentleman.
-J'essaie. Tu as bien dormi alors?
-Très bien! Et j'aurais voulu y rester.
-On a toute la journée pour se reposer.
-Je vais devoir rentrer chez moi à un moment ou un autre.
-Mais on peut repousser ce moment jusqu'à la fin d'après-midi.
-J'ai des devoirs à finir. Le début d'après-midi sera le mieux.
-Comme tu voudras.Je lui souris. Mon regard divague dans la pièce illuminée par les murs immaculés de blanc. Je vois sur une étagère une photographie d'Arone en compagnie d'une femme aux cheveux blancs et d'un homme en costume. Ils sont très chics, très élégants. Arone ressemble beaucoup à son père.
-Tu veux faire quoi comme métier?
Je tourne les yeux vers lui, et nos regards se bloquent l'un dans l'autre.
-Garde du corps. Et toi?
-Sportive haut-niveau. Je rêve de participer aux jeux olympiques.
-Je serai ravi d'être le garde du corps de la grande Margaret Ludwig.
-J'en serais ravie aussi. Mais je pensais que tu ferais quelque chose de plus... prestigieux. Si on peut dire cela comme ça.
-Comme?
-Avocat, ou homme d'affaires.
-Je ne suis pas mon père.
-Je comprends. Et puis garde du corps te correspond bien.Il replace une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Je sens mes joues prendre feu. À chaque fois qu'il le touche, je me transforme en bouilloire. Il se penche vers moi, s'appuyant sur son genou. Il approche son visage du mien, et balade sa main dans mes cheveux. Il s'avance, ses lèvres arrivant dangereusement vers les miennes. Je tourne la tête, pour nous éviter de faire la plus grosse erreur de notre vie. Surtout pour moi.
-Qu'est-ce que j'aime tes cheveux Margaret... Et ton parfum...
-S'il te plaît, Arone, ne fait pas ça. Garde le contrôle.
-Et pourquoi?
-Nous ne pouvons pas. Toi et moi c'est dangereux.
-Où est le danger? Dis-moi.
-Je ne veux pas souffrir. Ta réputation de Don Juan te poursuit. Et jamais tu ne changera.
-Tu le dis toi-même, ce n'est qu'une réputation.
-Une réputation basée sur des faits réels. Gardons le contrôle.
-Tu me rends fous.
-Gardons la relation que nous avons stable. Je ne veux pas que tu sorte de ma vie.
-Tu es sûre de toi? Nous n'allons pas au-delà de nos envie? Nous ne mettons pas à exécution nos désirs?
-Tu as raison lorsque tu dis que nous ne pouvons pas être amis, mais nous ne pouvons pas être amants non plus.
-J'espère que tu changera d'avis.
-Je vais aller me préparer. C'est mieux si je rentre maintenant. Nous devons réfléchir chacun de notre côté. Mais sache que je veux continuer à te parler, à sortir, à m'amuser en ta compagnie.
-Allez, vas te préparer ma belle."Il m'embrasse tendrement le front, puis se détache de moi.
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The Best Enemies
Roman d'amourIls se détestent jusqu'à en souffrir. Ils se détestent jusqu'au plus profond de leurs âmes. Ils s'opposent mais s'attirent. Ils veulent la douleur de l'autre, mais en souffrent aussi. Ne dit-on pas qu'il y a de l'amour dans la haine?