De grands coups dans la porte de ma chambre accompagnés par des semblants de cris aiguës me réveillent en panique. Je mets quelques secondes à comprendre qu'il s'agit de ma mère.
"Margaret j'en ai marre! Debout! Tu nous mets en retard. Et arrête de fermer cette porte à clé!
-Je suis debout, c'est bon! J'arrive dans cinq minutes.
-Dépêche toi!"Je l'entends partir grâce au claquement de ses talons. Je passe mes mains sur mon visage, et finis par me lever. J'ouvre mes volets, laissant entrer la lumière. J'ouvre ensuite ma penderie et prends un jogging avec un sweat-shirt. Je m'habille, fais mon sac de cours pour la journée et mon sac de boxe pour ce soir. Je me fais une rapide queue-de-cheval et descends les escaliers rapidement. J'enfile mes baskets et sors. J'attends ma mère et mon frère, qui arrivent cinq minutes après. Nous montons en voiture, direction l'école de mon petit frère.
"Tu n'as pas entendu ton réveil? me demande ma mère.
-Je ne l'avais pas mis. J'avais oublié. Mais c'est bon, c'est fait.
-Magit tu es une marmotte.Je le retourne en souriant à mon petit frère.
-Je sais petit chat. Alors, c'est la rentrée pour toi. Pas trop stressé?
-J'ai trop hâte! Je vais voir mes copains!
-Vous venez me voir à la boxe ce soir?
-Tu as un combat?
-Non, mais je me suis dit qu'Hugo aimerait me voir m'entraîner. Pas vrai petit chat?
-Oui! Je veux te voir te battre!
-On verra. De toute façon ton père passera peut-être te prendre à la fin.
-Je sais.
-Je suis sûr que tu es la plus forte Magit! hurle Hugo.
-C'est possible, oui."Je regarde mon petit frère dans le rétroviseur et esquisse un sourire en le voyant mettre des coups de poings dans le vide. La suite du trajet se fait dans le calme jusqu'à la petite école de mon frère. Ma mère reste un peu avec lui, et le confit à une amie de la famille pour savoir sa classe. Je la vois revenir vers la voiture. Elle monte côté conducteur, s'attache et démarre. Après dix minutes de silence, elle le brise:
"Tu vas aller voir pour reprendre ton travail au café?
-Oui, j'ai un gros trou cet après-midi, je vais aller me renseigner.
-Tu lui impose tes horaires, compris?
-Le mardi pendant mes cinq heures de pause, le jeudi après les cours. C'est prévu.
-Parfait.
-Tu peux me déposer là? Je vais faire la rue à pied.
-Je peux t'emmener, il reste trois cents mètres.
-J'ai envie de marcher.
-D'accord.Elle arrête la voiture et j'ouvre la portière. Je sors, sac de cours sur le dos, sac de boxe en main.
-À ce soir.
-Tu finis la boxe à quelle heure?
-Vingt-et-une heures. Mais si vous ne pouvez pas venir me chercher, je me débrouillerai.
-On se tient au courant.
-Bise."Je claque la portière et monte sur le trottoir. La voiture de ma mère repart et passe à côté de moi. Je presse le pas pour arriver plus vite. Je rentre dans l'établissement au moment où la sonnerie retentit, indiquant qu'il est l'heure d'aller à mon premier cours de la journée. J'arrive devant la salle et rentre. Je remarque Stella au premier rang et une place vide à côté d'elle. Je pose mes sacs sur la table. Je vais mettre un peu d'eau dans mon vin. Elle relève la tête et se lève en me prenant subitement dans ses bras.
"Désolée, je suis trop idiote, je sais. C'était juste une blague, excuse-moi.
-C'est vrai que tu es idiote, mais je te supporte.Elle me relâche et me sourit.
-Vous comptez nous faire la scène du baiser de Roméo et Juliette?
Je le retourne en entendant la voix cassée de Taylor.
-Pourquoi? Tu es jaloux Locas?
-Absolument pas, poile de carotte.
-Alors c'est réglé.Je vois Taylor afficher une mine énerver mais il finit par aller s'installer au fond de la salle, à côté d'un blond.
-Bonjours à tous, asseyez-vous, le cours commence."
Tout le monde s'exécute sous l'ordre du professeur de sciences politiques. Après trois heures plutôt sympathique avec ce jeune professeur plutôt drôle et mignon, je sors de la salle accompagnée de Stella. Nous longeons les couloirs bondés de monde et arrivons enfin dehors.
"Avoue qu'il est juste trop canon! s'exclame Stella.
-Qui ça?
-Le prof' de sciences po'!
-Parce que maintenant tu t'intéresse aux hommes?
-Absolument pas, je n'ai toujours pas changé d'avis, mais lui, il est charmant et sexy!
-Les relations entre élèves et professeurs sont interdites, tu le sais? Et en plus, c'est un prof' quoi!
-Il doit avoir cinq ans de plus que nous à tout casser! Et franchement, j'aime l'impossible.
-Tu me fatigue.
-Je sais, je sais.
-Tiens, regarde, il y a ton bel apollon là-bas.Je lui montre du doigt notre enseignant, qui avance vers une très jolie blonde à moto. Ils s'embrassent puis il monte derrière elle avant de partir aussi vite que l'éclair.
-Fallait s'en douter, il est sculpté comme un dieu grec!
-Tu devras te rabattre sur un des élèves d'ici.
-Ah non merci!"Nous continuons notre discussion jusqu'au petit restaurant du coin de la rue.
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The Best Enemies
RomanceIls se détestent jusqu'à en souffrir. Ils se détestent jusqu'au plus profond de leurs âmes. Ils s'opposent mais s'attirent. Ils veulent la douleur de l'autre, mais en souffrent aussi. Ne dit-on pas qu'il y a de l'amour dans la haine?